Un programme d’assurance-psychothérapie sur le modèle du régime public d’assurance-médicaments s’élèverait autour de 400 millions $ par an, mais générerait des économies substantielles en antidépresseurs et autres, estime le Collectif pour l’accès à la psychothérapie.
«Il y aurait des économies immédiates et à long terme, ainsi qu’une population en meilleure santé. Les troubles anxieux et dépressifs touchent chaque famille au Québec. Ceux qui n’ont pas d’assurances privées adhéreraient au programme public d’assurance-psychothérapie selon des modalités semblables à celles de l’assurance-médicaments», souligne le porte-parole du Collectif, David Levine.
M. Levine se réjouit que l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) préconise que la psychothérapie puisse faire partie du panier de services assurés par l’État pour les personnes souffrant de troubles anxieux ou dépressifs.
Plus efficace à long terme
L’INESSS poursuivra ses travaux afin de définir le type de modèle à privilégier et les répercussions budgétaires d’un accès plus équitable à la psychothérapie. Dans l’avis qu’il vient de publier, l’Institut conclut que l’efficacité de la psychothérapie est similaire à celle de la pharmacothérapie chez les patients atteints de troubles anxieux ou dépressifs.
LE MONDE | | Par Luc Leroux (Marseille, correspondant)
Endettement, absentéisme, clientélisme… Pour tenter de sortir l’hôpital public à Marseille d’une crise profonde et durable, l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) organise, jeudi 25 et vendredi 26 juin, des états généraux, fruit d’une « vraie introspection des 15 000 agents », censés dessiner les pistes pour sauver le troisième CHU de France. Des journées organisées alors que, dans toute la France, les fédérations CGT, FO et SUD des secteurs de la santé appellent à la grève, jeudi, contre l’austérité et pour défendre l’hôpital public.
L'entrée de l'hôpital Pinel à Lavaur./Photo DDM, archives.
«Nous n'avons pas entendu une prise de position tardive du dernier conseil de surveillance de l'hôpital» pour tirer la sonnette d'alarme et dénoncer les difficultés financières de l'hôpital public en général et du CH Lavaur en particulier. Tous confrontés à un sous-financement chronique», affirme dans un communiqué le syndicat CGT du centre hospitalier. Lors du dernier conseil de surveillance, à l'unanimité, le projet de budget a été rejeté. «Nous sommes au maximum au niveau activité et malgré cela notre situation reste fragile. Toutes les équipes soignantes, administratives, logistiques et techniques font preuve d'un investissement sans faille, toutes au service des patients.
Elle aime la musique douce et les chansons des années 1980, elle fait bien la cuisine, surtout le bœuf bourguignon, mais, ce qu’elle préfère, ce sont les fleurs et, d’ailleurs, elle a obtenu le premier prix des maisons fleuries de Villers-au-Tertre (Nord). Elle aime aussi beaucoup son travail d’aide-soignante, qu’elle a exercé pendant vingt-six ans dans le même établissement hospitalier. Elle a le même mari menuisier depuis trente ans, et elle est mère de deux filles qui ont fait d’elle une grand-mère. Elle a aussi tué en les étouffant huit de ses nouveau-nés.
Le procès de Dominique Cottrez, 51 ans, s’ouvre, jeudi 25 juin, devant la cour d’assises du Nord, à Douai. Elle est la première femme poursuivie pour un octuple infanticide.
Au début, c’est l’une de ces histoires dans lesquelles on rechigne à entrer, comme si l’on craignait que sa noirceur ne fût contagieuse. Au XXIe siècle, en France, une femme mariée et mère de famille dissimule ses grossesses à son entourage, accouche seule dans sa maison, pose une serviette et appuie sa main sur le visage du nourrisson jusqu’à ce qu’il étouffe, glisse le petit corps dans un sac-poubelle avec du linge dessus et le range dans sa chambre, dans le grenier ou dans le garage, à côté des autres. Huit fois de suite entre 1989 et 2000.
L’affaire commence en juillet 2010, lorsque le nouveau propriétaire de la maison découvre deux sacs-poubelle qui lui semblent contenir des cadavres et alerte la gendarmerie. Trois jours plus tard, Dominique Cottrez reconnaît être la seule responsable de ces infanticides et en a avoué six autres. L’enquête a permis d’établir que les huit bébés sont nés à terme et vivants, qu’ils ont tous été conçus avec son mari, lequel, assure-t-elle, a tout ignoré de ces grossesses. Comment ? Parce que Dominique Cottrez est obèse, elle mesure 1,55 m et a pesé jusqu’à 138 kg. A la question du pourquoi, elle répond simplement que, après la naissance de ses deux premières filles, elle n’a plus jamais voulu montrer son corps à un médecin.
du lundi au vendredi de 6h38 à 6h43 Durée moyenne : 4 minutes
5 minutes
12.03.2015 - 06:38
Giacomo Todeschini : Au pays des sans-nom. Gens de mauvaise vie, personnes suspectes ou ordinaires du Moyen Âge à l’époque moderne (Verdier) / Revue Schnock N°14 Dossier Jacques Dutronc (La Tengo Editions)
Plus qu’une généalogie de l’infamie, l’enquête très fouillée de Giacomo Todeschini apparaît comme une véritable archéologie du savoir infamant, qui repère, classe, marque et exclut socialement tous ceux dont le témoignage devant les tribunaux, par exemple, était réputé peu digne de foi, ou auxquels on pouvait appliquer la torture du fait de la faible crédibilité de leur parole spontanée. Tout un corpus de textes théologiques et juridiques est mobilisé et exploité par l’auteur pour faire émerger la vaste et diverse population des « sans-nom », ceux que Michel Foucault avait appelé les « hommes infâmes » dans un article conçu en prélude à un livre demeuré à l’état de projet, mais qui a ouvert la voie à de nombreux historiens. Dans sa préface, Patrick Boucheron souligne le caractère toujours actif de ces « logiques lexicales » et des représentations qui les sous-tendent, présentant le livre comme une « histoire de l’insécurité identitaire suscitée par la peur de l’infamie ». De nombreuses fonctions sociales, ou métiers comme celui de chirurgien ou de boulanger se sont depuis lors détachés du lot des professions déshonorantes, mais les mécanismes dévastateurs de l’identité personnelle, ce que Robert Castel appelait la « propriété de soi », ont perduré : qu’il suffise d’évoquer la considération sociale dont bénéficient de nos jours les « étrangers », un terme hérissé de discriminations latentes ou déclarées qui, tout comme au Moyen Âge, ne désigne pas seulement celui qui est né ailleurs mais surtout celui dont on ignore d’où il vient.
Surveillant dans le service des aliénés de Bicêtre, Jean-Baptiste Pussin était entré à l'origine dans cet hôpital en 1771 pour soigner une adénite tuberculeuse. L'ancien tanneur restera finalement vingt-quatre ans à Bicêtre puisqu'après avoir obtenu son certificat d' « incurable », la direction de l'hôpital lui proposa de rester dans la section des « bons pauvres » et de l'employer. D'abord comme garçon de salle puis comme portier de l'hospice et, enfin, en 1782 comme surveillant dans le service des malades mentaux incurables (la loge des aliénés agités).
En finir avec la coutume « barbare » de la chaîne pour les aliénés
Tout au long de ces années, Pussin s'est fait remarquer pour son dévouement et, surtout, sa grande humanité, notamment avec les enfants malades, qui contraste avec son imposante carrure et son caractère parfois autoritaire qui le met parfois en porte-à-faux avec sa hiérarchie. Le 25 juin 1785, Pussin est promu « gouverneur des fous » et travaille, entre autres, auprès du médecin militaire Jean Colombier, inspecteur de l'hôpital. Un humaniste, comme lui, qui lui fera l'honneur d'être son témoin de mariage l'année suivante. Avec sa femme, Marguerite, qui travaille à ses côtés, le « chef de la police intérieure des loges, gouverneur des sous-employés » ne va alors avoir de cesse que de faire supprimer la coutume barbare de la chaîne pour les aliénés.
Quelque 1.500 salariés du secteur sanitaire (selon les organisateurs), certains en blouse blanche, ont manifesté en musique devant le ministère de la Santé, à l’occasion de la journée de mobilisation lancée jeudi par les syndicats de salariés. Au coeur des revendications des fédérations CGT, FO et SUD : la contestation des économies demandées à l'hôpital - 3 milliards d'euros d'ici à 2017 - mais aussi le projet de loi santé de Marisol Touraine. Des personnels de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), en conflit avec leur direction depuis un mois sur l'application des 35 heures, avaient rejoint le mouvement.
La justice Européenne a pris sa décision concernant la France : les tribunaux du pays ont désormais le droit de considérer le refus d’un test génétique, comme une preuve pouvant être retenue pour reconnaître une paternité.
Les partisans du maintien en vie de Vincent Lambert
ne manquent pas de ressources pour faire valoir leur point de vue. Quinze jours
après la diffusion d’une vidéo montrant le patient dans sa chambre du CHU de
Reims, voilà que d’autres images ont été présentées à la presse. Le Pr. Xavier
Ducrocq, professeur de neurologie et d’éthique au CHRU de Nancy, et le Dr
Bernard Jeanblanc, chef du service d’une unité de vie spécialisée pour les
personnes en « état pauci-relationnel » strasbourgeoise, organisaient, ce
jeudi, une « rencontre pour comprendre l’état de santé de Vincent Lambert ».
Ces médecins, qui se disent « conseils de la famille », préférant montrer leurs
observations à la presse qu’à leurs pairs.
Aussitôt intégré, aussitôt retiré. Alors que
l’Assemblée nationale avait envisagé la possibilité que le burn-out fasse
partie des maladies professionnelles, en proposant l’idée dans le projet de loi
sur le dialogue social, le Sénat a fait volte face ce mercredi. En première
lecture au palais du Luxembourg, les sénateurs il s’est trouvé une majorité de
sénateurs pour retirer le burn-out de la liste des maladies professionnelles.
La HAS a lancé en janvier sa nouvelle procédure de
certification des établissements de santé. Après V2010 place à V2014. Cette
4ème version de la procédure de certification a évolué pour se tourner vers une
gestion des risques et de la qualité plus continue et davantage personnalisée
pour chaque établissement.
Elle s’appuie notamment sur la mise en place d’un
Compte Qualité remis à la HAS tous les deux ans par les établissements.
L’objectif étant d’amener les établissements à déterminer les risques et donc
ses priorités d’action. « La certification doit figurer pour un établissement
de santé dans ses priorités stratégiques » affirme Yvonnick Morice, président
de la commission de certification des établissements de santé.
C’est une bonne nouvelle pour le monde du médicament, mais qui risque de ne pas tomber dans l’oreille d’un sourd chez les narcotrafiquants. Ces derniers mois, plusieurs équipes de chercheurs ont publié des articles détaillant les étapes permettant de faire produire de la morphine et d’autres opiacés par de la levure de bière modifiée génétiquement. Dans la revue américaine Science datée de jeudi 25 juin paraît un article de chercheurs de l’Université de York (Royaume-Uni). Il apporte le chaînon manquant jusque-là pour synthétiser des antalgiques majeurs. Une percée qui fait cependant craindre l’utilisation de ce procédé à des fins illicites.
« Danger grave et imminent ». Par deux fois, les 15 et 23 juin, la CGT de l’hôpital psychiatrique du Vinatier a activé cette procédure d’alerte concernant les urgences du principal HP de Lyon.
Le 15 juin, on comptait 27 patients accueillis. A minima, 20 patients sont soignés en permanence aux urgences alors que la capacité est de 11 lits. Une alerte de ce type avait déjà été déclenchée à la fin du mois de janvier 2015 par la CGT qui réclame toujours une augmentation des effectifs.
Nous republions notre article du 13 février 2015.
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« Série noire », « tensions »… Les médias locaux usent de termes très sombres pour évoquer la situation du principal hôpital psychiatrique lyonnais, le Vinatier. L’agression d’un infirmier fin janvier suivi des suicides de deux patients et d’un infirmier a déclenché la colère des équipes qui étaient appelées à faire grève ce jeudi 12 février.
La direction de l’établissement plaide une concomitance malheureuse des faits. Mais ces suicides et cette agression ont conduit au grand déballage des problèmes de l’hôpital psychiatrique qui, plus que jamais, gère la crise.
Aprèsla Une du Progrèsde ce mercredi 11 février sur le suicide d’un infirmier de l’unité « Usip »
dimanche dernier, le directeur du Vinatier a organisé en hâte une conférence de presse. Surtout pour corriger l’erreur du Progrès : l’infirmier d’une cinquantaine d’années qui s’est suicidé n’est pas celui qui avait décroché le patient pendu quelques jours plus tôt. Cet infirmier ne travaillait pas ce jour-là. La CGT maintient toutefois que, même s’il avait de gros problèmes personnels, cette pendaison dans le service et des conditions de travail dégradées peuvent expliquer ce passage à l’acte.
A l’hôpital psychiatrique, les soignants travaillent au quotidien avec des patients suicidaires. Certains passent à l’acte et parviennent à se donner la mort.
La conférence des présidents de CME de centres hospitaliers spécialisés et Samu Urgences de France ont signé le 26 mai 2015 une convention intitulée
« Urgences et psychiatrie ».
9 principes directeurs sont posés :
Partenariat et coordination indispensable en amont de l’hospitalisation, avec la mise en place, quand cela est possible de consultations non programmées en CMP et en aval de l’hospitalisation avec l’assurance d’une disponibilité d’accueil dans les meilleurs délais en post urgence
Pour la première fois depuis 25 ans, les salariés de l'EPSMR (Établissement public de santé mentale de La Réunion) sont en grève ce jeudi 25 juin 2015. A l'appel de la CFDT et de la CGTR, les employés se sont rassemblés à partir de 9 heures à Cambaie sous un mot d'ordre : "Touch pas à nout emploi et touch pas à nout psychiatrie." (photos D.R.)
Suite à des suppressions de contrats à durée déterminée dans les services, le personnel demande à la direction l’arrêt "du plan d’austérité et d’économie". L'intersyndicale réclame également une ouverture des concours aux postes vacants "tous grades confondus." Plus généralement, les personnes mobilisées veulent "lutter contre la dégradation des conditions de travail et des risques psychosociaux."
La solution Santinel qui permet le suivi à distance de la douleur des patients atteints de cancer ou traités en soins palliatifs, a été adoptée par l’institut universitaire du cancer (IUCT) de Toulouse. C’est une première en France.
Depuis le mois de mars, les patients atteints de cancer et suivis à l’IUCT de Toulouse ont vu leur quotidien considérablement transformé. L’évaluation de leur douleur dans le cadre du suivi d’un traitement par radiothérapie ou chimiothérapie ou de soins palliatifs, se fait désormais à distance depuis leur domicile grâce à une application de santé (Santinel) mise au point par la société toulousaine ipact. Le dispositif a été validé par l’équipe de soins mobile douleurs et soins palliatifs de l’IUCT.
« Avant Santinel, le suivi de la douleur de nos patients se faisait par téléphone, selon une procédure un peu compliquée, de fait nous le limitions aux patients les plus précaires, décrit le Dr Valérie Mauriès-Saffon médecin douleurs et soins palliatifs à l’IUCT, aujourd’hui une cinquantaine de patients bénéficient déjà de ce suivi et notre objectif est de le généraliser. C’est une première en France. »
LE MONDE CULTURE ET IDEES | | Par Maryline Baumard (pour le supplément "Culture & idées")
A Vintimille (Italie), près de la frontière française.
Imaginez que tous les pays ouvrent en même temps leurs frontières et autorisent la libre circulation des individus sur leur territoire. Que se passerait-il dans l’immédiat ? Au bout de vingt-cinq ans ? Hier considérée comme une utopie, cette question est devenue un véritable objet d’étude. Et les scientifiques commencent à y apporter des réponses, qui n’ont pas grand-chose à voir avec les timides mesures prises face à la crise migratoire au sujet de laquelle l’Europe se déchire. Le sujet, pourtant, reste dans le secret des laboratoires. Il en sera ainsi tant que les gouvernants construiront leur politique dans ce domaine en se laissant guider par l’opinion publique plutôt que par les résultats scientifiques.
Considérés comme des bienfaiteurs de l’humanité, les scientifiques nobélisés sont capables des pires dérapages. Racisme, homophobie, sexisme ou hérésies scientifiques sont des péchés redondants
Ce n’est pas parce qu’on est un brillant esprit scientifique que l’on est à l’abri des dérapages. Dernier exemple en date, Timothy Hunt, Prix Nobel de médecine 2001, a dû démissionner de son institut de recherche pour une «blague» sexiste racontée en public.
Si elle n'avait pas été détectée par les radars de la revue Nature, la rencontre qui va se dérouler ce mercredi 24 juin entre une équipe médicale et la Food and Drug Administration (FDA, l'agence américaine des produits alimentaires et des médicaments) aurait pu passer inaperçue. Pourtant, ce qui va se discuter là est un changement de paradigme pour la médecine – et éventuellement la philosophie... – qui pourrait avoir d'importantes conséquences pour l'industrie pharmaceutique. Pour résumer l'enjeu en une phrase, ces chercheurs vont tenter de convaincre la FDA que vieillir est une maladie.
Concrètement, que va-t-il se passer ? Cette équipe, emmenée par Nir Barzilai, directeur de l'Institut de recherche sur le vieillissement de l'Albert Einstein College of Medicine (New York), présentera le projet TAME, mot dont le sens premier est "domestiquer" ou "dresser", mais qui est ici l'acronyme de Targeting Aging with Metformin, c'est-à-dire "Ciblage du vieillissement avec la metformine". Cette dernière est à l'origine une molécule couramment utilisée contre le diabète de type 2, qui a pour but de faire baisser, chez les personnes qui souffrent de cette pathologie, la résistance anormale de leur organisme à l'insuline. Mais elle a également fait preuve d'autres propriétés étonnantes, notamment sur des modèles animaux. Une équipe russe a ainsi montré dans plusieurs études que la metformine ralentissait le vieillissement et prolongeait la vie chez des souris. Le même genre de résultat a aussi été obtenu avec le petit verCaenorhabditis elegans, qui est un organisme modèle en biologie.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Florence Rosier
Le 9 juin 2015, une note au titre extravagant témoignait d’un réveil des consciences sur un sujet pourtant sérieux : l’importance du sexe… ou plutôt, de sa prise en compte dans le champ de la santé. « Considérez le sexe comme une variable biologique », tel était le message de cette note, publiée sur le site des National Institutes of Health (NIH) américains – la plus grosse force de frappe mondiale en recherche biomédicale. Elle exhortait les chercheurs à analyser le rôle des différences sexuelles dans leurs études chez l’animal ou dans l’espèce humaine. « Etudier les deux sexes est un fil directeur des recherches en santé », résumait-elle.
« Beaucoup d’études chez l’animal, par exemple sur l’obésité ou les effets d’une alimentation riche en sucre ou en graisse, ont montré des différences entre mâles et femelles. Cela a sensibilisé les grandes agences de financement de la recherche à l’importance de soutenir des projets prenant en compte les deux sexes », explique Yann Hérault, qui dirige l’Institut clinique de la souris à Strasbourg (ICS). Car trop souvent, ces travaux excluaient les femelles, « pour des considérations scientifiques et financières. Les souris femelles ont un cycle ovarien de quatre à cinq jours, et les hormones de ce cycle modifient la physiologie. Pour obtenir 10 souris femelles au même stade du cycle, il en fallait au moins le double ! Pour simplifier, on n’étudiait que des mâles, mais les résultats étaient biaisés en faveur de ce sexe. Je pense qu’il est primordial d’inclure des femelles dans les recherches, à un stade ou un autre des projets. »
Le juge aux affaires familiales ordonne de plus en plus une expertise médico-psychologique ou psychiatrique avant de statuer. Pour quelles raisons ? L’expert psychiatre ou psychologue ne bénéficie pas de l’aura de scienticité et d’objectivité des autres experts. Pourquoi ce préjugé de faillibilité ? Comment progresser dans l’intérêt du justiciable ?
Le juge aux affaires familiales affronte une multitude de situations familiales dont les différentes formes de parentalité, l’homoparentalité, l’immaturité parentale avec des parents adolescents, le déni de parentalité, le déni de paternité, le refus de l’enfant d’aller chez un parent, les aliénations parentales, les conflits culturels, les parents de bébé, séparés, un parent expatrié, un parent étranger, la revendication d’un droit de visite d’un ascendant ou d’un tiers non parent, dans un contexte ou non de violences physiques (et) ou psychologiques, tant pour les adultes, les adolescents et les enfants.
Bruxelles, le samedi 27 juin 2015 – Il nous est arrivé à plusieurs reprises de faire le portrait de jeunes vies brisées. Des adolescents, des jeunes adultes, à peine sortis de l’enfance, frappés par une maladie incurable et qui se préparent à quitter le monde. Si leur nom apparaît dans ces colonnes, c’est qu’ils ont choisi d’une manière ou d’une autre de "mettre en scène" leurs dernières heures. Pour récolter des fonds contre le cancer, transmettre un message positif au monde ou évoquer comment internet aurait presque pu sauver leur vie. Ces témoignages peuvent également aborder la question de l’euthanasie, comme ce fut le cas il y a quelques mois de l’histoire poignante de Brittany Maynard. Ces jeunes gens étaient tous atteints de cancer.
L’envie de mourir depuis la maternelle
Et il y a Laura. La maladie de Laura ne se lit pas sur son corps. Les journalistes du quotidien belge De Morgen qui l’ont rencontrée assurent même qu’elle apparaît en parfaite santé physique. Pourtant, Laura est malade. Depuis sa plus tendre enfance. Une dépression sévère et chronique qui la poursuit depuis la maternelle. Déjà, à cette époque, elle rêvait de quitter la terre. Sa vie a été jalonnée de traitements, internements dans des instituts psychiatriques, tentatives de suicide, automutilation. Laura a tenté d’aller contre, de dépasser la maladie : elle a aimé passionnément le théâtre, un homme. Mais toujours, la dépression l’a rattrapée, empêchant un à un tous ses projets et la laissant la seule proie de sa souffrance. Aujourd’hui Laura a 24 ans. Elle partage sa vie entre un petit appartement et un institut psychiatrique. C’est au sein de ce dernier, qu’elle fait la rencontre d’une autre patiente, Sarah. Sarah a fait une demande d’euthanasie. Elle évoque le sujet avec Laura qui bientôt considère que c’est pour elle l’unique issue possible. Elle dépose son dossier.
Loi de santé, études, temps de travail : le nouveau
président des internes de médecine générale (ISNAR-IMG), expose sa stratégie.
Son baptême de feu débute mercredi... à Matignon.
LE QUOTIDIEN : Quels sont les enjeux de votre mandat
?
TRYSTAN BACON : Nous avons la charge de défendre les
internes de médecine générale, d’être présent pour les éclairer sur la
réglementation. Nous avons trois gros dossiers en cours auprès des institutions
: la réforme du temps de travail, celle du troisième cycle des études médicales
et la loi santé.
Un centre de post-cure, qui accueille des patients venus de l'hôpital (psychiatrique) Marchant de Toulouse, est menacé de fermeture. En cette période de restrictions des dépenses publiques, il est considéré comme trop coûteux. Pourtant, il permet à des personnes ne relevant plus de l'hôpital mais pas encore aptes à se débrouiller seules, de leur offrir, avec un bon encadrement, un soutien pour favoriser leur insertion dans la ville.
"Le centre de post-cure Maignan est un lieu d'hospitalisation de moyen séjour (1 an en moyenne), implanté au cœur de Toulouse, pour des patients stabilisés, nécessitant des soins de transition entre un état de crise et l'organisation (ou la réorganisation) d'un cadre de vie en dehors du milieu sanitaire." C'est ainsi que le site officiel du Centre hospitaliser Marchant présente le CPC Maignan (car situé dans le quartier des Minimes, rue Emmanuel Maignan, un théologien du XVIIème appartenant à l'ordre religieux des Minimes, qui fut censuré par les évêques parce qu'il semblait vouloir autoriser l'usure).
En quoi consiste le métier d'infirmier ? Emmanuel Delporte, infirmier en service de réanimation et écrivain, prend la plume sur son blog « le decapsuleur » ledecapsuleur.com pour répondre à cette question et dépeint une profession en souffrance qui n'attend qu'une chose : que l'on s'intéresse à ce qu'elle apporte de positif.
Être infirmier en 2015 se résume-t-il vraiment à « Tais-toi et soigne » ?
On me demande souvent en quoi consiste le métier d’infirmier. J’y ai beaucoup réfléchi, et j’ai donc décidé de vous en donner ma vision : nous sommes des soldats, de plus en plus compétents et autonomes. Nous nous sommes portés volontaires dans cette guerre contre les bactéries, le cancer, la malchance, les conséquences d’une vie d’abus. Une guerre qui ne s’arrête jamais, qui fait des victimes chaque jour, qui coûte très cher à la société. En réanimation, un malade dans sa phase aiguë, gravement touché par un virus, une bactérie, un champignon, une toxine, ou victime d’un accident de voiture ou domestique, ne peut plus rien faire par lui-même. Il a perdu toute autonomie et titube au bord de la fin du monde. Il est comme un nourrisson qui n’aurait pas même la possibilité de crier pour se faire entendre ; seules les alarmes des écrans de contrôle lui permettent d’appeler à l’aide et nous seuls sommes là pour l’entendre.
Le patient n’est pas aux 35 heures. Le patient est dans ce lit 24 h/24 et il faut bien que quelqu’un s’en occupe. Hé bien ce quelqu’un, c’est nous. On se relaie, nous sommes une équipe. Pas de week-ends, de jours fériés, de relâche pour Noël ou le 1er mai, où il n’y aurait pas l’un d’entre nous, fidèle à son poste.
Soixante ans, ce n’est rien. Ce n’est pas la durée d’une vie, dans notre société évoluée, confortable, bien portante, malade de l’opulence. Soixante ans, c’est l’âge de la réanimation. Ici plus qu’ailleurs, les questions de vie ou de mort ne souffrent ni délai ni approximations. La réanimation, plus que n’importe quel autre service, exige des connaissances particulières, un savoir-faire spécifique et une solide expérience pratique, clinique et théorique, qui demanderait un statut à part. La réanimation est une spécialité médicale, mais les infirmiers français ne reçoivent pas de diplôme spécifique, de gratification, de supplément de formation. La raison pour laquelle il n’y en a pas est très simple : qui dit statut à part, spécialité, dit rétribution spécifique. Impensable aujourd’hui. Aujourd’hui, nos généraux nous ont abandonnés, lâchés derrière les lignes ennemies. Nos généraux nous ont trahis.
Nous nous inquiétons pour ces gens qui deviennent nos patients, de manière globale. Nous faisons à la place de nos patients ce qu’ils ne peuvent plus faire par eux-mêmes, et nous parlons aux machines qui suppléent leurs organes défaillants.