Paris, le samedi 26 mai 2018 – Le malaise traversé par l’hôpital public, qui concerne tout autant la souffrance des professionnels de santé que la dégradation de la prise en charge des patients, occupe une place majeure non seulement dans les médias mais aussi dans les préoccupations du gouvernement. Pour y répondre, des pistes sont avancées, parfois présentées dans un verbiage qui trahit une certaine incertitude, voire une interdiction. On parle par exemple de "certification", de "procédures de contrôle", de "démarche qualité". Au-delà du fait que ces formules demeurent souvent creuses, de telles perspectives inquiètent. Si le diagnostic est partagé, le traitement divise. Faut-il réellement renforcer les "démarches qualité" et les "procédures" en tous genres pour guérir un hôpital qui semble déjà tant souffrir du carcan administratif ?
Une agonie de qualité
En guise de réponse, le docteur Laurent Vercoustre propose sur son blog Focale hébergé par Le Quotidien du médecin une anecdote éclairante. Le gynécologue obstétricien évoque la visite peu avant son départ à la retraite d’un inspecteur de la Haute Autorité de Santé (HAS) dans le cadre de « la phase 3 du processus d’accréditation » de son établissement, autant de termes dont le docteur Laurent Vercoustre reconnaît qu’ils le déconcertent. « Sa seule question fut : "et chez vous comment ça se passe pour les fins de vie ? ". Je le regardai éberlué, il me posait cette question, comme un inspecteur des ventes d’une grande surface aurait demandé à son vendeur si le dernier modèle d’écran plat se vendait bien.