Par Sabine Prokhoris, psychanalyste et philosophe —
Dans nos sociétés laïcisées, les convictions religieuses prennent de plus en plus de place. Au point de faire renoncer le gouvernement à l’extension de la PMA pour toutes ?
«Nous devons penser. Pensons dans les bureaux, dans les omnibus, pendant que nous nous tenons dans la foule à regarder les couronnements, […] dans la galerie du Parlement, dans les tribunaux, pensons dans les baptêmes, les mariages, les enterrements. Ne cessons jamais de penser - quelle est cette civilisation dans laquelle nous vivons ?» (1)
Ces mots écrits par Virginia Woolf en 1937, dans une Europe gangrenée par les fascismes et courant en aveugle à la catastrophe, résonnent avec une particulière acuité aujourd’hui. Ils nous disent : dans toutes nos occupations, comme dans tous les rituels de notre vie sociale, gardons en éveil une liberté critique.
L'accès aux soins n'est pas aisé pour les 10 millions de personnes handicapées en France. La Haute Autorité de santé a publié des recommandations pour faire face à cette situation largement insatisfaisante. Entretien avec Denis Piveteau, en charge du groupe de travail.
Par Régis Aubry, directeur de l’équipe de recherche «éthique et progrès» du Centre d’investigation clinique du CHU de Besançon , Aline Chassagne, sociologue coordinatrice de la recherche Parmeet Aurélie Godard-Marceau, sociologue coordinatrice de la recherche Parme —
Patrick Henry lors de son procès, le 19 janvier 1977,
à Troyes.Photo Daniel Houpline. SIPA
La sortie de prison de Patrick Henry pour raison médicale met en évidence ce que d’autres détenus en fin de vie expérimentent : la mort et les soins palliatifs sont des impensés du monde carcéral.
A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer, ce jeudi, le neuropsychologue Francis Eustache démêle pour «Libération» le vrai du faux en matière de prévention.
Mercredi, une dizaine de médecins et professionnels de santé se sont donné rendez-vous devant le Centre hospitalier Pierre-Oudot de Bourgoin-Jallieu (Isère) et ont invité la presse. Pas de banderoles, pas de tracts, seulement des visages dépités. « La direction n’a même pas voulu que la conférence de presse se déroule dans une salle de l’hôpital », lance amèrement l'un des médecins présents. La tension est palpable. Le 19 septembre, plus de 400 praticiens et personnels soignants de la région Auvergne-Rhône-Alpes mais aussi des responsables syndicaux (AMUF, Avenir Hospitalier, SNMH-FO, syndicats de psychiatres SPH et USP...) ont exprimé leur désarroi et leur indignation dans une lettre ouverte à la ministre Santé.
Par Nicolas Vidal 22 septembre 2017 Du 7 septembre 2017 au 31 juillet 2018, la Halle Saint Pierre accueille l’exposition Caro/Jeunet. Située au coeur du quartier de Montmartre à Paris, la Halle Saint Pierre met à l’honneur l’art brut et l’art singulier. L’exposition Caro/Jeunet résonne « comme une évidence » selon Martine Lusardy, directrice de la Halle Saint Pierre qui nous présente ce nouvel évènement dans le BSC NEWS.
(Visuels de l'exposition) Martine Lusardy, comment définit-on l’art brut et l’art singulier ?
A l’origine l’art brut désigne surtout l’art des « fous », l’art de certains prisonniers ou de grands révoltés. C’est l’activité créatrice d’illuminés ou marginaux de toutes sortes, donc une expression des pulsions extrêmes, pouvant aller jusqu‘au délire. Mais c’est aussi un art modeste, le jardin secret des non-professionnels de l’art. A ce titre il peut être considéré comme la quintessence de la création populaire autodidacte.
Voici comment Dubuffet, qui inventa le mot dans une lettre du 28 août 1945, définissait l’art brut : « Nous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écriture, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe. » (L’art brut préféré aux arts culturels », octobre 1949). Lire la suite ...
Quand les jeux vidéos font monde à part : remettent-ils en doute notre croyance en la réalité ?
Les jeux vidéos donnent parfois le sentiment de vouloir mettre la réalité entre parenthèses et de nous faire entrer dans un autre monde. Or, cette "réalité virtuelle", nous fait-elle réellement accéder à une autre réalité ou bien dérive-t-elle d'une croyance, volontaire ou non, de la part du joueur ? Si l'on croit Olivier Nannipieri, auteur du Réel au Virtuel, la réponse pourrait bien se trouver entre les deux.
Un patient sur six attend d’avoir des troubles cognitifs sévères pour en parler au médecin. Alors qu’une prise en charge en amont est fondamentale.
LE MONDE| |Par Sylvie Burnouf
Toute coquette dans son chandail beige et son gilet violet, les cheveux gris soigneusement tirés en arrière sous un diadème rose pâle, Mme Z. scrute anxieusement les faits et gestes de son médecin. Son regard enfantin contraste joliment avec les sillons qui parcourent son visage. « Je vais devoir me faire hospitaliser ? », s’inquiète-t-elle.Mme Z. a 89 ans. Bien qu’elle souffre de troubles de la mémoire depuis deux ans, c’est la première fois qu’elle en parle à un médecin. Elle est venue, accompagnée de sa fille, au service gériatrie de l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP) de Villejuif (Val-de-Marne), qui propose des « consultations mémoire ».
Si Mme Z. a attendu plusieurs années avant de consulter, son cas n’est pas un phénomène isolé. Une étude publiée en septembre par la Fondation Médéric Alzheimer à partir des résultats de la Banque nationale de données Alzheimer (BNA), révèle qu’un patient sur six attend de présenter un déclin cognitif sévère avant de demander une consultation.
Un groupe de thérapeutes veut revenir sur une résolution de 1999 interdisant les traitements de « réorientation sexuelle ».
LE MONDE| |Par Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante)
Sur les réseaux sociaux brésiliens, le ton vire au caustique. « Demain, je ne vais pas à l’école, écrit Taynara. Je me sens très, très gay, je vais faire une attestation. Qui sait, je serais peut-être internée. » Depuis le choc, provoqué lundi 18 septembre, par la décision d’un juge de Brasília d’autoriser les psychologues à « soigner » les homosexuels, ricaner est devenu le remède le plus approprié au sein de la communauté LGBT (lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre) pour affronter l’absurdité. « C’est grotesque. Le Brésil est le pays où l’on tue le plus d’homosexuels [343 personnes LGBT ont été assassinées en 2016], on n’avait pas vraiment besoin de ça », souffle Lucas Galdino, organisateur de la Gaymada à Sao Paulo, manifestation sportive mensuelle « pour faire sortir les gays de chez eux ».
Dans le monde, 85 millions d'enfants de moins de 5 ans vivent dans un pays où n'existent pas de politiques publiques permettant aux parents d'avoir le temps et les ressources nécessaires pour soutenir le bon développement cérébral de leurs enfants. C'est ce dont s'inquiète l'Unicef dans un rapport publié ce 21 septembre, intitulé « Pour chaque enfant, les premiers moments comptent ».
Les conditions d’exercice en Ehpad sont aujourd’hui au centre de tous les débats et de tous les rapports. Les avis convergent sur les constats : le secteur est en souffrance. Les soignants en témoignent et le secteur manque d’attractivité y compris pour les internes en médecine... La dernière « mission flash », rendue le 13 septembre, alerte une fois de plus sur les conditions d’exercice en Ehpad et fait des propositions à court terme.
Une étude de l’Insee publiée le 5 juillet 2017 dénonçait déjà le turnover élevé du personnel soignant dans les Ehpad privés en France, détaillant : Le taux de départ moyen des infirmiers est de 61 % et celui des aides‑soignants s’élève à 68 % dans les Ehpad privés en 2008. Les raisons invoquées étaient multiples : la probabilité des départs significativement influencée par des facteurs liés à l’environnement local du lieu de domicile tels que la proximité d’un hôpital, la concurrence entre établissements pour personnes âgées, la pénurie de personnel soignant et l’attractivité du secteur libéral pour les infirmiers. Le niveau de salaire, lui, s’il a un effet positif sur la fidélisation des aides‑soignants travaillant en Ehpad, ne semble pas avoir d’effet sur les infirmiers, observait encore l’étude. Dans la foulée de ces conclusions, une émission du Magazine de la Santé, diffusée le mercredi 13 septembre et consacrée à la gériatrie, vient appuyer ces conclusions. Le secteur est présenté comme en crise. Manque de reconnaissance, de moyens, secteur qui fait peur, cette fois ce sont les futurs médecins qui se détournent de ces services. Une situation qui inquiète alors que le vieillissement de la population implique, au contraire, de plus grands besoins et de plus amples moyens à déployer auprès des séniors.
Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes formule plusieurs recommandations au sujet de la télémédecine*, pratique jugée « embryonnaire » en raison de l'action « fragmentaire, désordonnée et velléitaire » des pouvoirs publics.
La politique d'expérimentations « inabouties » lancée par les précédents gouvernements est qualifiée d'« échec ». Les sages rappellent les premières « initiatives régionales multiples et imparfaitement suivies, organisées principalement autour des établissements de santé ». Ces expérimentations ont souffert d'emblée de plusieurs faiblesses, selon le rapport : la dépendance à l’égard de l’investissement des médecins porteurs de projet ; l’hétérogénéité des périmètres et niveaux de soutien ; et le caractère non pérenne du soutien du FIR (fonds d'investissement régional).
Les bactéries résistantes aux traitements représentent « une urgence sanitaire qui met sérieusement en péril les progrès de la médecine moderne ».
Le Monde.fr avec AFP|
Face à la « menace » croissante des bactéries résistantes aux traitements, il y a un « grave manque de nouveaux antibiotiques en développement », alerte dans un rapport publié mercredi 20 septembre l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« La résistance aux antimicrobiens est une urgence sanitaire mondiale qui met sérieusement en péril les progrès de la médecine moderne », souligne son directeur général, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus. Et ce dernier d’appeler à « multiplier les investissements dans la recherche et le développement pour les infections résistantes aux antibiotiques ».
Paris, le vendredi 22 septembre 2017 – Le 13 septembre dernier, Monique Iborra, députée LREM de Haute-Garonne a remis son rapport sur les établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes (EHPAD) à la commission des Affaires sociales. Monique Iborra avait été chargée de se pencher sur le sujet après la longue grève suivie au sein de l’EHPAD les Opalines (Jura).
En premier lieu, le document pointe « un encadrement plus technocratique qu’efficace et un foisonnement des normes qui pèsent aujourd’hui sur les établissements, sans cependant leur donner les moyens de l’évolution nécessaire pour répondre aux besoins des personnes accueillies ».
Mercredi, une dizaine de médecins et professionnels de santé se sont donné rendez-vous devant le Centre hospitalier Pierre-Oudot de Bourgoin-Jallieu (Isère) et ont invité la presse. Pas de banderoles, pas de tracts, seulement des visages dépités. « La direction n’a même pas voulu que la conférence de presse se déroule dans une salle de l’hôpital », lance amèrement l'un des médecins présents. La tension est palpable. Le 19 septembre, plus de 400 praticiens et personnels soignants de la région Auvergne-Rhône-Alpes mais aussi des responsables syndicaux (AMUF, Avenir Hospitalier, SNMH-FO, syndicats de psychiatres SPH et USP...) ont exprimé leur désarroi et leur indignation dans une lettre ouverte à la ministre Santé.
Trois points y sont abordés : la dégradation du service public hospitalier, de l’accès au soin et des conditions d’exercice du métier.
Le symbole transgenre. Avec certaines « perversions » sexuelles, le transsexualisme pourrait sortir officiellement de la catégorie des troubles mentaux. Shutterstock
Le transsexualisme figure toujours en bonne place sur la liste officielle des maladies psychiatriques, tout comme les « perversions » sexuelles, sous le nom moins connoté de troubles paraphiliques. La société, pourtant, a évolué sur les questions touchant aux comportements sexuels et au genre. De sorte que la révision de l’une des principales classifications utilisées par les professionnels de santé à travers la planète, annoncée pour 2018, pourrait bien aboutir à une tout autre conception de ces particularités.
Voilà un quart de siècle que l’homosexualité n’est plus considérée comme un trouble mental – depuis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a rayé de sa liste en 1990, précisément. L’instance faisant autorité en médecine à l’échelle de la planète continue néanmoins à ranger le fait d’être né homme et de se considérer comme femme, ou bien l’inverse, dans cette catégorie. Mais la réflexion pour l’en retirer est aujourd’hui très avancée.
De même, il est question de sortir de la catégorie des troubles mentaux le fétichisme ou le sadomasochisme, pour ne prendre que deux exemples parmi les troubles paraphiliques.
On pourrait penser que les troubles mentaux sont des phénomènes qui peuvent être décrits et répertoriés de façon objective, tout comme les maladies de peau ou les cancers. En fait, les deux classifications majeures, la Classification internationale des maladies (CIM) et le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (en anglais, DSM) sont révisées régulièrement. Et les remaniements ne tiennent pas qu’à de supposés progrès des connaissances : la qualification d’un comportement comme trouble varie avec l’évolution des normes sociales, politiques et juridiques.
Une femme à multiples «visages et facettes». Expert-psychiatre mandaté par le procureur vaudois Hervé Nicod, le Dr Stéphane Simonazzi l’a reconnu hier devant le Tribunal criminel de Vevey: la personnalité de Nicole* – la sociologue de 52 ans qui avait persuadé son propre fils (alors âgé de 20 ans) de se rendre à Villeneuve fin 2014 pour tuer son grand-père millionnaire (Marcel Woerz, 83 ans) – est à la fois inédite et complexe. «Borderline», avec traits paranoïaques et psychopathiques, ainsi qu’une tendance «très marquée» à tout intellectualiser.
Le fils de 23 ans comparaît conjointement avec sa mère.
Une fille, âgée de 11 ans, a été internée de force dans un centre psychiatrique pour adultes à Gand car aucune place n’était disponible dans des services de psychiatrie infanto-juvénile, rapportent jeudi plusieurs journaux flamands.
La fillette ayant eu une sérieuse crise lundi, le psychiatre a estimé que son internement était la meilleure solution. « L’hôpital où elle a été prise en charge dans un premier temps a passé plusieurs coups de fil afin de trouver une place dans un centre de psychiatrie infantile, mais sans résultat. Le parquet a donc requis l’internement forcé et le juge de la jeunesse l’a confirmé », indique la porte-parole du parquet de Audernarde, Eva Brantegem.
Le nombre de ces enfants progresse chaque année, pourtant, malgré l’engagement du candidat Macron et 8 000 créations de postes, certains restent en attente d’accompagnant.
LE MONDE| |ParMoina Fauchier-Delavigne
Plus de deux semaines après la rentrée, ils sont 3 500 enfants en situation de handicap toujours en attente d’un auxiliaire de vie scolaire (AVS). Le collectif Citoyen handicap a rendu public ce chiffre, que le gouvernement confirme. Douze ans après la loi de 2005, des progrès considérables sur la scolarisation des enfants handicapés ont été accomplis et pourtant, malgré l’engagement du candidat Emmanuel Macron, des familles se trouvent à nouveau sans solution en septembre.
Lors du débat du second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron avait choisi la question du handicap pour sa « carte blanche ». Il s’était alors notamment engagé à créer « tous les postes d’AVS pour que les enfants vivant en situation de handicap puissent aller à l’école ».
L’International Brain Laboratory, projet international fort de 21 groupes de recherches, va scruter le cerveau de souris dans le but d’établir une théorie comportementale de la décision
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Olivier Dessibourg ("Le Temps")
Comprendre comment le cerveau fait un choix, et agit en conséquence. C’est l’objectif de l’International Brain Laboratory (IBL), un consortium de 21 groupes de recherche dévoilé mardi 19 septembre. Pourquoi ajouter cette vaste initiative scientifique à toutes celles qui existent déjà : Human Brain
Project européen, BRAIN Initiative américaine, China Brain Project, etc. ? « Ce projet sera unique en ce sens qu’il se focalise sur une seule tâche simple, que vont étudier en parallèle plusieurs équipes dans le monde, avec des méthodes standardisées », justifie Alexandre Pouget, professeur de neurosciences à l’université de Genève et co-fondateur de cette démarche soutenue à hauteur de 12 millions d’euros par la Simons Foundation américaine et le Welcome Trust en Grande-Bretagne.
Tout est parti d’un constat, selon le chercheur : la demi-douzaine d’immenses projets internationaux lancés pour percer les mystères du fonctionnement du cerveau fait collaborer des centaines de scientifiques. « Or, les buts visés étant souvent larges, leur coordination se révèle complexe au point que, une fois le financement assuré, les groupes impliqués retournent vite à leurs propres travaux sur une problématique très ciblée. Les données sont générées à un rythme effarant, mais leur disparité rend toute synthèse difficile. »Alexandre Pouget et ses collègues Zachary Mainen (Centre Champalimaud de Lisbonne) et Michael Häusser (University College de Londres) privilégient une autre approche : « Définir un objectif dont on sait qu’il peut être atteint à la fin. » Et Alexandre Pouget d’ajouter que leur vision a été inspirée des grandes infrastructures de physique de particules établies dans les années 2000 au CERN, à Genève, dans un but unique : découvrir le fameux boson de Higgs – un exploit réalisé en 2012.
Combiner toutes les données
L’expérience choisie par l’IBL relève de la compréhension des systèmes neuronaux lors d’un comportement adaptatif. En l’occurrence, une souris sera soumise à un stimulus visuel : un cercle blanc et noir apparaissant à droite ou à gauche d’un écran. En faisant tourner un petit volant en Lego, le rongeur doit ramener ce motif au centre de son champ de vision, et reçoit alors une récompense. Durant ces quelques secondes d’action, l’activité cérébrale de l’animal sera enregistrée à l’aide de deux électrodes miniaturisées de nouvelle génération, encore en développement. Chacune détectera les signaux neuronaux sur 300 sites dans le cerveau.
Par la suite, les scientifiques utiliseront aussi deux autres méthodes d’analyse : l’« imagerie calcium », qui permet de suivre l’activation de milliers de neurones simultanément à la surface du cortex, et la photométrie, apte à observer ce que les neuroscientifiques appellent les noyaux neuromodulateurs, déterminant les molécules qu’échangent les cellules cérébrales. « Surtout, l’expérience sera réalisée dans les mêmes conditions dans dix laboratoires de l’IBL, chacun scrutant des aires cérébrales différentes. Mais le fait d’avoir un protocole identique partout permettra de combiner toutes les données acquises ! C’est quelque chose d’inédit ! », souligne Alexandre Pouget.
Coupe de cerveau de souris: les neurones sont rendus visibles