Lancé sur Instagram et Twitter par quatre femmes, il encourage les mères à ne plus taire la réalité de l’après-accouchement et à refuser de n’en livrer qu’une image d’Epinal.
Charlotte Herzog Publié le 20 février 2020
« Le post-partum c’est ce qu’il y a de plus sale, l’antithèse du propret et du lisse. » Depuis le 15 février, sous le hashtag #MonPostPartum, coulent sur Instagram et Twitter du sang et des larmes post-accouchement. Les témoignages sont crus et explicites. Les urines brûlent et les vagins sont comme des « plaies ».
L’appel à témoignages lancé sur les réseaux par la sociologue française et féministe Illana Weizman et ses amies Ayla Saura, Morgane Koresh et Masha Sacré met en lumière un sujet trop rarement abordé – bien qu’il existe depuis des années –, en mettant des mots sur la réalité du post-partum, la période qui suit l’accouchement.
Illana Weizman parle de « convalescence » : « Comme après une lourde opération, tous les organes se remettent en place. Beaucoup de sang doit être évacué, les choses physiques qui se passent et qui changent dans le corps sont violentes. S’asseoir fait mal. Marcher se fait au ralentit. Le corps est déformé », explique-t-elle au Monde. Pour la sociologue, taire ces expériences et, de manière générale, invisibiliser un vécu aussi commun témoigne d’une société qui n’est « ni empathique ni responsable, surtout envers les femmes ».
Une publicité censurée aux Etats-Unis
Ce qui a déclenché son initiative, c’est la censure, par la chaîne américaine ABC, d’une publicité de la marque Frida Mom, spécialisée dans les produits post-accouchement, lors de la diffusion de la 92e cérémonie des Oscars, le 9 février. La publicité met en scène une femme venant d’accoucher – on le devine à son ventre encore arrondi et aux cris d’un bébé – se lever la nuit, se rendre péniblement aux toilettes pour uriner douloureusement et changer sa protection hygiénique post-accouchement, semblable à une couche dans sa culotte.
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