La souffrance des soignants est depuis quelques années l'objet d'une certaine attention. Mais, en dehors des semaines où le suicide d'un interne ou d'un étudiant hospitalier est mis à la Une dans les médias, la souffrance au travail des internes est encore le plus souvent occultée. Sans doute pour partie en raison de leur statut intermédiaire entre étudiant en formation et praticien.
Devant le silence assourdissant des autorités de tutelle face à ce qui n'est cependant pas un phénomène nouveau, des internes des Hôpitaux de Paris ont décidé de se prendre en main et ont créé un dispositif d'entraide par les pairs, SOS SIHP. Plusieurs d'entre eux nous le présentent aujourd'hui.
Par Leslie Grichy*, Jean de Lepinau, , Hélène Chartrier, Nicolas Delanoy et le Pr Patrick Hardy
D’après une méta-analyse internationale publiée en 2015 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), 29 % des médecins juniors présentent des troubles ou des symptômes dépressifs1. Ceci est inquiétant. Cette étude confirme qu’être interne en médecine, dans les conditions actuelles de formation, est un facteur de risque de souffrance psychique.
Puisqu’aucune étude nationale française n’a été réalisée sur ce sujet, c’est la littérature étrangère qui nous permet de lister en deux catégories principales les facteurs de protection et les facteurs de risque propres aux internes en médecine.