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dimanche 21 mai 2023

Festival de Cannes 2023 : "Etat limite", un documentaire sur la psychiatrie pour crier "au secours, l’hôpital va craquer"








Mohamed Berkani   Publié 

Nicolas Peduzzi suit un psychiatre et ses patients atteints de troubles mentaux ou en grande fragilité médicale ou sociale. "Etat limite" est un réquisitoire féroce et tendre, en creux, sur la situation de la médecine psychiatrique. Coup de cœur.

Image du film "Etat limite" de Nicolas Peduzzi, présenté à l'ACID au Festival de Cannes 2023. (LES ALCHIMISTES)

La question est posée d’emblée : comment bien soigner dans une institution malade ? Le documentaire s’ouvre sur Romain, aide-soignant, filmé de dos dans les couloirs de l’hôpital Beaujon, en Ile-de-France, le bouton on-off tatoué sur la nuque. On comprendra plus tard qu’une partie du personnel est traversée par une crise sur le sens de leur travail. Faut-il continuer ou arrêter ? Présenté à Cannes dans le cadre de l’ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), le film documentaire Etat limite est une immersion dans un hôpital. Nicolas Peduzzi suit Jamal Abdel-Kader, psychiatre, lors de ses consultations et de ses échanges avec ses collègues.

Grand corps malade

"L’hôpital public français a toujours eu pour moi un visage amical : c’est lui qui avait sauvé mon père en 1990, lui qui m’avait accueilli et soutenu en service psychiatrique lorsque j’en avais eu besoin. Il y a quatre ans, la crise sanitaire a révélé l’ampleur du mal-être de l’institution, mais les causes de la gangrène étaient évidemment plus profondes", explique Nicolas Peduzzi. L’hôpital est malade de coupes budgétaires.

L’unique médecin psychiatre de l’hôpital arpente les couloirs et les escaliers pour visiter ses patients. La caméra, pleine d’empathie, nous fait assister à des scènes très intimes sans jamais être voyeuriste. Certains cas sont lourds. Fils de chirurgiens syriens et élevé dans un étage de l’hôpital consacré aux familles de médecins aux revenus modestes, le docteur Abdel-Kader va d’un patient à l’autre avec patience et franchise.

Affiche du film "Etat limite" de Nicolas Peduzzi. (LES ALCHIMISTES)


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Dans l'ombre de l'antitsiganisme

© WALDSCHMIDT Camille, Radio France

À propos de la série


Pour LSD, Perrine Kervran va à la rencontre de Voyageurs, de chercheurs, et d’activistes pour comprendre ce qu’est l’antistsiganisme en France, comment il se manifeste, comment il est vécu et comment il s’est construit.


Au départ il y a des dénominations culturelles : Gitans, Sintés, Manouches, Roms, Yéniches et Voyageurs. Mais il y a aussi des catégories administratives typiquement françaises : « nomades » et « gens du voyage » et puis il existe d’autres termes, le plus souvent péjoratifs ou qui le sont devenus : bohémiens, romanichels ou tziganes... Et la plupart du temps on mélange tout, alors que ces mots recoupent des choses qui n’ont rien à voir.

Mais ce qu’on comprend assez vite, et c’est terrible, c’est qu’il y a un mot qui rassemble ces populations et ces catégories si différentes et ce mot c’est l’antitsiganisme. Or, souvent, ce qu’on ne sait pas nommer, c’est ce qu’on ne connaît pas.


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Reportage Village santé en Dordogne : «Ça ne remplace pas un suivi mais je me suis sentie écoutée»

par Apolline Le Romanser   publié le 17 mai 2023

Pendant deux jours, une centaine de soignants et bénévoles ont proposé près de Bergerac des ateliers de santé et de prévention pour des habitants souvent dépourvus d’accompagnements médicaux.

Ses doigts palpent, dans de petits mouvements circulaires, le sein qu’elle examine. Attentive, Maéva ne repère d’abord rien d’anormal, mais en appuyant un peu plus, elle détecte une grosseur. «Ça ressemble à un kyste, non ?» s’enquiert la jeune femme de 27 ans. Ses yeux bruns scrutent la poitrine en silicone face à elle – il ne s’agit que d’un mannequin. «Pour être sûre, il faut consulter un professionnel», insiste Jessica Poussart. La bénévole de l’association Jeune et Rose, qui accompagne les femmes de moins de 45 ans atteintes d’un cancer du sein, énumère les différents examens, insiste sur l’importance du dépistage«On nous répète qu’il faut s’autopalper une fois par mois, sans vraiment expliquer comment faire, regrette-t-elle. Ici, on prend le temps de le montrer.»

Interview Médecine préventive : «La moitié du temps médical est consacrée à des problèmes évitables»

par Apolline Le Romanser    publié le 20 mai 2023 

De plus en plus présente dans les discours, la prévention peine pourtant à s’ancrer dans les pratiques. Pour François Alla, professeur en santé publique, il faut mieux l’organiser et aller à la rencontre des populations vulnérables.
publié le 20 mai 2023 à 6h35

Le ministre de la Santé affirme vouloir en faire une priorité – jusqu’à l’ajouter dans l’intitulé de sa fonction – mais la prévention ne prend toujours pas en France. Ses résultats sont même«globalement médiocres», selon un rapport de la Cour des comptes de décembre 2021. Elle pourrait pourtant permettre d’éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies et handicaps, alors que le système de soins français suffoque. François Alla, professeur de santé publique et chef du service d’innovation en prévention du CHU de Bordeaux, insiste sur la nécessité de l’étendre au-delà du champ médical et de s’adapter aux besoins des territoires.

Pourquoi la France est-elle en retard en matière de prévention ?

Ce n’est pas vraiment un manque de moyens financiers, ni un manque de volonté. Le problème vient surtout de l’organisation. Si on veut que la prévention fonctionne, les éléments clés sont le repérage systématique des pathologies et facteurs de risques, ainsi que les prises en charge qui en découlent. Les deux coincent. Quasiment tous les Français ont au moins un contact par an avec le système de soins, mais les professionnels de santé ne posent pas systématiquement la question de la vaccination antigrippale, du dépistage des cancers, de l’alcool… Ce sont autant d’occasions de prévention perdues. Et même quand la question est posée, l’offre de soins disponible ne permet souvent pas une prise en charge en aval.

L’association suisse Dignitas veut faire reconnaître un droit à mourir dans la dignité et attaque la France devant la CEDH

Par  et    Publié le 20 mai 2023

Partisane du suicide assisté, l’association passe à l’offensive juridique en saisissant, par l’intermédiaire de ses adhérents français, la Cour européenne des droits de l’homme, alors que la France n’a pas légalisé l’euthanasie ou le suicide assisté.

Sans attendre un potentiel « projet de loi » sur la fin de vie qu’Emmanuel Macron a promis de bâtir « d’ici la fin de l’été », des partisans de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assistéengagent l’offensive sur le terrain juridique. L’absence de législation, en France, sur l’aide active à mourir contrevient-elle aux dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme ? C’est, en substance, la question soulevée par une série de trente requêtes similaires, déposées à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), fin avril. A l’origine de cette initiative, des adhérents français ou résidant en France de l’association suisse Dignitas (connue pour accompagner les personnes dans leur suicide assisté), après épuisement des voies de recours au niveau français.

Histoire de l'amour Les baisers seraient 2 000 ans plus vieux que ce qu’on croyait

par Yoanna Herrera  publié le 18 mai 2023

Deux scientifiques publient ce jeudi 18 mai dans «Science» une analyse d’études qui attestent d’embrassades, sous forme sexuelle ou romantique, en Mésopotamie dès le quatrième millénaire avant notre ère.

C’est aujourd’hui un symbole d’amour et de tendresse communément reconnu dans le monde entier. Pourtant, dans le dernier numéro de la prestigieuse revue Science, publié ce jeudi 18 mai, une nouvelle analyse bouscule ce qu’on croyait savoir jusqu’à présent sur le baiser. L’historien spécialiste des civilisations du Proche-Orient ancien Troels Pank Arboll et la biologiste Sophie Lund Rasmussen ont analysé une quinzaine d’études récentes et en ont conclu que cette pratique était en réalité beaucoup plus ancienne que ce qui était communément admis jusqu’à présent.