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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 30 mai 2014

Réhabilitation psychosociale. Santé mentale - Thérapeutiques.

Reh@bilite

Angers 2014 ! Les 8èmes journées de RéH@b’ reviennent à Angers , les 5 et 6 Juin 2014 sur le thème de l’Expérience.

16 ans après notre première rencontre à Angers, le mouvement de la Réhabilitation Psychosociale en France a largement diffusé. Il a revitalisé les pratiques dans le champ sanitaire contribuant largement à construire une psychiatrie de progrès et des dispositifs orientés vers le rétablissement des personnes.

Partie d’un modèle qui s’adressait à des patients installés dans la chronicité des institutions, avec ce que cela suppose d’interventions encore trop inspirées des soins de psychiatrie générale, de références éducatives parfois trop « normalisantes » et de trajectoires standardisées, la Réhabilitation Psychosociale n’a cessé de progresser vers des interventions plus précoces, plus écologiques dans le milieu de vie, plus « utiles " à la qualité de vie immédiate, plus articulées avec les autres intervenants et s’adressant à des publics plus jeunes et présentant des troubles psychiques ne se limitant pas aux troubles psychotiques.

«En moyenne, 8% des adolescents sont touchés par la dépression»

SASHA MITCHELL

Selon Marie Rose Moro, filles et garçons ne réagissent pas de la même manière face à la dépression.
Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié le 14 mai a mis pour la première fois en lumière les effets de la dépression, principale cause de maladie et de handicap chez les ados de 10 à 19 ans à travers le monde. Pour la psychiatre pour enfants et adolescents Marie Rose Moro (photo AFP), la souffrance des jeunes doit être prise très au sérieux. 

Combien d’adolescents la dépression touche-t-elle en France?
Les chiffres varient selon les études, mais en moyenne 8% d’une classe d’âge d’ados sont concernés par la dépression. C’est un chiffre énorme. Elle touche aussi bien les garçons que les filles, avec des expressions et des conséquences différentes. Les filles reconnaissent plus facilement qu’elles sont malades et acceptent de consulter, alors que les garçons dénient. Chez eux, la maladie se caractérise par des troubles du comportement dans la famille et à l’école. Heureusement, la dépression ne débouche pas systématiquement sur une tentative de suicide, mais lorsque les garçons passent à l’acte, c’est souvent plus grave.
Le phénomène est-il nouveau?
Il y a quarante ans, on n’avait pas les mêmes études, donc c’est difficile de comparer. Globalement, la dépression chez les ados est en augmentation, mais dans le même temps, on est plus sensible et on la reconnaît mieux aujourd’hui.
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Une proposition de loi adoptée au Sénat vise à mieux équilibrer innovation et principe de précaution

30/05/2014

Le Sénat a adopté dans la nuit de mardi à mercredi une proposition de loi constitutionnelle visant à modifier la Charte de l’environnement « pour exprimer plus clairement que le principe de précaution est aussi un principe d’innovation ». Le texte voté en première lecture par 290 voix contre 44, doit désormais être examiné à l’Assemblée nationale.
La proposition déposée par le sénateur UMP Jean Bizet et plusieurs de ses collègues, vise à modifier l’article 5 de la Charte de l’environnement de 2005 qui stipule : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »

mardi 27 mai 2014

PSYCHANALYSE, ART ET IMAGE VI

« Lacan acteur » 
avec
Philippe Adrien et
Alain Vanier 

Cycle de conférences
Alain Vanier
Professeur des universités,
Directeur du Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société (CRPMS – EA 3522) de l’Université Paris Diderot – Paris 7. 


lundi 16 Juin 2014, 18H00-20H00, amphi du mûrier

Beaux-arts de Paris
14 rue Bonaparte
(0)1 47 03 50 00

Autisme et génétique : je t’aime, moi non plus

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO 
Après avoir été longtemps considéré comme une maladie de la relation mère-enfant, l'autisme est aujourd'hui régulièrement présenté comme une maladie « génétique ». Voici qu'un article paru récemment dans la très sérieuse revue de l'Association américaine de médecine, JAMA, revient sur le sujet et présente des résultats qui suscitent un écho inhabituel. Une bonne occasion pour faire le point sur une question si sensible.
CE QUE DIT L'ARTICLE
Les auteurs s'intéressent aux naissances qui ont eu lieu en Suède entre 1982 et 2006. En croisant un nombre impressionnant de données administratives et médicales (de quoi faire frémir notre Commission nationale de l'informatique et des libertés), ils obtiennent un fichier de près de deux millions d'individus apparentés, atteints ou non d'autisme.
Ils retrouvent un résultat bien connu : en matière d'autisme, les vrais jumeaux présentent simultanément la maladie bien plus souvent que les faux jumeaux. Or qu'est-ce qui différencie les vrais jumeaux des faux jumeaux ? Leur degré de similitude génétique. Conclusion : les gènes jouent un rôle dans la survenue de l'autisme.
Un autre résultat, plus délicat à interpréter, compare la concordance en termes de trouble autistique des paires de demi-frères/sœurs de même mère aux paires de demi-frères/sœurs de même père. En général, les demi-frères/sœurs de même mère ont un environnement familial plus proche que celui des demi-frères/sœurs de même père (les enfants de parents séparés vivent plus souvent avec leur mère qu'avec leur père). Par ailleurs, le degré de similitude génétique des demi-frères ou sœurs est identique, qu'ils soient de même mère ou de même père. Si l'environnement familial jouait dans la survenue de l'autisme, alors on devrait trouver une concordance de diagnostic plus élevé chez les paires de demi-frères/sœurs de même mère que chez les paires de demi-frères/sœurs de même père. Or ce n'est pas le cas. Conclusion : l'environnement familial ne joue pas dans la survenue de l'autisme.

La démarche d’accompagnement du patient alcoolodépendant : avancer à son rythme

26/05/2014

Dans la pratique quotidienne, les raisons qui dissuadent le praticien à aborder avec son patient l’éventualité d’une problématique alcoolique ne manquent pas. Cette rencontre avec le médecin « de famille » reste pourtant une étape déterminante dans la prise de conscience du patient et sa démarche de demande de sevrage, sous réserve de rester à son écoute et d’avancer à son rythme.
Aborder une problématique liée à un mésusage d’alcool ou de toute autre substance reste difficile en pratique de ville pour de multiples raisons.

Le manque de temps et de formation des médecins, deux freins majeurs.

Le manque de temps et de disponibilité du médecin reste certainement un frein majeur. En addictologie, la relation de confiance qui doit s’établir entre le patient et son médecin est primordiale pour que le patient puisse parler librement de ses difficultés, mais cette relation de confiance nécessite du temps pour s’instaurer : « On attend souvent qu’il y ait un problème manifeste pour aborder le sujet, confie le DrGoninet il est souvent difficile d’aborder la question, quand on sait qu’elle risque de déboucher sur un échange nécessairement long et délicat, alors que la salle d’attente est pleine ! ».

« Tous allergiques »

LE MONDE TELEVISION 
Trente pour cent de la population mondiale présente une ou plusieurs allergies. Les individus souffrant de rhinite, d’asthme ou d’allergies alimentaires se comptent en centaines de millions. Parmi eux, la journaliste italienne Patrizia Marani, qui a mené cette enquête en Europe et aux Etats-Unis afin de répondre à la question : pourquoi le nombre d’allergiques augmente-t-il de 5 % par an, au point que le phénomène a pris des proportions épidémiques ?

L’âme a-t-elle un visage ?

© DR agence designers anonyme

L’Homme qui rit ou les métamorphoses d'un héros

du 17 avril 2014 au 31 août 2014
Exposition
Comment vit une oeuvre littéraire sortie des mains de son auteur ? Comment un roman se poursuit-il au-delà de l’imaginaire des lecteurs, dans les images où l’incarnent illustrateurs et adaptateurs ? Ce sont ces questions que pose l’exposition en explorant la destinée de l’un des romans les plus fascinants de Victor Hugo, à travers son illustration et ses adaptations au cinéma, au théâtre et en bande dessinée.

Alerte sur les dangers des nouvelles drogues de synthèse

LE MONDE 
Par 
Les usagers s'injectent de plus en plus les cathinones de synthèse, ce qui accroît le risque d'infections.
Les dangers des nouveaux produits de synthèse (NPS) se précisent. L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), qui publie, mardi 27 mai, son rapport 2014, alerte sur des « épidémies d'injection localisées et nationales inquiétantes » de cathinones (l'un des principes psychoactifs du khat) de synthèse.
Encore peu présent en France, ce mode de consommation est cependant observé dans les cercles festifs de la communauté gay avec le « slam », qui consiste à s'injecter par voie intraveineuse un stimulant dans un contexte sexuel.
Méphédrone, pentédrone, MDPV, 4-MEC… plus de cinquante dérivés de cathinone ont été détectés dans l'UE, dont sept nouveaux l'an passé. En 2013, ce sont 81 nouveaux produits qui ont été repérés, confirmant l'essor de ces drogues non réglementées, qui copient les stupéfiants illicites. L'OEDT insiste sur les intoxications et les décès liés à la consommation de NPS. En outre, elle s'inquiète de voir le nombre de morts liées aux opiacés de synthèse augmenter, alors que ceux dus à l'héroïne baissent.

lundi 26 mai 2014

Les infirmiers aussi veulent racheter leur clinique en coopérative

 | 

Des infirmières et infirmiers de deux cliniques (l'une fermée, l'autre en passe d'être cédée) soutiennent les projets de sociétés coopératives d'intérêt collectif (SCIC) montés par les salariés pour poursuivre leur activité. Une aventure collective motivante et innovante dans le domaine de la santé.
Véronique Distel, infirmière à la clinique SSR Saint-Louis de Rodez (fermée en mars 2014), fait partie de la trentaine d'ex-salariés fondateurs du projet de reprise de la clinique en société coopérative d'intérêt collectif (SCIC).
« Je trouve que c'est bien de relever des défis, explique-t-elle, et de participer à la création d'une structure qui nous appartienne. J'apprécie aussi l'idée qu'on travaille pour nous, d'être propriétaire de son job. »

Après une carrière de 30 ans dans des structures hospitalières, cela constituera une grande nouveauté pour elle !

Stratégie nationale de santé : des leçons venues d'Amérique

Le Monde.fr 
Par 
Le gouvernement a bien pris la mesure du besoin de transformer notre système de santé. Les économies de 10 milliards annoncées en témoignent. La Stratégie nationale de santé qui préconise une révolution des soins primaires par une meilleure coordination, l'atteste. Néanmoins, comme pour toute bonne stratégie, ce qui compte c'est la mise en œuvre, c'est-à-dire l'exécution.
S'il est assez simple de raboter la dépense, il est plus compliqué d'engager la révolution des soins primaires telle qu'annoncée. Comment faire ? De nombreuses expériences existent en France pour réorganiser la médecine de ville mais est-il possible d'aller plus loin ? Est-il possible de repérer, de modéliser puis d'implémenter avec les professionnels de nouveaux modes d'exercice et de construire en parallèle les incitatifs financiers qui équilibrent progressivement mieux la part des revenus liés au volume de patient pris en charge et ceux qui rétribuent la gestion du risque  ? D'ailleurs sommes-nous le seul pays qui se pose ces questions ?
Ce qui ce passe aux Etats-Unis est très instructif. Si l'organisation globale du système de santé américain demeure discutable, on y trouve des innovations organisationnelles majeures qui méritent largement l'attention bien au-delà des polémiques. Quelques groupes de médecins visionnaires ont inventé et mis en œuvre des réponses qui devraient largement nous inspirer notamment en ce qui concerne la prise en charge des personnes dites fragiles.

Benzodiazépines : le ministère de la santé sous somnifère ?

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 
A quand le coup d’envoi d’un plan ambitieux contre l’overdose nationale de benzodiazépines, ces médicaments indiqués contre l’anxiété ou l’insomnie, pour l’essentiel ? Sollicité, le ministère de la santé indique au Monde que « des mesures nouvelles seront annoncées après l’achèvement des travaux de la Haute Autorité de santé [HAS] » : celle-ci « mène actuellement un travail de réévaluation des benzodiazépines à visée hypnotique, qui devrait être achevé avant l’été et qui précède un travail sur les benzodiazépines anxiolytiques. »

| CAROLINE DELMOTTE POUR "LE MONDE"
Les autorités sanitaires ont-elles toutes été victimes d’un abus de somnifères, depuis vingt ans, dès lors qu’il s’agissait de traiter avec vigueur cette consommation frénétique d’anxiolytiques et d’hypnotiques ? « Ce problème n’est pas considéré comme une priorité de santé publique, déplore le professeur Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et à l’université de Bordeaux. En matière de médicaments, la dépense ne se limite pourtant pas aux coûts directs : il faut prendre en compte les coûts indirects, liés à leurs risques. »

« La méditation peut aider à prévenir le burn-out »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Propos recueillis par 
Docteur en génétique cellulaire de formation, moine bouddhiste depuis 1979, proche du dalaï-lama, dont il est le traducteur français, Matthieu Ricard est aussi connu pour ses nombreux écrits et recueils de photographies. Ces dernières années, il est devenu l’ambassadeur d’une nouvelle discipline, les « sciences contemplatives », qui explorent les bienfaits de la méditation et de l’entraînement de l’esprit sur l’organisme et plus particulièrement le cerveau. Matthieu Ricard participe ainsi activement aux recherches de l’Institut Mind & Life, fondé en 1987 par le dalaï-lama, le neuroscientifique Francisco Varela – mort en 2001 – et l’avocat américain Adam Engle, pour développer les échanges entre les sciences cognitives et le bouddhisme.

A quelques semaines des premières rencontres d’été en Europe de cette organisation (du 23 au 29 août à Chiemsee, en Allemagne, voir http://esri.mindandlife-europe.org/), rencontre avec un chercheur-« cobaye » enthousiaste, infatigable militant de la compassion et de l’altruisme, thème de son livre Plaidoyer pour l'altruisme. La Force de la bienveillance (Nil, 2013).
Quels sont les effets scientifiquement démontrés de la méditation ?
Les recherches sur la méditation (entraînement de l’esprit) ont vraiment commencé dans les années 2000, quand s’y sont penchés de grands scientifiques comme le neuro-psychiatre Richard Davidson, de l’université du Wisconsin à Madison, ou Tania Singer, directrice du département de neurosciences sociales de l'Institut Max-Planck de Leipzig, spécialiste de l’empathie. Jusque-là, les grandes revues comme NatureScience ou PNAS prenaient ce sujet avec des pincettes.

La famille face à la maladie psychique

20/5/14

Vivre avec un proche souffrant d’un trouble psychique est une expérience éprouvante. Des solutions pour accompagner les familles voient le jour, mais elles se retrouvent encore souvent en première ligne.

Souffrances, incompréhensions, inquiétudes, culpabilité, isolement, ruptures, ressentiment… Ces mots durs reviennent inlassablement dans les propos des familles des malades atteints de troubles psychiques. Quand il est aussi question d’espoir, c’est bien souvent après un parcours chaotique.«Aujourd’hui on considère qu’entre les premiers signes de la maladie et le diagnostic, près de dix années s’écoulent. Pourtant, on sait l’importance d’un diagnostic précoce pour le devenir des malades», souligne Annick Hennion, directrice de l’œuvre Falret qui lance aujourd’hui sa première campagne d’information sur la santé mentale afin de lutter contre la stigmatisation des personnes touchées par la maladie.

14 juin à Paris, les " fous " descendent dans la rue !

Résumé : Une "Mad pride" à Paris, le 14 juin 2014, première en France ! Les personnes atteintes de troubles psychiques entendent briser les préjugés avec ce cortège joyeux et coloré. A cette occasion, une charte de la dignité en santé mentale sera signée
Partons du principe que nous avons tous un petit grain de folie ! Il fut un temps où les fous du roi réjouissaient la cour. Aujourd'hui, les fous de la République descendent dans la rue pour une « Mad pride » ludique et déjantée. Le vocable anglais « pride », tiré de l'adjectif anglais « proud », signifie « fierté ». Oser dire « J'assume d'être fou » au moment même où les Etats-Unis ont aboli ce terme dans le droit américain, considéré comme trop péjoratif (lire article en lien ci-dessous). Un sacré pied de nez !

Le 14 juin à Paris

La Mad pride débarque en France le 14 juin 2014, à Paris. Ce concept est né au Canada dans les années 90. C'est en effet à Toronto qu'a eu lieu le premier grand rassemblement populaire de ce type baptisé « Psychiatric survivor pride day », en réponse aux préjugés de la communauté locale envers les populations des milieux psychiatriques. C'était il y a tout juste 20 ans. Puis elle s'est répandue dans de nombreuses grandes villes à travers la planète, de l'Angleterre à l'Australie en passant par l'Afrique du Sud, les Etats-Unis…

La folie dans tous ses états

 24/05/2014




La folie, les troubles de l’âme, la maladie mentale comme on voudra l’appeler, est un sujet de fascination éternelle pour les artistes. Tant et si bien que certains sont même tentés de la voir partout. Ainsi, le théâtre de l’Odéon propose-t-il une version très inattendue de Cyrano de Bergerac. La célèbre pièce de Rostand se déroule en effet dans un hôpital psychiatrique. Les personnages principaux et les figurants y sont des patients, des fous jouant un rôle. Un tel parti pris, détonnant, impose à la mise en scène de Dominique Pitoiset quelques pirouettes lorsqu’il faut transposer le siège d’Arras dans l’univers asilaire ! Mais l’idée fonctionne plutôt bien et Dominique Pitoiset assure qu’il n’a fait que s’inspirer du texte même d’Edmond Rostand où il est sans cesse fait allusion aux êtres jouant un personnage, tels des fous. Philippe Torreton, quant à lui, qui endosse une nouvelle fois le rôle (mais pas l’habit puisqu’il joue en survêtement, sauf au dernier acte) de Cyrano de Bergerac est également très convaincant et convaincu par cette mise en scène, affirmant qu’elle permet de donner une nouvelle vie au texte. 

C’est une colline…

Si la présence de « fous » dans Cyrano peut a priori surprendre, le fait de présenter Hollywood comme le temple des névroses les plus destructrices sera moins étonnant. Cependant, le « Maps to the Stars » de David Cronenberg ne se contente pas de mettre en scène les tourments de quelques actrices en mal de rôles : ses personnages sont viscéralement malades, qu’il s’agisse de la comédienne vieillissante dont plus personne ne veut (interprétée par Julianne Moore), de son ancienne assistante personnelle (dont on apprend qu’elle vient d’être internée) ou encore du fils de celui qui essaye de tirer les ficelles, mi coach mi psy, qui à 13 ans sort déjà de cure de désintoxication. Tous évoluent dans un univers où la folie semble partout présente faisant d’Hollywood une clinique psychiatrique huppée à ciel ouvert.

dimanche 25 mai 2014

Le néolibéralisme remplit les prisons

LUC PEILLON

Moins de 50 personnes sous les verrous pour 100 000 habitants en Islande, plus de 700 aux Etats-Unis, le taux d’incarcération varie, en 2013, de 1 à 14 parmi les 34 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Politique pénale plus ou moins répressive, particularismes régionaux, plusieurs éléments expliquent ces fortes disparités. Mais elles sont aussi dues aux différentes politiques économiques mises en œuvre. Dépenses sociales, pauvreté, inégalités : les grands critères macroéconomiques résonnent ainsi fortement avec le taux d’incarcération.
Ce phénomène n’est pas nouveau. Le sociologue Loïc Wacquant (1) le résume ainsi, en 2010, dans la revue Mouvements (2) «Le consensus de Washington sur la dérégulation économique et la réduction de la protection sociale a, de fait, été élargi pour englober le contrôle punitif de la criminalité sur un mode pornographique et managérial, la "main invisible" du marché appelant le "poing de fer" de l’Etat pénal.» Une dérive intimement liée au modèle économique néolibéral et originaire, comme le consensus de Washington, des Etats-Unis. Les élites dirigeantes des nations séduites par les «Chicago Boys» de Milton Friedman dans les années 70, explique Wacquant, étaient «vouées à s’éprendre des "New York Boys" de Rudy Giuliani [ex-maire de New York, partisan de la tolérance zéro, ndlr] dans les années 90, lorsque le temps fut venu de contenir les conséquences ramifiantes de la restructuration néolibérale et de faire face à l’instabilité sociale endémique».
Car là où la révolution néolibérale progresse sans entrave, note l’auteur,«la dérégulation du marché du travail à bas salaires nécessite la réorganisation restrictive de la protection sociale pour imposer l’emploi précaire». Ces deux processus déclenchant à leur tour «l’activation et le renforcement de l’aile pénale de l’Etat, d’abord pour réduire et contenir les dislocations urbaines causées par la diffusion de l’insécurité sociale […], ensuite pour rétablir la légitimité des dirigeants politiques discrédités pour avoir organisé […] l’impuissance du Léviathan sur les fronts social et économique». A contrario, «là où la néolibéralisation a été contrariée sur les plans de l’emploi et de la protection sociale, l’élan vers la pénalisation a été coupé ou détourné, comme l’indique [l’exemple] des pays nordiques». Une thèse qui se retrouve dans les graphiques ci-dessous, où nous avons donc croisé taux d’emprisonnement et différentes données économiques récentes.

Parcours de soins, médicament, prévention... ce que prévoit la future loi santé

 27/05/2014


La ministre de la Santé détaillera le contenu de la prochaine loi de santé le 17 juin. Mais on en sait aujourd’hui un peu plus sur le contenu de ce texte. Un premier projet de loi a commencé à circuler, dont « le Quotidien » a pris connaissance.
Ce document de travail de 16 pages comporte pour l’heure six titres et des têtes de chapitres. Mais leur intitulé permet d’identifier les grandes orientations retenues par le gouvernement.
Le premier titre précisera les finalités et moyens de la politique de santé. La gouvernance y sera spécifiquement abordée (relations de l’État avec l’assurance-maladie, régionalisation...) de même que la représentation des usagers à l’élaboration de la politique de santé.
Le projet de loi prévoit de réformer la « vie quotidienne » (titre II) et plus spécifiquement le pouvoir d’achat en santé, la généralisation du tiers payant. Afin de renforcer le droit des malades, la loi devrait leur ouvrir la possibilité d’intenter des actions de groupe.

Le poste de santé en ruine, celui en chantier dans l'impasse

SENEGAL Moussa DRAME | 21/05/2014


Les populations de Djiragone dans le département de Bounkiling éprouvent de réelles difficultés à accèder aux services réguliers de santé. L'infirmerie de la localité est en ruine, celle en construction passe des mains d'un entrepreneur à un autre. Malades et femmes enceintes sont astreints  à guetter la vacation d'un infirmier du dimanche. Djiragone abrite des rites traditionnels d'initiation appelés « Boukoute » depuis une semaine mais le village reste toujours sans couverture médicale.
Le village de Djiragone se situe dans le Nord ouest du département de Bounkiling et se dresse sur sept grand sites disparates appelés quartiers mais dont chacun peut faire la taille d’un village. Ici, plus de trois mille âmes, essentiellement composées d’ethnie « Joola » y vivent dans une parfaite harmonie avec en partage les activités agro pastorales très peu florissantes. Ce qu’ils ont également de commun, c’est le calvaire incommensurable pour accéder aux soins de santé primaire. 
Le poste de santé de la localité est en ruine, celui d’à côté en chantier a connu trois entrepreneurs fantômes et pendant ce temps, les populations font dans la débrouille. « Depuis deux ans notre poste de santé est sans infirmier encore moins de sage femme. Ce village est formé de sept grands quartiers qui font chacun un village de par sa taille, enclavé et sans ambulance. Comment imaginez-vous des cas de maladie grave, de blessures ou de toute autre urgence à gérer. Les malades souffrent de leur pathologie et du stress face à l’absence de service de prise en charge » a déclaré Adama Manga le président du Mouvement de jeunesse de Djiragone.

Les jardins thérapeutiques aident les patients à l'hôpital

Le 19 mai 2014 
Propos recueillis par Sophie Viguier-Vinson


Les jardins thérapeutiques se multiplient au sein en psychiatrie, gérontologie... Exemple dans un établissement psychiatrique pour adolescents dans les Hauts-de-Seine.
jardins thérapeutiques

Depuis quand existe le jardin au sein de la clinique ?

Il existe depuis une dizaine d'années déjà. Nous le destinons aux adolescents et jeunes adultes souffrant de troubles psychiques et suivis à la clinique en ambulatoire ou en temps plein dans le cadre de séjours prolongés. Ce jardin n'est pas très grand mais il permet tout de même d'organiser des ateliers réguliers tout au long de l'année. Nous avons récemment obtenu le soutien de la fondation Georges Truffaut pour le développer et permettre à plus de patients de s'y investir.

Comment fonctionnent ces ateliers ?


Très simplement. Le jardin est entretenu par les patients et le personnel soignant uniquement. Nous nous retrouvons une ou plusieurs fois par semaine pour désherber, semer, planter, observer, cueillir..., en fonction de la saison, mais aussi de l'intérêt que cela peut présenter pour le patient. Il s'agit d'une médiation thérapeutique, c'est à dire d'un travail donnant la possibilité de partager un plaisir en groupe et avec des soignants en décalage avec leur fonction attendue. Cela s'intègre dans un large protocole de soins, au même titre que les ateliers théâtres,d'écriture, de dessin, ou que le dispositif scolaire. Le jardinage profite à plus d'une dizaine de patients sans considérations d'âge et indifféremment de leur pathologie. Patients et soignants se retrouvent ensemble pour charrier de la terre, porter un sac de terreau, bêcher... Il n'y a pas ceux qui savent d'un côté et ceux qui apprennent de l'autre.

Tout le monde ne sait pas désobéir

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 

Un courtier s'est déguisé en punk pour célébrer le carnaval à la bourse allemande à Francfort,

Les sympathisants de gauche, les femmes militantes et les bordéliques sont plus enclins à la désobéissance que les personnes affables, consciencieuses ou de droite. Telle est la conclusion d’une étude française publiée dans Journal of Personality.
Pour comprendre ce résultat, il faut remonter en 1961. A l’époque, un criminel de guerre nazi, Adolf Eichmann, est jugé à Jérusalem. Le procès est suivi par la philosophe Hannah Arendt qui, stupéfaite, découvre en Eichmann un bon père de famille, aimé des siens, plus que la moyenne même, et qui se serait contenté d’obéir aux ordres. Un paradoxe qui amènera la penseuse à parler de « banalité du mal » et poussera quelques mois plus tard un psychologue social américain, Stanley Milgram, à conduire une expérience (dite de Milgram) sur la soumission à l’autorité.
« VULNÉRABILITÉ SITUATIONNELLE À L’OBÉISSANCE »
Son principe est simple et tient en trois personnages : l’élève – un complice –, qui doit apprendre une liste de mots ; le professeur – le sujet étudié –, chargé de vérifier les réponses et d’infliger à l’élève des chocs électriques d’intensité croissante en cas d’erreur ; et enfin l’expérimentateur, un scientifique, représentant l’autorité. Dans ce contexte, plus de 60 % des sujets acceptent d’envoyer 450 volts – fictifs – à l’élève. Un tiers seulement environ refusent d’obéir.

Le langage de nos émotions

LE MONDE | Par 

Des travaux récents en psychologie mettent l'accent sur l'interdépendance entre les émotions et la raison. Comme le souligne le spécialiste américain des neurosciences Antonio Damasio (université de Californie du Sud), un cerveau sans émotions est paralysé, incapable de prendre la moindre décision.

La place des émotions dans la raison suscite un débat philosophique et psychologique depuis l'Antiquité. Une tendance dominante, incarnée par exemple par le sociologue allemand Norbert Elias dans son livre La Civilisation des moeurs (Pocket, 2003), considère que la civilisation consiste à remplacer progressivement l'honneur par la prudence, la vengeance par la justice, la partialité aux clans par l'impartialité, les émotions par la raison.
Des travaux plus récents en psychologie mettent plutôt l'accent sur l'interdépendance entre les émotions et la raison. Comme le souligne le spécialiste américain des neurosciences Antonio Damasio (université de Californie du Sud) dans son livreL'Erreur de Descartes (Odile Jacob, 1995), un cerveau sans émotions est paralysé, incapable de prendre la moindre décision. Les émotions sont également nécessaires à toute vie sociale, car sans lien affectif, il n'y a pas de confiance, et sans confiance, il n'y a pas d'échange.
Un article d'Albert Costa, Alice Foucart, Sayuri Hayakawa, Melina Aparici, Jose Apesteguia, Joy Heafner et Boaz Keysar intitulé « Your Morals Depend on Language », (« Votre morale dépend de la langue »), publié le 23 avril dans la revue en ligne PLoS One, montre, à l'aide d'une très simple comparaison, l'importance de notre raisonnement « émotif ».

L'Académie nationale de médecine défend le concept de fragilité face aux dépendances évitables



Partant du constat que "notre système de soins ne prend pas suffisamment ni assez précocement en compte le cercle vicieux de la fragilité des personnes âgées", l'Académie nationale de médecine vient d'émettre trois recommandations dans sonrapport consacré à la problématique de la fragilité. 


Elle propose donc :

  • d'inclure dans toutes les séances d'éducation à la santé destinées aux adultes d'âge moyen une information sur la possible prévention de la fragilité et des dépendances liées à l'âge,
  • de demander à l'Assurance maladie d'intégrer dans la consultation gratuite à mi-vie un protocole pré-établi incluant une évaluation multidimensionnelle pour réduire les "dépendances évitables",
  • de faciliter une recherche translationnelle pour mieux comprendre les mécanismes intimes de la sarcopénie et de la fragilité afin de retarder les états de dépendance et l'âge d'entrée en institution.