C’est la guerre, l’Occupation, la Libération. De Paris aux Pyrénées en passant par le centre de la France, le Rhône, la Drôme et Toulouse, un peintre et écrivain hongrois nommé Emil Szittya, la cinquantaine survivante, croise pendant six ans des tas de gens, Français moyens, exilés allemands juifs ou communistes, résistants, collaborateurs, internés, cordonniers, peintres, collectionneurs, actrices, intellectuels, paysans, gendarmes, maquereaux, ouvriers, instituteurs, romanichels, enfants, soldats allemands, petits vieux solitaires et mourants. Il leur demande de raconter un rêve. Le paquebot France a coulé. Tous flottent en tous sens dans la ratière inondée, comme des morceaux d’épave. Ils vont sur les eaux noires et agitées de la débâcle, de la fuite, de la séparation, des camps d’internement, de Drancy, d’Auschwitz. On ne sait pas quand ni comment Szittya a écrit son texte, directement en français, lui qui avait écrit la plupart des autres en allemand. Il est publié en 1963, un an avant sa mort à Paris. Peut-être a-t-il tout noté sur des vieux carnets dégueulasses, des feuilles volantes, comme du temps où il parcourait l’Europe à pied, en dandy vagabond et misérable, avant la Première Guerre mondiale. A cette époque, il voulait écrire un livre sur les images du Christ en Europe.
Interrogée par Audrey Crespo-Mara, au micro d'Europe 1, la ministre de la Santé assure que la baisse du nombre de lits dans les hôpitaux psychiatriques correspond à de nouvelles pratiques thérapeutiques et non à une contrainte budgétaire.
INTERVIEW
En 20 ans, 55.000 lits ont été supprimés dans les hôpitaux psychiatriques français. Un constat qui interroge sur l'attention portée à ces malades. "On ne souhaite plus avoir d'hôpitaux psychiatriques remplis de personnes qui y passent leur vie. Ce sont des changements de pratique survenus il y quelques années", a expliqué jeudi Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, interrogée par Audrey Crespo-Mara sur Europe 1.
Soigner les gens "chez eux". "Le traitement ambulatoire est recommandé dans beaucoup de pathologies parce qu'il permet une meilleure réinsertion des personnes", défend-elle. "Ça n'est pas parce que l'on ferme des lits que l'on met les gens dehors, c'est que l'on a des recommandations selon lesquelles il faut traiter les gens chez eux", insiste Agnès Buzyn.