par Marlène Thomas publié le 12 février 2024
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
samedi 17 février 2024
Contraception Vasectomie : 15 fois plus d’hommes français y ont eu recours en douze ans
Qualité des soins : des indicateurs 2023 globalement satisfaisants, des progrès à faire en psychiatrie
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Selon un premier bilan présenté par la Haute Autorité de santé (HAS) les indicateurs de qualité 2023 sont globalement satisfaisants mais des progrès restent à faire, en particulier en santé mentale.
A l’occasion de la publication annuelle des résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS) recueillis en 2023, et au moment où 50 % des décisions de certification ont été rendues dans le cadre de la démarche de certification en cours, la Haute Autorité de santé (HAS) fait le point sur les enseignements de ces dispositifs sur la qualité des soins au sein des établissements de santé. Selon son Président, L. Collet, « l’intérêt de l’évaluation de la qualité est triple. Pour les professionnels tout d’abord, c’est l’occasion de faire le point sur leurs réussites, leurs difficultés, leurs besoins et d’être accompagnés dans leur vocation intrinsèque première : “bien soigner”. Une prise de hauteur essentielle, y compris lorsque les équipes font face à une activité sous tension (…). Pour les pouvoirs publics, ces dispositifs permettent de réguler par la qualité. Ces éléments d’évaluation sont enfin particulièrement utiles pour les patients hospitalisés et leur entourage, les professionnels de ville qui les orientent dans ces établissements et plus largement tous ceux qui s’intéressent à la qualité des hôpitaux et cliniques. »
"ON SE SENT SEULS": LES SOIGNANTS DU CHU DE TOULOUSE APPELLENT À L'AIDE APRÈS UN NOUVEAU DRAME
Nouvelle tragédie au CHU Purpan à Toulouse. Un patient hospitalisé aux urgences psychiatriques s'est suicidé après avoir passé dix jours sur un brancard dans un bureau par manque de place, quelques jours seulement après un viol et une agression sexuelle sur deux patientes.
Émilie venait juste d'arriver au travail quand une de ses collègues a découvert le corps de ce patient de 49 ans. "Quand je l’ai vue, elle était sous le choc, elle était en boucle", raconte-t-elle à RMC. Pour ces soignants, c'est un drame de plus après les agressions sexuelles du weekend dernier. "Je ne pensais pas qu’on pouvait aller plus loin. Mardi, une collègue a dit ‘qu’attendent-ils de plus, un mort?’, et bien on a eu un mort. On se sent seuls et démunis", assure Émilie.
Inclusion scolaire des handicapés : mantra hypocrite, utopiste ou indispensable ?
Aurélie Haroche|
Paris – Au début du mois de février, Emilie, institutrice dont l’enseignement est une vocation comme en témoigne sa chaîne YouTube « Kiffer l’école », a publié sur Instagram une vidéo où elle ne peut que confesser : « Je ne kiffe pas l’école ».
Dans ce court témoignage, elle évoque la difficulté que représente l’inclusion dans sa classe d’enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux. Elle décrit des « tensions extrêmes » et signale son impuissance à faire face à la violence de certains de ses élèves. Si les épreuves qu’elle doit affronter ont même conduit à la cessation temporaire de son activité, Emilie reste pourtant profondément engagée. Elle suit ainsi une formation dédiée à la prise en charge des enfants présentant un trouble du spectre autistique, mais perçoit que pour pouvoir accueillir efficacement ces élèves, elle devrait mettre en place un accompagnement extrêmement personnalisé, au détriment sans doute des autres écoliers.
Comme souvent ce type de témoignage, le récit d’Emilie a entraîné une « libération de la parole » pour reprendre l’expression consacrée. Derrière le hashtag Alerte inclusion, différentes histoires sont relayées par de nombreux professeurs, instituteurs, parents. Elles portent souvent deux messages entremêlés et dont l’imbrication incite certains à feindre de ne pas en percevoir les nuances. D’une part, la constatation de l’absence de moyens adaptés est unanime : les histoires réussies « d’inclusion » sont toujours liées à des dotations suffisantes en assistante d’éducation, associées parfois à d’autres dispositifs et à la formation des équipes. D’autre part, en filigrane, existe parfois l’interrogation sur la pertinence de certaines inclusions, notamment pour les enfants eux-mêmes.
Des « résistances validistes »
L’expression de la nuance étant un des arts oratoires les plus à risque, la controverse était inévitable. Si beaucoup de professeurs louent la prise de parole d’Emilie, d’autres, ainsi que certains parents se montrent offusqués. Brittia Guiriec commente ainsi sur Twitter : « Depuis quelques jours, la vidéo d’une enseignante démunie sur les moyens alloués pour l’inclusion des élèves handicapés fait le buzz avec un hashtag de ralliement très mal choisi (#Alerteinclusion) et un parallèle (#handicap=violence très néfaste). C’est problématique car résumer les élèves handicapés sous le seul prisme de taper, tirer les cheveux, renverser les tables, ne retenir que ça et ne dire que ça, c’est faire un amalgame handicap=violence qui est préjudiciable pour « tous » les enfants handicapés », dénonce cette mère d’un enfant souffrant d’un handicap.
De son côté, une enseignante citant le cas de l’Italie où l’école inclusive a été érigée en principe dès le début des années 1970 condamne toute remise en question même partielle de l’universalisme de ce principe : « L’enfant handicapé comme tout enfant a le droit de suivre une scolarité en milieu ordinaire. Celles et ceux qui ne veulent pas le comprendre doivent être rappelés à la loi ou exclus de l'école. La loi est là, pas appliquée, pas de moyens, certes, mais surtout on a des résistances validistes à l'école inclusive. Tout le contraire de ce qui a permis sa création en Italie ».
Le secret du bonheur à l’adolescence ? Bouger !
Dr Patrick Laure|15 Février 2024
La santé mentale positive, appelée également bien-être mental, est un concept qui englobe, plus que la simple absence de pathologie mentale, une expérience positive de la vie, y compris l'affect général, le fonctionnement positif, le sentiment d'utilité, la satisfaction de vivre, le fait de se sentir bien, entre autres expériences. Parmi les différents moyens de la préserver, figure l’activité physique (AP) : sa pratique régulière réduit l’anxiété et la dépression, améliore l’estime et soi, l’humeur, la qualité du sommeil, etc.
Or, cette pratique tend à diminuer tout au long de la vie. Un premier décrochage peut s’observer à la fin des années collège, en particulier chez les filles. Cette période de vie se caractérise aussi par des questionnements sur soi, sur l’avenir, sur le sens du travail, etc. Depuis la pandémie de Covid 19, une proportion notable de jeunes, jusqu’à 50 % selon les enquêtes, exprime une inquiétude à propos de l’écologie et du changement climatique, ou de la situation mondiale (notamment les conflits armés). Autant d’éléments pouvant altérer la santé mentale. Les indicateurs de Santé Publique France en témoignent, par le nombre élevé de consultations dans les services d’urgence pour idées suicidaires dans cette tranche d’âge, par exemple.
Psychiatrie et radicalisation : la radicalisation de l’adolescent n’est pas celle de l’adulte
Dr Dominique-Jean Bouilliez|09 Février 2024
Parallèlement, le conspirationnisme, tendance à croire que les événements sont secrètement manipulés par certains groupes et organisations clandestines, n’est pas nouveau : 7 % des Américains continuent de penser que l’alunissage de la NASA est un fake, 20 % des Américains pensent qu’il existe un lien entre vaccin RRO et autisme…
Un modèle commun pour la radicalisation quelle que soit l’idéologie
Evolution du terrorisme depuis 2010
"C'est un échec sociétal" : après le suicide de Lily, l'aide sociale à l'enfance dénonce un "système à bout de souffle"
Écrit par Fabien Gandilhon Publié le
Le 15 février, les professionnels de l'aide sociale à l'enfance ont manifesté devant le conseil départemental du Puy-de-Dôme pour demander davantage de moyens après le suicide de Lily. • © Fabien Gandilhon/FTV
Des professionnels de l'aide sociale à l'enfance ont observé une minute de silence ce jeudi en hommage à Lily, la jeune adolescente retrouvée pendue dans un hôtel d'Aubière, dans le Puy-de-Dôme. Ils ont aussi dénoncé le manque de moyens qui ne leur permet plus de protéger correctement les jeunes en danger.
La maladie mentale n’est pas dans votre tête. Article de Marco Ramos
En 1990, le président George Bush a annoncé qu'"une nouvelle ère de découverte" était "en train de naître dans la recherche sur le cerveau". Au cours des décennies suivantes, le gouvernement américain a investi des milliards de dollars dans la science qui promettait de révolutionner notre compréhension des troubles psychiatriques, de la dépression et du trouble bipolaire à la schizophrénie. Les scientifiques ont imaginé que les maladies mentales à l'avenir pourraient être diagnostiquées à l'aide de tests génétiques, d'une simple prise de sang ou peut-être d'un scanner de votre cerveau. De nouveaux produits pharmaceutiques cibleraient des déséquilibres neurochimiques spécifiques, entraînant des traitements plus efficaces. Les années 1990, a déclaré Bush, resteraient dans les mémoires comme « la décennie du cerveau ».
[...]
La réalité de la pratique psychiatrique est beaucoup moins glamour que les visions optimistes avec lesquelles j'ai grandi. |
En regardant en arrière en tant que psychiatre et historien aujourd'hui, je trouve que ces espoirs semblent étranges. Ils me rappellent d'autres visions déplacées des futurs technologiques du XXe siècle : des voitures volantes, des pilules pour l'alimentation d'une journée entière. La réalité de la pratique psychiatrique est beaucoup moins glamour que les visions de son avenir avec lesquelles j'ai |
grandi. Trente ans plus tard, nous n'avons toujours pas de tests biologiques pour les troubles psychiatriques, et aucun n'est en préparation. Au lieu de cela, nos diagnostics sont basés sur des critères dans un livre, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux(souvent appelée, avec dérision, la « bible » de la psychiatrie américaine). Il a traversé cinq éditions au cours des 70 dernières années, et bien que la dernière édition compte près de 100 pages de plus que la précédente, rien ne prouve qu'elle soit meilleure que la version qu'elle a remplacée. Aucun des diagnostics n'est défini en termes de cerveau.
Darwin, avec sa théorie bien connue de la sélection naturelle dans l’évolution, se serait-il trompé ? Pourquoi existe-t-il encore et depuis des milliers d’années des "anomalies" de la nature ? Et si nous n’étions pas juste faits pour toujours nous améliorer ?
Jeudi 15 février 2024
Darwin, avec sa théorie bien connue de la sélection naturelle dans l’évolution, se serait-il trompé ? Pourquoi existe-t-il encore et depuis des milliers d’années des "anomalies" de la nature ? Et si nous n’étions pas juste faits pour toujours nous améliorer ?
Avec
Daniel Milo Philosophe, maître de conférence à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris
La thèse de la sélection naturelle de Darwin ne serait pas exacte d'après Daniel Milo. Pour illustrer sa réflexion, le philosophe prend l'exemple de la girafe, un animal qui ne s'est pas développé comme attendu au cours du temps.
La girafe, un animal imparfait
Selon Daniel Milo, les jambes de la girafe sont problématiques, elles sont si grandes qu'elles ne peuvent que se tenir debout, "ce qui signifie qu'elles mettent bas des girafons à deux mètres du sol. Elles accouchent dans la savane, et le girafon tombe la tête la première sur un sol très dur. Ce qui est, en termes d’ingénierie, complètement absurde." Le chercheur parle d'animal magnifique, mais pas génial : "La mortalité des girafons est terrifiante."
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« La Survie des médiocres », de Daniel S. Milo : éloge du suffisamment bon
Par Nicolas Weill Publié le 02 février 2024 à
Dans un essai stimulant, le philosophe se livre à une réjouissante critique du « darwinisme social » et de son influence sur le néolibéralisme.
« La Survie des médiocres. Critique du darwinisme et du capitalisme », de Daniel S. Milo, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 412 p.
Derrière son titre provocant, son style tout en clin d’œil, son fourmillement de savoir et de thèses, La Survie des médiocres, du philosophe franco-israélien Daniel Milo, est un grand livre parce qu’il déconstruit un mode de penser qui est devenu souvent spontané : la fusion du capitalisme avec la théorie darwinienne de l’évolution et surtout de la sélection naturelle. Une fusion qui tend à faire accroire que les privilèges des gagnants et autres « premiers de cordée » correspondent à l’ordre même des choses et que ceux qui n’atteignent pas l’acmé de la puissance le doivent à leur statut de vaincus dans la lutte pour la vie.
Souvent mal vue, la spécialité psychiatrie est loin d'être un choix par défaut pour les étudiants en médecine
Par Yslande Bossé, publié le 15 février 2024
À en croire le nombre de places en internat laissées vacantes depuis une dizaine d’années à l’issue des épreuves classantes nationales (ECN), la psychiatrie pâtit d’une désaffection de la part des futurs internes, souvent par peur et méconnaissance. Mais, contrairement aux idées reçues, les étudiants font le choix de cette discipline le plus souvent par envie et non par dépit.
“Nous ne sommes pas dans « Vol au-dessus d’un nid de coucou » ! - Interview du Collège National des Universitaires de Psychiatrie
Propos recueillis par Julie Mleczko
À l’occasion du congrès de l’Encéphale 2024, le Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP) dévoile sa campagne « Choisir Psychiatrie » et son premier baromètre d’image du métier de psychiatre « Les Français et la psychiatrie », réalisé par l’institut CSA. Pour mieux comprendre, nous avons pu échanger avec Charles Édouard Notredame, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent et membre du comité de la campagne d’attractivité pour la psychiatrie.
Votre enquête parle d’un désamour des étudiants de médecine pour la psychiatrie. Comment expliquez-vous ce désintérêt ?
Colloque : Au commencement était le mouvement Racines prénatales de la vie psychique et relationnelle Samedi 9 mars 2024
À l’Association du Quartier Notre-Dame-des-Champs et sur Zoom
92 bis, boulevard du Montparnasse, 75014 Paris
Catherine BERGERET-AMSELEK, Laura DETHIVILLE, Nicole FARGES, Chantal LHEUREUX-DAVIDSE, Dominique MAZEAS
Avec l’apport scientifique de François FARGES (échographiste, gynécologue-obstétricien)
Repenser la psychanalyse Journées d'Espace analytique du 16 mars 2024
La pensée psychanalytique est aujourd’hui massivement critiquée, toutes tendances confondues, si sa pratique reste attendue, répandue. Pourtant on sait peu que nombre de ces critiques d’aujourd’hui furent d’abord celles qu’adressait Lacan au milieu du siècle dernier aux théories internationales, en s’attelant déjà à reformuler cette pensée, puis en remaniant ensuite certains concepts de Freud encore marqués par les sociétés qui les virent naître. Peu entendues par les institutions, complexes et encore à traduire dans l’expérience, ces évolutions lacaniennes fondent cependant, avec celles de quelques autres auteurs, une psychanalyse repensée, à même d’aborder le débat actuel.
XLVIe Colloque du RPH : La question du diagnostic en psychanalyse et en médecine
Samedi 23 Mars 2024
de 9h à 16h30
La pratique médicale tient pour prioritaire la pose du diagnostic afin de pouvoir proposer aux patients le traitement idoine. Pour le psychanalyste, la logique diffère : ce qui fait souffrir le patient lors de son entrée en psychothérapie a valeur de symptôme. Le diagnostic structurel en psychanalyse n’est pas tributaire d’un ensemble de symptômes spécifiques : ce qui fait souffrir l’être n’atteste pas forcément d’un diagnostic.