Victimes d'idées reçues et d'un manque de sensibilisation, les maladies psychiatriques ne sont souvent, en France, dépistées qu'au bout de plusieurs années. Une perte de temps préjudiciable au malade que dénonce le psychiatre et chef de service au CHU de Clermont-Ferrand Pierre-Michel Llorca.
Avec un ratio d’un psychiatre pour 100.000 habitants, voire plus, le Sénégal est encore très loin de l’objectif «un psychiatre pour 10.000 habitants» fixé par l’OMS en matière de prise en charge des victimes de troubles mentaux. Or, on ne peut prétendre à une bonne santé sans une bonne santé mentale car celle-ci est le bien-être au complet. C’est la conviction de Dr Souleymane Loucar, Psychiatre, interne des hôpitaux et responsable du Service psychiatrique de l’hôpital régional de Louga, interrogé par Sud FM Sen Radio hier, mercredi 10 octobre, Journée mondiale de la santé mentale. D’où la nécessité de prévenir, en agissant sur les jeunes pour détecter très tôt les problèmes et troubles mentaux. En ce sens que les maladies mentales commencent souvent à l’adolescence (14 ans) et celles graves souvent à l’âge de 15 ans.
Le dernier livre du philosophe italien Giorgio Agamben vient de paraître. Il porte sur le sentiment amoureux dans la poésie et la philosophie médiévales.
Co-signé avec Jean-Baptiste Brenet – qui écrit le chapitre sur Averroès – et préfacé par Alain de Libéra, il est publié chez Verdier sous un titre saturé de résonnances : Intellect d’amour. Comme un subtil jeu de piste dans les références de grands auteurs de la philosophie médiévale, il s’attache à éclairer un poème réputé « obscur » de Guido Cavalcanti, l’ami de Dante : Donna me prega. Ce faisant, il aborde une question centrale à l’époque, celle du pouvoir de notre intelligence dans « l’entrelacement du désir de la connaissance et de la connaissance du désir », telle qu’elle constituait un horizon d’attente commun aux philosophes notamment arabes et aux poètes courtois du dolce stil novo.
L’OMS veut profiter de la Journée mondiale de la santé mentale pour sensibiliser autour des problèmes de dépression et de troubles de l’anxiété. Par ailleurs, la France figure toujours parmi les plus gros consommateurs d’antidépresseurs au monde. Avons-nous tous besoin d'un psy ?
C’est l’automne. Les jours déclinent. Les vacances d’été sont déjà loin. Celles de Noël se font attendre. Au travail, ça ne s’arrange pas. A la maison, c’est de pire en pire. Gros coup de déprime : il est peut-être temps d’aller voir un psy. Oui mais quel psy ? Psychologue, psychiatre, psychanalyste, psychothérapeute ? De quelle obédience ? Lequel est le moins cher ? laquelle est remboursée par la Sécurité sociale ?
Bienvenus dans le maquis français de la psychothérapie. Ce ne sont pourtant pas les praticiens qui manquent. Mais en dépit d’un réseau de professionnels conséquent, la France reste un des principaux pays consommateurs de psychotropes : c’est paradoxal, d’autant que l’Assurance maladie recommande de privilégier le recours aux psychothérapies plutôt qu’aux antidépresseurs.
Dans « La Philosophie devenue folle », le philosophe et historien des sciences souligne les dérives de quelques penseurs anglo-saxons influents.
LE MONDE| | Par Elisabeth Roudinesco (Historienne et collaboratrice du « Monde des livres »)
La Philosophie devenue folle. Le genre, l’animal, la mort,de Jean-François Braunstein, Grasset, 400 p.
Disciple de Georges Canguilhem (1904-1995), philosophe et historien des sciences, professeur à la Sorbonne, Jean-François Braunstein s’en prend, dans La Philosophie devenue folle, ouvrage salutaire, fort bien documenté, aux dérives des penseurs du monde universitaire anglophone qui, au nom du progrès, de l’égalité ou de l’altruisme, prétendent abolir les frontières entre les sexes, entre les animaux et les hommes, entre la vie et la mort.
Il attaque les plus célèbres d’entre eux : Judith Butler, Peter Singer, John Money, Anne Fausto-Sterling, Donna Haraway… Très éloigné des réactionnaires, il ne condamne pas l’intérêt légitime que la société occidentale porte à l’identité, à la souffrance animale ou aux manières de mourir sans douleur. Mais c’est avec fureur et humour qu’il fustige ces professeurs de haut niveau, inventeurs de discours insensés. D’où une galerie de portraits sortis tout droit d’un roman de Kafka.
John Money, le genre sans le sexe
Braunstein retrace d’abord l’itinéraire de John Money (1921-2006), psychologue d’origine néo-zélandaise convaincu que le sexe anatomique n’aurait aucune incidence sur l’identité subjective. Seul comptait à ses yeux le rôle social : le genre sans le sexe. Il suffirait donc, selon lui, d’élever un garçon comme une fille et réciproquement pour que l’un et l’autre acquièrent une identité différente de leur anatomie.
"Demain j’étais folle : Un voyage en schizophrenie" est le témoignage écrit d’Arnhild Lauveng de son propre vécu en tant que psychotique, diagnostiqué avec une schizophrénie pendant de nombreuses années. Aujourd’hui devenu psychologue et se considérant guéris de cette maladie, ses confrères divergent quant à leur opinion sur son état psychique : A-t-elle été réellement schizophrène ? Est-elle toujours schizophrène, rétablis mais avec une "fragilité" ? Est-elle réellement guérit ?
Son histoire raconte une expérience profondément humaine, mais dans un système défaillant.
Dans son livre, Arnhild Lauveng détaille avec précision son vécu dans la schizophrénie et notamment, les rouages psychologiques vécus par rapport à son parcours, qui fait que l’on bascule dans la schizophrénie par rapport à une situation donnée.
Groupe de Pédiatrie générale (GPG), membre de l’AFIREM (Association française d’information
et de recherche sur l’enfance maltraitée), L’Haÿe-les-Roses
Depuis la commission d’audition et les recommandations publiées en 2011, les connaissances en matière de lésions induites par le secouement ont beaucoup progressé et il a paru nécessaire à la Haute Autorité de santé (HAS) et à la Société française de médecine physique et de réadaptation (SOFMER) de réunir un groupe de travail afin d’actualiser les recommandations et d’améliorer la pratique. La population concernée est celle des enfants de moins de 2 ans.
Des migrants dans un centre de Médecins sans Frontières pour mineurs sans famille, le 3 juillet à Pantin, près de Paris.Photo Christophe Archamault. AFP
L'organisation internationale dénonçait en juillet la façon dont les adolescents migrants étaient traités par l'administration à Paris. Trois mois plus tard, elle juge que trop peu d'efforts ont été faits par les autorités.
Exposé à L’atelier Musée – Musée d’Art Brut Singulier et autres, à Montpellier jusqu’au 10 janvier 2019, Helmut Nimczewski nous donne à voir plus d’une trentaine d’oeuvres d’un artiste minutieux et ordonné. Un artiste qui travaille sans esquisse et qui aime les teintes vives, à l’image de sa joie de vivre. Heureux et patient, ses dessins racontent sa fascination pour la foule et son penchant pour la répétition.
Maniaque, distant et réservé, Helmut Nimczewski est un artiste bien singulier. Heureux par nature, sa force réside dans sa différence. Fasciné par les foules, c’est dans les années 80 qu’il se met à dessiner ce qu’il immortalise grâce à son Polaroïd. Église, gare, stade de foot, piscine collective,… tout y passe et se ressemble. Des dessins, réalisés avec des crayons de couleurs et des feutres, où il détaille minutieusement les spectateurs d’un match de football ou d’un championnat de natation alignés en rang serré sur les gradins. Les conducteurs et les passagers des véhicules représentés semblent quant à eux circuler en parfaite harmonie. Les routes aux voies bien tracées, les rails rectilignes et les océans sereins amènent une dimension d’ordre que rien ne semble venir perturber. Son « penchant pour la collection et la répétition » le classe incontestablement comme un artiste d’art brut.
Né en Allemagne en 1946, Helmut Nimczewski, dit Helmut, sujet à un retard de développement dû probablement à des lésions cérébrales causées par son épilepsie, diagnostiqué à l’âge de cinq ans.
Jeudi, le Centre hospitalier Pierre-Lôo, établissement public de santé mentale de la Nièvre, accueillait une journée sur le thème de la recherche en soins infirmiers en psychiatrie. Un vaste sujet qui a réuni une soixantaine de participants.
Cette journée-conférence a fait suite à la mise en place voici neuf mois d'un groupe de recherche (*) dans ce domaine. Elle a été marquée par l'intervention de Jean-Paul Lanquetin, infirmier chercheur du Groupe de Recherche en Soins Infirmiers dans le Rhône.
Sur un thème, certes pointu pour le profane, mais en phase totale avec le travail effectué quotidiennement à Pierre-Lôo, le conférencier a présenté sa recherche sur « l'impact de l'informel dans le travail d'infirmier en psychiatrie ».
Résumé : Une personne atteinte de trouble psychique se suicide chaque heure. A l'occasion de la journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, Clubhouse France sort un film, "L'Impasse", pour faire entendre sa voix et surtout proposer une autre issue...
Le domaine de la psychiatrie publique subit depuis quelques années une situation critique tant au niveau national que dans la région Hauts-de-France. Les dispositifs sont saturés et les signaux de rupture, régulièrement médiatisés, se multiplient, comme c’est le cas pour le Centre Hospitalier Philippe Pinel d’Amiens, en grève depuis plus de 110 jours.
Une maman d'élève de la calandreta Aimat Serre organise une projection-débat au Sémaphore en présence d'Anaëlle Godard, la réalisatrice du film.
C’est parce qu’elle a voulu agir et sensibiliser un maximum de professionnels de son secteur, étudiants comme professionnels, professeurs et même parents d’élèves, qu’Alexandra Coussieu Martinez, soutenue par Serge Vannière, président de l’UNAFAM du Gard, accueille Anaëlle Godard et son film " Au jour le jour, à la nuit la nuit " qui sera diffusé le 16 octobre à 18h30 au cinéma Le Sémaphore.
Cette réalisatrice de films documentaires est issue de la crèche de La Borde et voulait montrer ce monde exceptionnel où elle a eu la chance de grandir et le temps de le faire. Un débat en partenariat avec les CEMEA, les éditions du Champ social et l’équipe pédagogique de la calandreta aura lieu à l’issue de la projection, afin de faire prendre conscience qu’un monde plus humain est possible.
Le philosophe et ancien enseignant fribourgeois François Gachoud (photo: cath.ch)
Comment un médecin doit-il répondre à une demande de suicide assisté? A partir de quels critères peut-il accorder une ordonnance pour une potion létale? Dans ses directives médico-éthiques sur “L’attitude face à la fin de vie et à la mort”, l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) propose d’assouplir les critères actuels. Le philosophe fribourgeois François Gachoud s’inquiète de ce changement et interpelle les médecins.
Promulguées en mai 2018, les directives de l’ASSM seront soumises le 25 octobre 2018 à la fédération faîtière des médecins suisses (FMH) qui en décidera de l’adoption.
Pourquoi ces nouvelles directives de l’ASSM sont-elles si inquiétantes à vos yeux?
François Gachoud: En Suisse, le choix de se donner la mort, avec une assistance est possible selon l’art. 115 du Code pénal. Dans la pratique, ce choix était réservé aux seuls patients en fin de vie et qui souffraient d’une maladie incurable. Ce double critère garantissait l’objectivité fondant la pratique de l’assistance au suicide. Cette pratique relevait de l’exercice d’une expertise médicale. Le médecin posait des garde-fous qui ne sont pas requis par la loi mais par les codes de déontologie.
Portrait de Loé, militante du collectif Intersexes, à la Mutinerie, à Paris, le 11 octobre.Photo Martin COLOMBET. HANS LUCAS
Ce samedi, lors de la manifestation Existrans à Paris, les personnes intersexes demanderont l’arrêt des interventions chirurgicales et des traitements hormonaux non consentis sur les enfants encore incorrectement qualifiés d’«hermaphrodites». Un combat loin d’être gagné en France.
Je ne veux plus, je ne peux plus travailler dans un service dont j’ai honte. Je préférais envoyer mes proches qui souffriraient de troubles psychiatriques dans n’importe quel service plutôt que dans celui dont je suis responsable. Il me faut donc partir.