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mercredi 14 février 2024

Témoignage Cinquante ans d’amour : «Au bout de tellement d’années, on ne veut plus se quitter»

par Marie-Eve Lacasse   publié le 13 février 2024

Pour la Saint-Valentin, «Libé» entre dans l’intimité de couples amoureux depuis plus de cinquante ans. Aujourd’hui, deuxième épisode de notre série avec Nicole et André, 63 ans d’amour et 62 ans de mariage.

Nicole : J’ai 80 ans, comme mon mari. Ça fait 62 ans de mariage et 63 qu’on se connaît. On s’est rencontrés dans un bal, dans un lieu-dit dans le pays.

Libération : Lequel ?

Nicole : Ici, dans le Puy-de-Dôme (Auvergne). Il y avait un bal toutes les semaines. C’était le jour de son anniversaire. On a dansé ensemble, et c’était bien. A la fin du bal, il fallait trouver un chauffeur pour nous faire accompagner avec une amie. Et voilà, ça s’est fait comme ça. On n’avait pas décidé spécialement de nous revoir, mais on s’est retrouvés au bal quinze jours plus tard. De fil en aiguille, on a commencé à se fréquenter de façon plus régulière, toutes les semaines, jusqu’à ce qu’on décide de se marier.

C’est mon mari qui a demandé ma main à mon père, parce que j’avais dix-huit ans, je n’étais pas majeure. Et en fait… On attendait un bébé, donc ça a précipité les choses. On a eu deux enfants, le deuxième est arrivé quinze mois après.

On a loué une petite maison pas très loin du travail, où il n’y avait que deux pièces. C’était un tout petit logement. Moi je m’occupais des enfants, j’étais mère au foyer, et mon mari était tourneur sur métaux. Plus tard, on a travaillé ensemble, car mon mari a monté une entreprise de transport.

Libération : André, on ne vous entend pas, vous êtes d’accord avec ce que dit votre femme ?

André : Tout va bien.

Nicole : Dans les vingt premières années, nous avons eu beaucoup de soucis dans l’entreprise de transport. Parfois on perdait le moral, c’était compliqué, il y avait des camions à gérer. Mais on repartait parce qu’on était complémentaires et soudés. Si l’un allait moins bien, on remontait le moral.

Quand notre fille est partie de la maison, ça allait parce qu’avec le téléphone et Internet, on a pu garder contact avec les communications. Mais notre fils ne voulait pas quitter la maison, donc il a travaillé avec nous dans l’entreprise de transport. Aujourd’hui, c’est lui qui est à la retraite, il a soixante ans !

Bien sûr, entre nous, il y a eu des moments compliqués. On s’est un peu chipotés. Mais à la retraite, tout est plus facile. On n’a plus que nous à penser. On est tout le temps ensemble et c’est bien. Au bout de tellement d’années, on ne veut plus se quitter. Quand je voyais mes beaux-parents qui s’aimaient toujours bien, qui se taquinaient, qui se faisaient des bisous, et pour moi c’était un exemple. On a fait pareil je crois.


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