Idole des ménagères humanistes de plus de 50 ans, le neuropsychiatre prophétise de nouveaux lendemains à inventer, après le malheur de la pandémie. Il tient sermon dans une interview accordée le 18 avril à RFI.
J’apprécie le médecin quand il popularise la notion positive de résilience. Je me sens d’autant plus libre de penser que, cette fois, il ressasse sans originalité une mythologie de crise et glisse vers la banalisation d’une causalité psychiatrique des individus.
L’interview est intitulé: « Il faudra réfléchir à cette nouvelle manière de vivre ensemble ». En couverture de l’Illustré du 25 mars (image 1; et interview) il déclarait: « Le virus va nous forcer à inventer une société plus solidaire ».
Le psychiatre se pose un peu en père abbé qui fait sermon à ses ouailles. Dans ce monde si vilipendé, supposément si égoïste, il cherche une rédemption dont le Cocovir serait le moteur tombé du ciel.
« Cette crise effrayante pourrait amener un nouveau souffle d’humanité ». Rien que ça: le virus tient du messager divin et la pandémie est un évangile (une bonne nouvelle).
J’avoue être réfractaire aux mythologies du grand soir et de l’aube nouvelle, ou à celle du nouveau monde, portes ouvertes aux dérives autoritaires même avec les meilleures intentions.
Les propos de monsieur Cyrulnik laissent entendre que la société n’est pas très solidaire puisqu’on la redécouvrirait: « Ce qui est frappant, c’est que dans ces situations de catastrophe, des gens qui étaient isolés avant, vont, à l’occasion de la catastrophe, redécouvrir la solidarité. »
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