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vendredi 22 avril 2016

Le think tank Économie Santé invite les politiques à placer la santé au cœur de la présidentielle


 - HOSPIMEDIA
Pour le think tank Économie Santé des Échos, "il n'est plus temps de finasser" ! Les candidats à l'élection présidentielle vont devoir s'engager à inscrire la santé au premier plan des débats électoraux. Sa recommandation 2016 plaide en ce sens, le quinquennat qui s'achève n'ayant "pas franchement résolu" les difficultés pointées en 2012.

À l'occasion au printemps 2017 du prochain scrutin présidentiel*, le think tank Économie Santé des Échos entend bien pousser les candidats à pleinement intégrer la santé dans leurs thèmes de campagne. "Placer la santé au cœur de la prochaine campagne électorale est capital car le reproche principal fait à la politique de santé du quinquennat actuel, c’est l'insuffisance de réformes de structure, même si la ministre de la Santé s'en défend, souligne ainsi le think tank. Le coup de rabot est privilégié, censé être moins douloureux, mais il met les professionnels sous pression. Or, une réforme de structure ne peut être réussie que si elle est annoncée et largement débattue en amont et ainsi partagée, justement au moment de la campagne électorale." Pas question pour autant d'être trop utopiste, ajoute-t-il dans sa recommandation 2016 diffusée cette mi-avril : "La santé, ne rêvons pas, ne sera pas en tête de gondole". Pour autant, il paraît "indispensable", insiste-t-il, que les questions soient clairement exposées et que les candidats apportent des réponses précises, "de manière globale et non pas en fonction de tel ou tel groupe de pression". En somme, résume le think tank, les politiques doivent d'une manière ou d'une autre s'engager par rapport aux diverses mesures proposées dans cette recommandation.

Supprimer la "dyarchie" ARS-Assurance maladie

S'agissant de l'orientation des patients dans le parcours de soins, les idées ainsi mises en avant sont par exemple d'autonomiser et responsabiliser davantage les équipes dirigeantes hospitalières, de moderniser le statut même de l'hôpital (assouplir les marchés publics, réunir ordonnateur et comptable...) et d'offrir aux médecins des cadres d'exercice souples et valorisants. Sur les urgences, incitation forte des médecins libéraux à les assurer, réorganisation des services et nouvelle tarification sont également préconisées. S'ajoutent enfin pêle-mêle : prioriser qualité et pertinence des soins ; créer une organisation commune pour l'activité sanitaire en ville et à l'hôpital afin de "supprimer la dyarchie actuelle" ; engager la refondation de la médecine libérale ; créer un forfait structure ou prestation pour les médecins traitants ; assurer une transparence "totale" et "intelligible" de l'information sur l'offre de soins... Deuxièmement, cette recommandation 2016 s'intéresse aux spécificités territoriales, avec une envie d'"afficher une forte volonté de régionalisation" sans pour autant aller jusqu'à créer un objectif régional des dépenses d'assurance maladie (Ordam). En revanche, le think tank émet l'idée de donner de vraies marges de manœuvre aux ARS, de décliner des objectifs territorialisés aux conventions nationales ou encore de "renforcer l'expression, l'articulation, l'organisation et la responsabilisation des professionnels de santé au niveau régional".

Ubérisation et haut débit vs les déserts médicaux

Par ailleurs, en matière de nouvelles technologies, les futurs candidats sont incités à : investir dans la médecine de précision ; opérer des arbitrages politiques et sociétaux pour favoriser l'accès à l'innovation ; intégrer les objets connectés dans la santé ; lutter contre les déserts médicaux par le haut débit et l'ubérisation de la médecine ; garantir plus de transparence dans l'organisation et l'évaluation des systèmes de soins. Enfin, dans un quatrième axe, les auteurs s'intéressent au financement de la santé. À lire leurs propositions, il importerait en effet que le prochain quinquennat permette par exemple d'"instituer le principe du remboursement de tout déficit l'année suivante". Il conviendrait également qu'il réduise les coûts en regroupant les 86 opérateurs qui gèrent aujourd'hui les quatorze régimes maladies obligatoires. Au passage, le think tank rappelle l'intérêt qu'il y aurait à clarifier les rôles et missions entre assurances maladies obligatoire et complémentaire. Plus globalement, le financement du système de santé devrait être "universel" et ne plus reposer sur le travail. Un transfert vers la contribution sociale généralisée (CSG), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) voire un "mix" des deux est ici proposé.
Thomas Quéguiner
* Les deux tours de l'élection présidentielle se tiendront respectivement le 23 avril puis le 7 mai 2017.

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