par , le 20 février 2020
Dans un récit sensible, Juliette Rigondet retrace l’histoire de son village d’enfance, où des personnes atteintes de troubles mentaux sont accueillies par des familles. Elle met ainsi en lumière une expérience méconnue qui est à l’origine de l’accueil familial thérapeutique.
Le nom de Dun-sur-Auron, commune de 4 300 habitants située dans le département du Cher, à une vingtaine de minutes de Bourges, n’évoque probablement pas grand-chose à la majorité des Français. Celles et ceux qui savent qu’il s’y déroula, à l’aube du XXe siècle, une expérience inédite dans l’histoire de l’assistance aux malades mentaux, figurent parmi les historiens de la psychiatrie qui ont croisé son nom dans les archives ou bien l’ont appris parce qu’ils y ont habité.
Pour Juliette Rigondet, qui y a passé une partie de son enfance, Dun-sur-Auron a d’abord été un lieu de vie, avant de devenir un sujet d’écriture. Si le livre qu’elle lui consacre trouve son origine dans une expérience intime, évoquée avec pudeur dans le prologue et l’épilogue, son ambition n’est cependant pas autobiographique. En remontant le fil du temps, l’auteure raconte l’histoire de ce village pour « faire sortir de l’ombre et de l’oubli les souffrants qui [le] peuplent ou [l’]ont peuplé » (p. 14).
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