Hier soir, une cinquantaine de militants CGT et des familles de résidents d'EHPAD s'est invitée au conseil de surveillance du Chiva. Ils entendaient protester contre le projet de suppression du poste d'infirmier de nuit à la résidence du Bariol, à Pamiers.
Le personnel gréviste, soutenu par la CGT, de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) du Bariol, à Pamiers, l'avait annoncé en fin de semaine dernière. Sauf que, prévenu, le président du conseil de surveillance du centre hospitalier des vallées de l'Ariège (Chiva) a préféré annuler la réunion. C'est donc face aux seuls Gérard Legrand et Jean-Marc Viguier, directeur de l'établissement de soins, que s'est retrouvée, hier soir, une cinquantaine de personnes. Principalement des militants du syndicat CGT-Santé venus de tout le département, mais aussi des représentants des familles de résidents d'EHPAD.
Si le projet de suppression du poste d'infirmier de nuit de la résidence du Bariol est à l'origine de ce rassemblement, c'est plus largement sur la situation de ces établissements spécialisés que les responsables syndicaux interpellent MM. Legrand et Viguier.
«Vous mettez nos aînés en danger», attaquent-ils après avoir regretté, par la voix de Manuel Tellez, secrétaire de la CGT au sein du Chiva, l'annulation du conseil de surveillance : «Tous ces gens que nous représentons auraient aimé discuter avec vous de vos décisions dramatiques. Car on sait bien que vous êtes la chambre d'enregistrement de l'ARS (agence régionale de santé, N.D.L.R.) qui veut tuer notre territoire. Et ça, on n'en veut pas !», lance-t-il à ses interlocuteurs.
Virginie Fachon, secrétaire adjoint du même syndicat, enfonce le clou en s'adressant directement à Gérard Legrand, ancien chirurgien au sein de l'hôpital : «Comment pouvez-vous vous positionner sur cette suppression de poste alors que vous connaissez les conditions de travail des agents en EHPAD, et que vous savez qu'il manque du personnel ?».
«On est en marche ? En marche arrière, oui»
Car selon la syndicaliste, et de nombreux autres intervenants, la disparition du poste d'infirmier de nuit au Bariol, seul établissement de ce type en Ariège à fonctionner ainsi, pose de nombreux problèmes. Le principal étant «la surveillance des résidents et les soins qui peuvent leur être apportés en cas de problème. Qui va leur administrer un médicament en cas d'urgence ?», demande Virginie Fachon avant d'insister : «Il est aberrant que les questions financières l'emportent sur la mise en danger des patients et la dégradation des conditions de travail». Et une de ses collègues d'insister : «On parle de dignité humaine. Mais là, ce qui se passe en EHPAD, c'est indigne». Les représentants des familles de résidents ne sont pas en reste : «On est en marche ? En marche arrière, oui. Car avec un tel système, c'est sûr qu'on n'avance pas».
Une USLD neuve à Lavelanet fin 2021
En réponse, le directeur du Chiva, Jean-Marc Viguier, rétorque qu'«en Ariège, il n'y a pas d'offre de soins pour les personnes âgées malades. Donc, ce qu'il faut, c'est une unité de soins longue durée. Une USLD, c'est, la nuit, un infirmier diplômé d'état et un médecin joignable. Certes, on a fait le constat que l'USLD créée à Tarascon l'an passé ne fonctionnait pas selon les normes en vigueur. Donc je propose, si l'ARS est d'accord, de créer une unité de soins longue durée dans la vallée de l'Ariège pour y accueillir les résidents des EHPAD qui sont malades».
Pour poursuivre cette «sécurisation de la population», il annonce également qu'une «identification» des résidents malades dans les EHPAD gérés par le Chiva est en cours et que «tout cela sera porté devant le CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, N.D.L.R.) pour en parler en toute transparence». Avant de glisser : «Une USLD neuve sera ouverte à Lavelanet à la fin de l'année 2021».
Mais cela n'a pas convaincu, loin de là, ses détracteurs.
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