INTERVIEW
Pour la psychiatre Marie Rose Moro, les attentes très fortes qui pèsent sur les jeunes expliquent l'augmentation des cas de dépression.
Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié le 14 mai a mis pour la première fois en lumière les effets de la dépression, principale cause de maladie et de handicap chez les ados de 10 à 19 ans à travers le monde. Pour la psychiatre pour enfants et adolescents Marie Rose Moro (photo AFP), la souffrance des jeunes doit être prise très au sérieux.
Combien d’adolescents la dépression touche-t-elle en France?
Les chiffres varient selon les études, mais en moyenne 8% d’une classe d’âge d’ados sont concernés par la dépression. C’est un chiffre énorme. Elle touche aussi bien les garçons que les filles, avec des expressions et des conséquences différentes. Les filles reconnaissent plus facilement qu’elles sont malades et acceptent de consulter, alors que les garçons dénient. Chez eux, la maladie se caractérise par des troubles du comportement dans la famille et à l’école. Heureusement, la dépression ne débouche pas systématiquement sur une tentative de suicide, mais lorsque les garçons passent à l’acte, c’est souvent plus grave.
Le phénomène est-il nouveau?
Il y a quarante ans, on n’avait pas les mêmes études, donc c’est difficile de comparer. Globalement, la dépression chez les ados est en augmentation, mais dans le même temps, on est plus sensible et on la reconnaît mieux aujourd’hui.
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