blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 25 avril 2020

À se brûler les ailes

Résultat de recherche d'images pour "arte logo"
75 min

Disponible du 15/04/2020 au 20/06/2020

https://www.telerama.fr/sites/tr_master/files/styles/simplecrop1000/public/une_a_se_bruler_les_ailes_27_ver_1_0.jpg?itok=gXiF8RJD&sc=ae31c041964e313c3293b42bbe52191fA se brûler les ailes », sur Arte : Gemma, une vie de fracas à ...


En Écosse, dans une ville industrielle en déclin, le quotidien chaotique de la jeune Gemma en proie à la violence et au désenchantement. Une chronique documentaire saisissante, entre rage de vivre et tourments adolescents.

"Ici, on se fait soit engrosser, soit enfermer." À Motherwell, cité ouvrière du sud de l’Écosse, Gemma, 18 ans, visage diaphane d'angelot rageur et cheveux blond platine, peine à se sortir du fatalisme qui s’est emparé de la ville depuis l’arrêt de la dernière aciérie locale, en 1997. Les adolescents passent leurs journées à errer, boire et fumer, et Gemma n’échappe pas à ce désœuvrement.


COVID-19 : quoi de neuf sur le déconfinement au 24 avril 2020 (2)

Univadis

Serge Cannasse   24 avr. 2020

COMMENT ?

Du seul point de vue épidémiologique, il faut maintenir des mesures de distanciation physique (distance de sécurité entre les individus, masques, etc) pour ne pas faire repartir l’épidémie de manière incontrôlée, mais en l’absence de vaccin et de traitement, il faut aussi que des contacts soient possibles entre les gens de façon à ce que le virus circule pour créer une immunité populationnelle (estimée réalisée quand 60-70% de la population aura été en contact avec le virus, contre une estimation actuelle de 10% au mieux). Avec une inconnue de taille : le degré de protection donnée par le fait d’avoir été contaminé. Or, de ce point de vue, tous les travaux ne sont pas rassurants. En tout cas, le déconfinement doit être progressif et se tenir sur la corde raide entre une protection insuffisante (faisant redémarrer l’épidémie) ou excessive (provoquant des dommages difficiles ou impossibles à réparer). Plusieurs paramètres sont envisagés.

Vie quotidienne.Confinés seuls, les riches New-Yorkais découvrent les corvées, et c’est “un choc”

NEW YORK POST - NEW YORKPublié le Descendre les poubelles, changer les couches, nettoyer la litière du chat… Autant de tâches impensables pour les habitants les plus privilégiés de la “Big Apple”, raconte le New York Post. Jusqu’à ce que le confinement les prive de leurs précieux assistants de vie, nourrices et autres gouvernantes.


“Je ne savais même pas où jeter les poubelles. D’habitude, c’est mon personnel qui les ramasse et les dépose quelque part.” Interrogée par le New York Postcette “médecin de la [très chic] 5e Avenue [new-yorkaise], qui a décidé de s’accrocher à un semblant de normalité” pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, en “continuant de travailler depuis son cabinet”, l’admet : “elle a découvert dès le premier jour à quel point elle était démunie sans son équipe de cinq assistants”.

John Goetelen: Boris Cyrulnik fait l’abbé père

JF Mabut  le 25 avril 2020

Idole des ménagères humanistes de plus de 50 ans, le neuropsychiatre prophétise de nouveaux lendemains à inventer, après le malheur de la pandémie. Il tient sermon dans une interview accordée le 18 avril à RFI.
virus,corona,covid,boris cyrulnik,prophète,religion,mythe,grand soir,peste,changement,inégalitéMythologie
J’apprécie le médecin quand il popularise la notion positive de résilience. Je me sens d’autant plus libre de penser que, cette fois, il ressasse sans originalité une mythologie de crise et glisse vers la banalisation d’une causalité psychiatrique des individus.
L’interview est intitulé: « Il faudra réfléchir à cette nouvelle manière de vivre ensemble ». En couverture de l’Illustré du 25 mars (image 1; et interview) il déclarait: « Le virus va nous forcer à inventer une société plus solidaire ».
Le psychiatre se pose un peu en père abbé qui fait sermon à ses ouailles. Dans ce monde si vilipendé, supposément si égoïste,   il cherche une rédemption dont le Cocovir serait le moteur tombé du ciel.
« Cette crise effrayante pourrait amener un nouveau souffle d’humanité ». Rien que ça: le virus tient du messager divin et la pandémie est un évangile (une bonne nouvelle).
J’avoue être réfractaire aux mythologies du grand soir et de l’aube nouvelle, ou à celle du nouveau monde, portes ouvertes aux dérives autoritaires même avec les meilleures intentions.

Les propos de monsieur Cyrulnik laissent entendre que la société n’est pas très solidaire puisqu’on la redécouvrirait: « Ce qui est frappant, c’est que dans ces situations de catastrophe, des gens qui étaient isolés avant, vont, à l’occasion de la catastrophe, redécouvrir la solidarité. »

Coronavirus : en Espagne, la tragédie des maisons de retraite

Analyse 

Un mois après les découvertes par des militaires de personnes abandonnées, voire trouvées mortes dans leur chambre à l’intérieur de ces établissements, la justice a pris à bras-le-corps le dossier.

Pas moins de 86 enquêtes sont ouvertes pour négligence après la mort de milliers de personnes âgées dans leurs maisons de retraite.


Coronavirus : en Espagne, la tragédie des maisons de retraite
Il s’agit pour la justice et la société de comprendre comment plus de 12 000 personnes âgées ont pu mourir dans les établissements espagnols équivalents aux EHPAD depuis le début de la crise pandémique.
Le drame a éclaté au grand jour le mois dernier, précisément le 23 mars, quelques jours à peine après le début du confinement. Appelés en renfort pour désinfecter plusieurs Ehpad, les militaires espagnols font des découvertes macabres. « L’armée a pu voir des personnes âgées absolument abandonnées, si ce n’est mortes, dans leurs lits », assure alors la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles.

Rêver pendant le confinement

Mis en ligne le 25/04/2020

Quelle influence le confinement a-t-il sur nos songes ? En explorant ses propres rêves, mais aussi ceux de Descartes, la romancière et essayiste Isabelle Sorente trouve en eux bien plus qu’un espace de projection de la petite enfance : une surface où la cloison entre le “je” et le “nous” éclate, et un écran où se dessine le monde d’après.

« Le dormeur voit ce que l’éveillé ne voit point »... écrivait le grand romancier égyptien, Gamal Ghitany dans son chef-d’œuvre, Le Livre des illuminations, où le narrateur voyage en songe sur les traces de son père. Gamal Ghitany avait l’art de mêler scènes réalistes – il fut reporter de guerre – et quête mystique. S’il ne nous avait pas quittés en 2015 et avait traversé la crise que nous connaissons aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de penser qu’il n’écrirait pas de journal de confinement mais serait en train de noter ses rêves. Bien sûr, cette supposition a déjà quelque chose d’onirique, comme une vision du maître égyptien, avec ses yeux brillants et ses lunettes rondes, retranscrivant ses rêves dans un monde parallèle où il serait encore vivant... 

Une porte ouverte 

“Que voit le dormeur que l’éveillé ne voit point, en cette période surnaturelle où nous avons l’impression de vivre à l’intérieur d’un scénario que même les plus audacieux storytellers de Netflix n’auraient osé imaginer ?”

Que voit donc le dormeur que l’éveillé ne voit point, en cette période surnaturelle où nous avons parfois l’impression de vivre à l’intérieur d’un scénario que même les plus audacieux storytellers de Netflix n’auraient osé imaginer il y a six mois encore ? L’activité humaine en arrêt ou presque, de New York à Mumbai, des milliards de personnes toutes enfermées chez elles, confinées en même temps. Trop fou pour être vrai. Parce que la réalité a dépassé la fiction, nos rêves, qui dépassent la réalité, prennent nécessairement aujourd’hui une nouvelle dimension. 
Mais laquelle ? L’historien Hervé Mazurel, qui collecte actuellement des rêves de confinement avec la psychanalyste Élisabeth Serin, affirmait déjà en 2018, dans l’édito d’un extraordinaire numéro de la revue de sciences sociales Sensibilités intitulé « La société des rêves » (coordonné par Bernard Lahire et Hervé Mazurel et édité par Anamosa), qu’il était essentiel de retrouver et d’explorer la dimension collective du rêve, sa valeur sociologique, en rouvrant « l’interprétation des rêves à bien d’autres couches significatives que délaisse le regard psychanalytique ». Et notamment le partage de l’imaginaire, la façon dont nos vies secrètes communiquent la nuit. Comme si le rêve était la porte par laquelle notre identité s’ouvre, pour y laisser entrer autre chose que nous. (Arthur Rimbaud n’a-t-il pas dit : « Je est un autre » ? Et Jorge Luis Borges que nous sommes tous le double du même rêveur ? Et Hartmut Rosa que l’identité est résonance ?)

Quand les politiques confondent modélisations mathématiques et astrologie




Paris, le samedi 25 avril 2020 – De 300 000 à 500 000 morts de Covid-19 en l’absence de confinement, dans le pire des cas. C’est la terrifiante prédiction qui avait été présentée par les chercheurs de l’Imperial College concernant la France. Pour tous les pays du monde, d’aussi sinistres perspectives étaient évoquées. Aussi, s’appuyant en grande partie sur le modèle de l’Imperial College un grand nombre d’états ont fait le choix d’imposer des mesures strictes de confinement.

Les liaisons dangereuses entre science et politique

La plupart des dirigeants occidentaux ont en effet mis en avant (parfois de façon théâtralisée) leur choix de baser leurs décisions sur des données scientifiques, bien que certains se soient ensuite parfois émancipés de cette « tutelle » qu’ils s’étaient eux-mêmes imposés. Même si l’on peut discuter la part de manœuvre politique de cette utilisation de la science, cette aspiration n’est pas foncièrement négative. Néanmoins, comme souvent, en brandissant des cautions scientifiques, le monde politique a fait fi des limites intrinsèques de la science. Il a refusé les incertitudes et les nuances qu’elle comporte, qui sont pourtant toujours rappelées par les chercheurs (peut-être en partie pour rejeter sur la science la responsabilité d’éventuels échecs).

Psychisme et Covid, l'effet domino




Dr Olivier Dubois*
 
Paris, le samedi 25 avril 2020 - Avec le déclenchement d'une crise sanitaire inouïe, et alors que se déroule, sous nos yeux, une crise économique qui battra, à nul doute, tous les records, voici que se profile une crise psychologique sans antécédent comparable.

Certes, nous avons connu des guerres, des tremblements de terre et des tsunamis ... Nous avons également connu des catastrophes sanitaires mondiales qui ont d'ailleurs laissé de terribles souvenirs à l'humanité et qui se concrétisent par des peurs dont on ne soupçonne que très imparfaitement la véritable origine.

Tenter de relativiser est une chose, vivre la réalité en est une autre.
Sans ambiguïté, la peur nous envahit ; elle nous dépasse ; elle est bien plus puissante que notre raison. Elle fonctionne telle une allergie qui, prévenue préalablement d'un danger, se réactive sans discernement à l'occasion de la réapparition du corps étranger.

Auxiliaires de vie : «On est la basse classe, celle dont on ne parle pas»

Sophie de Saint-Andrieu doit s’occuper de la toilette, des repas et des courses de Mme J., mais fait souvent plus.
Sophie de Saint-Andrieu doit s’occuper de la toilette, des repas et des courses de Mme J., mais fait souvent plus. Photo Florence Brochoire pour Libération



Malgré le coronavirus, les aides à domicile continuent d’aller chez les personnes âgées dépendantes pour un maigre salaire. Comme Sophie de Saint-Andrieu, en Seine-Maritime.

«Ne buvez pas votre café debout, c’est signe de dispute. J’ai appris ça au contact des personnes âgées», s’amuse Sophie de Saint-Andrieu. Il est 8 h 30 et l’auxiliaire de vie se prépare. Tennis sans lacets, legging, masque chirurgical, gants, gel hydroalcoolique, attestation de déplacement. «Au début du confinement, on a travaillé sans masque, puis on nous en a donné des artisanaux en tissu dans lesquels il faut glisser un mouchoir. Je partais la peur au ventre. On n’a toujours pas de blouse et je sais que le virus s’approche. Mais je ne peux pas laisser tomber les gens.»

« La voix des femmes »

Books — Wikipédia

Publié le 24 avril 2020. Par La rédaction de Books.


Faibles, soumises à leurs maris, incompétentes face aux enjeux, incapables de trancher, fondamentalement puritaines, anarchistes en puissance… Que n’a-t-on pas dit sur les femmes pour les éloigner du sommet de l’Etat ou même des urnes ? Au début du siècle dernier, de plus en plus de pays leur accordent le droit de vote. Dans Le Journal du 10 octobre 1909, l’écrivain Paul Margueritte balaye ces préjugés et explique ce que l’implication des femmes en politique a changé dans le monde, soulignant ainsi à quel point la France (qui ne rendra le droit vote vraiment universel qu’après la Seconde Guerre mondiale) est à la traîne.


Décider : la méconnaissance du risque

Books — Wikipédia

Publié dans le magazine Books n° 106, avril 2020. Par Clive Cookson.


Par ignorance, la majorité des experts sont incapables d’apprécier la réalité d’un risque. De ce fait, les médecins rendent un bien mauvais service à leurs patients. Et les banquiers à leurs clients.






















Anna Parini
Combien de personnes les terroristes du 11-Septembre ont-ils tuées ? Plus de 4 500, selon Gerd Gigerenzer. Aux près de 3 000 personnes mortes dans les tours et les avions, il faut en effet ajouter les 1 600 qui ont perdu la vie l’année suivante sur les routes américaines parce qu’elles avaient préféré prendre le volant plutôt que l’avion. Un chiffre qui ressort de l’analyse statistique de l’accroissement du trafic routier – et du nombre d’accidents mortels – en 2001-2002.
C’est l’un des exemples les plus frappants que donne Gigerenzer dans Risk Savvy pour illustrer le fait que nous prenons de mauvaises décisions parce que nous comprenons mal le risque. Ce spécialiste allemand de la communication sur les risques vise principalement les médecins, mais il épingle bien d’autres professions, dont les banquiers et les journalistes. Il est impitoyable envers ceux qui induisent en erreur leurs patients, leurs clients ou le grand public en suscitant chez eux des craintes ou des espoirs démesurés. Une part relève de la manipulation délibérée, mais Gigerenzer, fort de son expérience avec les médecins, incrimine tout autant l’ignorance des professionnels : « La ­raison principale est que les médecins sont incroyablement peu formés à l’appréciation des risques. »