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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 23 août 2014

Actualité philosophique : Dan Arbib à propos de Levinas, par Martin Quenehen

Par Martin Quenehen
Réalisation: Olivier Guérin



Aujourd'hui France Culture joue au « chamboule-tout ». C’est un peu jour de carnaval. Et me voici à la place d’Adèle Van Reeth, en compagnie, d’un jeune et brillant philosophe qui nonobstant cette atmosphère carnavalesque, ne s’avance pas masqué. 
Dan Arbib enseigne à l’université Lyon 3 Jean Moulin et est aujourd'hui sur les Nouveaux Chemins à visage découvert – et comment aurait-il pu faire autrement, lui qui vient de publier La lucidité de l’éthique – Etudes sur Levinas aux éditions Hermann) ?

Ainsi, les Nouveaux Chemins de la connaissance vous donnent-ils aujourd'hui rendez-vous avec la question de l'éthique selon Levinas, mais aussi son expérience de la Shoah, le visage d'Autrui et sa dimension infinie, l'antiracisme et même ce vieux Descartes...

Les infirmiers dans le projet de loi santé

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L'avant-projet de loi de santé soumis fin juillet au Conseil d'Etat qui devrait être présenté en septembre au conseil des Ministres, puis discuté au Parlement au cours du premier semestre 2015, prévoit de définir la notion de pratique avancée et de l'inscrire dans le code de la Santé Publique.

L'article 29 de projet de loi qui en compte 54, précise que"l’exercice en pratique avancée est défini par des missions de santé qui peuvent comporter la formulation d'un diagnostic, la réalisation d’une analyse clinique, l’établissement de prescription, ou l’accomplissement d’activité d’orientation ou de prévention. Ces missions  sont réalisées dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire du patient".

 22/08/2014 Nicole Boucheton, vice-présidente de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, s'est retirée en Suisse pour y mettre fin à ses jours. Une mort tragique mais qui, pour le collectif Soigner dans la Dignité, ne doit pas relancer le débat sur le suicide assisté.
Jean Fontant est le président-fondateur de Soigner Dans la Dignité.
Il n'est pas dans nos habitudes de nous arrêter sur des cas particuliers. Quelle qu'elle soit, la maladie est toujours une étape douloureuse dans la vie d'une personne et d'une famille, et elle ne doit pas être exposée aux yeux de tous. Nous ne pouvons que déplorer la publicité accordée sans retenue à certains cas difficiles, qui relève parfois de tentatives de manipulation de l'opinion publique. Madame Boucheton, vice-présidente de l'ADMD, a voulu toutefois, dans ce qui semble être un ultime acte de militantisme, donner à sa propre maladie un caractère public. Tout en regrettant cet état de fait, nous nous devons de réagir à ce billet, quelque pénible que soit le commentaire d'un tel cas.

Suicide assisté : la nécrologie de la discorde

22/08/2014

Rennes
 Par souci de « neutralité», le quotidien régional Ouest-France s'est opposé à la parution de l'avis de décès d’une dirigeante d'une association pro-euthanasie.
Le texte reçu par le quotidien régional faisant part du décès de Nicole Boucheton était ainsi rédigé : « A S..., son époux, F B..., sa sœur, vous font part du décès de Nicole Boucheton Vice Présidente de l'ADMD à l'âge de 64 ans, contrainte de s'exiler en Suisse, pays humaniste, pour y mourir selon sa volonté le 7 août 2014 ».
Pour trouver un terrain d'entente, le journal avait proposé une version corrigée à la famille, en retirant la notion de « contrainte et l'idée que la Suisse était un pays «humaniste» (puisque cela sous-entend que la France ne l'est pas) et faisant part que madame Boucheton était  décédée en Suisse selon sa volonté », , explique François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef adjoint du quotidien. Cet avis corrigé a été refusé par la famille.

Décision indigne ou polémique grotesque ?

Jean-Luc Romero, le président de l'ADMD (Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité) à fait par de sa volonté de saisir le défenseur des droits en dénonçant une « décision indigne, discriminatoire et peu républicaine de la direction de ce journal ». « C'est même une censure contre lequel ce journal est censé pourtant se battre », développe-t-il sur son blog. « C'était la décision de Nicole de publier ce faire-part, sa famille est profondément choquée. Cet avis de décès est pudique et n'a rien de violent. Je ne comprends pas ce refus. On marche sur la tête », critique le conseiller régional d'Ile-de-France.

Une pétition contre l’Ordre infirmier recueille plus de 8 000 signatures

22 août 2014
Alors que la dernière mouture du futur projet de loi de santé ne mentionne plus l'Ordre infirmier et son éventuelle abrogation, la pétition en faveur de cette abrogation, lancée il y a un mois par le collectif Infirmières en colère, dépasse les 8 000 signataires.
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Ils étaient 8 750 signataires le 22 août à midi.

Cette pétition, soutenue également par le syndicat anti-Ordre Resilience, sera ensuite "adressée aux pouvoirs publics dans les semaines à venir".
Celle-ci reprend reprend les arguments de ce syndicat : "Pas besoin des chambres disciplinaires ordinales où tout n'est que magouilles et petits arrangements entre amis. L'ordre infirmier est sur endetté et se retrouve pieds et poings liés au bon vouloir de sa banque qui continue à le soutenir abusivement dans le seul but de récupérer sa mise de départ de ... 19 millions d'euros. Cet ordre est devenu l'enjeu de pouvoirs politiques et financiers qui n'ont rien à voir avec les intérêts de la profession infirmière".

Hôpitaux psychiatriques, un monde de fous !




Deux millions de patients ont été hospitalisés en psychiatrie en 2012. Qualité de soins et d'équipement, nombre de praticiens : c'est la loterie.

Les indicateurs montrent une grande disparité tant dans la durée d'hospitalisation que dans la qualité de la prise en charge (photo d'illustration).
Les indicateurs montrent une grande disparité tant dans la durée d'hospitalisation que dans la qualité de la prise en charge (photo d'illustration). © Amélie-Benoist / BSIP / AFP

Dépression, schizophrénie, c'est à travers ces deux pathologies queLe Point a évalué pour la première fois 400 établissements et structures de soins prenant en charge les maladies mentales. Une enquête rendue possible par l'analyse exclusive d'une nouvelle base de données, le RIM-P, qui regroupe les dossiers - anonymisés - des deux millions de patients pris en charge en 2012 dans ces centres, majoritairement publics, les cliniques privées à but lucratif n'assurant que 5 % de ces séjours. Au terme de cette longue investigation, s'il est possible de dresser un classement des meilleurs établissements pour la prise en charge de la schizophrénie et de la dépression chez les adultes, cette plongée révèle aussi les inégalités et les écarts de pratiques qui caractérisent l'offre kafkaïenne du système de soins psychiatriques français.

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Handicap : «Pas envie de faire la superwoman pour pisser au resto»

MARIE PIQUEMAL


«Je veux cesser de m’arracher les cheveux pour organiser chaque déplacement.» «Je veux pouvoir aller à la pharmacie de mon quartier.» «Je veux accéder à la plage comme tout le monde.» Ils ont tous les âges, ce sont des enfants, des jeunes, des actifs, des retraités. La plupart sont en fauteuil roulant, tous sont porteurs d’un handicap et souffrent au quotidien du manque d’accessibilité des lieux publics et des transports.Ils posent avec une feuille ou une petite ardoise sur les genoux. Certains avec le sourire, d’autres non, trop en colère.

vendredi 22 août 2014

Qu'est-ce que l'intelligence ?

L’économie de la connaissance, propulsée par Internet, exerce une pression paradoxale sur la vie de nos cerveaux. D’une part, la disponibilité vertigineuse des savoirs a ringardisé les « têtes bien pleines » pour favoriser la rapidité, l’agilité, la créativité neuronale. Mais, d’autre part, elle menace de nous abêtir par excès de sollicitations. D’où le repli inquiet vers les mille et une méthodes promettant de « muscler » notre intelligence, qui n’envisagent du coup que sa dimension mesurable – via les tests de QI –, c’est-à-dire calculatrice, abstraite, rationnelle. Or nous sentons bien que, dans notre quotidien même, sont à l’œuvre d’autres formes d’intelligence – « émotionnelle », « pratique » ou dévolue aux infinies nuances de l’existence. Et les philosophes nous le confirment, qui n’ont eu de cesse d’approfondir, d’élargir, d’affiner le spectre énigmatique de la sagacité humaine, des droites fulgurances de l’intuition aux somptueuses arabesques géométriques. Avec eux nous comprenons que les intelligences sont toujours singulières, étrangères aux règles, promptes à la surprise.


jeudi 21 août 2014

Pourquoi un Chinois sur deux naît par césarienne

Le Monde Blogs , par Pierre Barthélémy
C'est l'ivresse des grands nombres : en 2010, 8 millions de bébés chinois sont nés par césarienne. Soit un sur deux. Un taux à comparer avec les 21 % enregistrés en France, déjà considérés comme relativement élevés et qui font suspecter des abus. Pour mieux saisir l'ampleur du phénomène, poursuivons avec d'autres chiffres publiés mercredi 20 août dans une étude parue dans le British Journal of Obstetrics and  Gynaecology (BJOG). Très bas dans les années 1980, le taux de césariennes en Chine a explosé avec le développement économique du pays, passant de 3 % en 1988 à 39 % en 2008 et à 52 % deux ans plus tard ! Au point que des chercheurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont, en 2010, pu parler d'une "épidémie" de césariennes dans certaines régions du monde, dont la Chine. Dès 1985, l'OMS a d'ailleurs expliqué que rien, sur le plan médical, ne justifiait de dépasser un taux de naissances par césarienne supérieur à 10-15 %.


Les infirmiers appellent à des mesures pour lutter contre l’insécurité

21/8/14
Mercredi 20 août, plus d’une centaine de personnes ont participé à une marche blanche en hommage à Mireille Schmitt, infirmière libérale tuée en juillet par un patient à Strasbourg.
Des collègues, proches et amis de l’infirmière Mireille Schmitt, tuée par un patient en juillet d...

PATRICK HERTZOG/AFP

Des collègues, proches et amis de l’infirmière Mireille Schmitt, tuée par un patient en juillet dernier, Strasbourg, 20 août, 2014.


La Fédération nationale des infirmiers (FNI) réclame la mise en place d’un numéro d’appel d’urgence au niveau national pour lutter contre les agressions.
Selon un sondage (1) effectué par Harris Interactive auprès d’un panel d’infirmiers libéraux en juin dernier, 83 % des infirmiers et infirmières constatent le développement de l’insécurité dans certains secteurs, ce qui rend difficile l’exercice de leur profession.
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Le palmarès 2014 des hôpitaux et cliniques !




Un an de travail, d'enquêtes et de reportages pour classer les meilleurs centres hospitaliers. Beaucoup de changements à découvrir cette semaine dans "Le Point".

L'hôpital Saint-Louis à Paris. Photo d'illustration.
L'hôpital Saint-Louis à Paris. Photo d'illustration. © BSIP / Image Point Fr

Et les trois vainqueurs de cette édition du palmarès 2014 des hôpitaux et des cliniques sont : le centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, mais aussi les hôpitaux non universitaires et six cliniques privées à but commercial qui font leur entrée dans le classement final. Il y a donc forcément trois perdants : le CHU deLille, l'hôpital Saint-Louis à Paris et six établissements privés qui n'apparaissent pas cette année dans le tableau d'honneur, résultante de l'ensemble des classements par pathologie (prostate, cataracte, etc.).
Au premier rang du tableau d'honneur des hôpitaux figure, pour la huitième fois depuis dix-sept ans que ce palmarès existe, le CHU de Toulouse, qui l'an dernier occupait la deuxième place. Il détrône ainsi le CHU de Lille classé seulement... deuxième cette année. L'an passé, parmi les cinquante hôpitaux figurant dans cette courte liste honorifique, onze étaient des hôpitaux généraux ou mutualistes à but non lucratif participant au service public (c'est-à-dire n'ayant pas le statut de CHU, l'élite des établissements chargée de former tous les médecins de France), douze le sont cette année, dont le centre hospitalier du Mans qui fait son entrée à la cinquantième place. L'hôpital Saint-Louis à Paris, qui était classé quarante-sixième en 2013, ne figure plus parmi les cinquante hôpitaux de ce classement général.

Le tourisme du suicide a doublé en 4 ans en Suisse

21 août 2014
Selon des chercheurs zurichois, entre 2008 et 2012, le nombre des «touristes du suicide»a doublé en Suisse.
Tous sauf quatre ont eu recours à l'aide de l'organisation Dignitas.
Tous sauf quatre ont eu recours à l'aide de l'organisation Dignitas.
Image: Keystone
Le nombre des «touristes du suicide» a doublé entre 2008 et 2012 en Suisse, rapportent des chercheurs zurichois dans une étude-pilote publiée par le «Journal of Medical Ethics». Durant cette période, 611 personnes domiciliées à l'étranger sont venues mettre fin à leurs jours en Suisse.

L’art brut défriché en terre portugaise

Fraîchement retapée, l’ancienne usine qui accueille l’Oliva Creative Factory au sud de Porto (lire ci-contre) expose depuis fin mai «Art brut, Breaking up the Boundaries», une collection notable de 600 pièces d’art brut et d’art singulier, proposée par les collectionneurs Richard Treger et Antonio Saint Silvestre. Le commissariat est assuré par le conservateur parisien Christian Berst. On commence par l’étage, où s’ouvre le lieu de l’art brut, «un pan de l’art encore inexploré pour une large part du public», selon Berst, qui assure la visite tout en vérifiant la qualité de conservation des œuvres.

mercredi 20 août 2014

Ressources naturelles : l'humanité vit « à crédit » pour le reste de l'année

Le Monde.fr | Par 
La déforestation progresse en Amazonie.
Depuis 1992 et le Sommet de la Terre de Rio, l’ONG Global Footprint Network calcule tous les ans le jour où l’empreinte écologique de l’humanité dépasse la « biocapacité » de la planète, c'est-à-dire sa capacité à reconstituer ses ressources et absorber les déchets, y compris le CO2.
Pour 2014,  ce « jour de dépassement » est le mardi 19 août. A compter du 20 août et jusqu'à la fin de l'année, l’humanité va vivre en quelque sorte « à crédit » : pour continuer à boire, à manger, à se chauffer, à se déplacer, à produire, nous allons surexploiter le milieu naturel et compromettre sa capacité de régénération, en puisant dans les stocks de ressources naturelles, ceux de poissons par exemple déjà surexploités, et en polluant davantage, notamment en accumulant dans l’atmosphère du CO2,l'un des principaux gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique.
DETTE ECOLOGIQUE

Cette « dette écologique » ne cesse de s’alourdir. Le « jour de dépassement est de plus en plus précoce. Au milieu des années 1990, il tombait en novembre. En 2000, c’était le 1er octobre.   


Bailleul : une matinée au cœur de l’EPSM des Flandres pour découvrir la psychiatrie

20/08/2014


Samedi matin, l’Établissement public de santé mentale (EPSM) des Flandres ouvrira ses portes au public pour une visite guidée : la promenade mènera les visiteurs du parc à la Chapelle et passera par une exposition retraçant les 150 ans d’histoire de l’établissement.

L'EPSM ouvrira ses portes samedi, de 10
h à 12
h.
VDN
De 10 h à 12 h, Dominique Verhoest, directrice-adjointe de la stratégie, de la communication et des affaires culturelles de l’hôpital – et guide pour l’occasion –, plongera la trentaine de visiteurs attendue dans l’histoire de l’hôpital.
« Dans un premier temps, il y aura une visite de l’exposition sur les150 ans de l’hôpital que nous avons fêté l’année dernière. Nous reviendrons également sur les événements qu’a connus l’établissement durant la guerre et sa reconstruction dans les années 30 », détaille-t-elle. Ensuite, direction la Chapelle et les quarante hectares de parc qui environnent l’établissement, « pour une visite générale qui fera le lien entre l’EPSM et la ville de Bailleul».

mardi 19 août 2014

"Lean management" à l'hôpital : des soins à la chaîne ?

dimanche 17 août


Le "lean management" ou gestion "dégraissée" débarque dans les hôpitaux. L'idée ? Optimiser les processus, éliminer les temps morts et les gâchis. Mais gère-t-on un établissement de santé comme on gère une entreprise ?

Suicide assisté et avis de décès, le cas de conscience d’Ouest France

18 août 2014

Une affaire récente opposant le quotidien Ouest France à une militante pro euthanasie, via son propre avis de décès, met en lumière le flou qu’il existe en la matière.

ouest franceL’affaire Ouest France

A l’origine de l’affaire, l’avis de décès de Nicole Boucheton, que la famille a fait parvenir au plus grand quotidien national. Jusqu’ici, rien que de très banal, sauf que Nicole Boucheton était vice-présidente de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), qu’elle avait été en Suisse pour se faire administrer un cocktail fatal et légal selon la législation helvétique, et que son avis de décès tenait du manifeste, puisqu’elle y regrettait de n’avoir pu accomplir ce geste en France, vilipendant au passage François Hollande dont c’était une promesse de campagne.
La rédaction de Ouest France a alors refusé l’avis de décès formulé en l’état, proposant une version remaniée, moins revendicative et plus neutre politiquement.
L’affaire en est là à ce jour, Jean-Luc Romero, président de l’ADMD ayant annoncé qu’il la porterait devant le défenseur des droits. Une mauvaise presse en attendant pour Ouest-France, en cette année 2014 ou, pour la première fois depuis deux ans, le groupe put espérer renouer avec les bénéfices.
Le quotidien a-t-il eu tort ou raison ? La réponse est complexe.

Le cerveau, les émotions et la dépression






le samedi de 16h à 17h
Ecoutez l'émission59 minutes

Le cerveau, les émotions et la dépression

16.08.2014 
Le Sens des Choses propose une série spéciale sur les perspectives vertigineuses ouvertes par les progrès les plus récents et à venir des neurosciences et des sciences cognitives. Qu'est ce que la vie mentale et comment ça marche ? Pour y répondre, Jacques Attali et Stéphanie Bonvicini recoivent une quinzaine des meilleurs spécialistes français qui apportent leur éclairage dans les domaines de la concience et de l'inconscience, de la mémoire et de la décision, du sommeil et des rêves, des émotions et de la dépression, du langage et des apprentissages, de la musique, de l'éducation ou encore de l'intelligence artificielle.


Assignés à résilience

GUILLAUME TION

«Rrrrachmaninov… à chaque fois que je l’entends, je me brise en morceaux», se lamente Marilyn, fumante, secouée et affalée sur le piano de Tom Ewell dans une scène onirique de Sept Ans de réflexion. En mars 1897, après l’interprétation ratée de sa première symphonie (le chef d’orchestre, Glazounov, était saoul) et un sévère insuccès critique, Sergueï Rachmaninov est exactement en morceaux : «Quelque chose s’était brisé. J’en étais arrivé à la conclusion que je devais abandonner la composition. Une profonde apathie s’empara de moi. Je passai la moitié de mes journées étendu sur mon lit, à soupirer sur ma vie ruinée.» Il a 24 ans.
Le compositeur errera deux ans comme chef lyrique dans une troupe d’opéra avant de rencontrer la personne qui le tirera de cet abattement : le Pr Nicolas Dahl, un neurologue pratiquant l’hypnose, disciple de Charcot. Le Concerto n° 2, qui signe en 1901 le retour de Rachmaninov à la vie musicale, lui est dédié. Cette œuvre qui fait frissonner Marilyn est si associée à cette période dépressive qu’il est difficile de ne pas voir dans les trois mouvements qui la composent les étapes chronologiques d’un retour à la vie. Autant de chocs, de convalescence et de guérison que trois témoins racontent à Libération.

lundi 18 août 2014

On ne naît pas homme

YANNICK RIPA

L’historiographie emprunte parfois des chemins inattendus. Voilà ce que suggère ce titre à qui se souvient de l’interrogation du colloque de Saint-Maximin, en 1984 : «Une histoire des femmes est-elle possible ?» On déplorait alors que l’histoire fût écrite pour et par des hommes, déclinée au masculin : des grands personnages aux petits paysans. Certes, d’emblée la nécessaire articulation entre les femmes et les hommes était réclamée ; mais si l’analyse de la différence des sexes s’imposait, elle se trouvait trop souvent enfermée dans un rapport dominant-dominée réducteur. En jouant avec les mêmes mots, le colloque de Rouen se demandait en 1998 : «Une histoire sans les femmes est-elle possible ?» On connaît la réponse, à laquelle ce livre vient faire écho, bénéficiant de l’expérience de l’histoire des femmes et de la richesse des études de genre dans lesquelles s’insère désormais celle des masculinités.