Partant du constat que "notre système de soins ne prend pas suffisamment ni assez précocement en compte le cercle vicieux de la fragilité des personnes âgées", l'Académie nationale de médecine vient d'émettre trois recommandations dans sonrapport consacré à la problématique de la fragilité.
Elle propose donc :
- d'inclure dans toutes les séances d'éducation à la santé destinées aux adultes d'âge moyen une information sur la possible prévention de la fragilité et des dépendances liées à l'âge,
- de demander à l'Assurance maladie d'intégrer dans la consultation gratuite à mi-vie un protocole pré-établi incluant une évaluation multidimensionnelle pour réduire les "dépendances évitables",
- de faciliter une recherche translationnelle pour mieux comprendre les mécanismes intimes de la sarcopénie et de la fragilité afin de retarder les états de dépendance et l'âge d'entrée en institution.
Ces recommandations font notamment suite à une précédente étude de la commission biologie de l'Académie datant de 2009. Elle rappelle en préambule de son dernier rapport que l'Académie a fait des handicaps, en lien avec le vieillissement, l'une de ses préoccupations. Pour l'académie, "la fragilité est potentiellement réversible" et sa réversibilité a été prouvée dans plusieurs études, les premières démonstrations datant de 2002.
Le rapport de l'Académie est également l'occasion de définir le concept de fragilité. Elle considère, pour cette étude, le processus uniquement sous ses aspects médicaux, c'est-à-dire comme "la résultante de modifications intrinsèques de l'organisme avec l'avancée en âge dans un environnement de vie plus ou moins favorable".
Elle rappelle que la première phase dite de "fragilisation" est silencieuse, d'où l'importance de la prévention. Pendant cette période (de fragilisation), les réserves physiologiques globales se réduisent avec l’avancée en âge. Vient ensuite l'état de fragilité caractérisé par cinq critères : l’anorexie, la perte de poids involontaire, la sensation de fatigue voire d’épuisement, la diminution de la force de préhension et le ralentissement de la marche. Par ailleurs, il est aussi question de la sarcopénie, perte de la masse musculaire liée à l'avancée en âge. Pour celle-ci aussi, l'Académie parle de réversibilité.
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