“Je ne savais même pas où jeter les poubelles. D’habitude, c’est mon personnel qui les ramasse et les dépose quelque part.” Interrogée par le New York Post, cette “médecin de la [très chic] 5e Avenue [new-yorkaise], qui a décidé de s’accrocher à un semblant de normalité” pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, en “continuant de travailler depuis son cabinet”, l’admet : “elle a découvert dès le premier jour à quel point elle était démunie sans son équipe de cinq assistants”.
Du côté de Soho, un autre quartier huppé de Manhattan, “Kenneth Mark n’avait jusqu’ici jamais eu beaucoup de temps pour les tâches domestiques”. Ce dermatologue “propriétaire de trois cabinets haut de gamme” aux États-Unis était occupé “plus de soixante heures par semaine à piquer ses patients au Botox. Sa gouvernante de 20 ans gardait sa maison en ordre et, à la naissance de son premier enfant, l’an dernier, elle était aussi devenue sa nourrice.”
Mais ça, assène le New York Post, “c’était avant que la pandémie de Covid-19 ne déferle sur la ville”.
Dans ces circonstances, “cela aurait été injuste de lui demander de venir” à la maison, reconnaît le médecin auprès du tabloïd de la Grosse Pomme. “D’un point de vue médical, c’était potentiellement dangereux pour elle comme pour nous.”
Cette absence “a provoqué un choc complet dans notre vie quotidienne”, poursuit-il. Car désormais, Mark “change des couches”. Et “se retrouve, comme beaucoup d’autres, contraint d’effectuer des corvées pour la première fois de sa vie”. Le dermatologue, précise le journal, “continue de verser son salaire à sa gouvernante/nounou” en dépit de son absence.
“Augmentations de salaire”
Ce qui est loin d’être le cas des autres membres de ce que le journal appelle avec une pointe d’ironie “l’élite” : “Certains adoptent des attitudes extrêmes pour garder leur personnel près d’eux. Peter Mahler, directeur d’une agence de recrutement de personnel privé, a raconté au Wall Street Journal qu’environ 40 % de ses clients s’étaient mis en quarantaine avec du personnel, qu’ils payent grassement, avec une augmentation de salaire de l’ordre de 30 %.”
Mais surtout, selon “un habitant de l’Upper East Side” parti se réfugier dans la région extrêmement privilégiée des Hamptons, certains membres de sa classe sociale se montrent sans pitié :
S’ils laissent leur employé rentrer à la maison pour le week-end, ceux-ci pourraient contracter le virus et le rapporter. Les gens qui ont des employés de maison les gardent donc avec eux. Si le personnel dit ‘hé, on aimerait bien retourner voir nos familles’, la réponse est : ‘Très bien, mais vous ne pourrez pas revenir tant que [l’épidémie] ne sera pas finie.’ Les gens sont donc obligés de faire un choix : ‘Voir ma famille, ou continuer à travailler pour avoir un revenu ?’ C’est dur.”
D’autres New-Yorkais n’ont eu ni cette indécence, ni la décence de Kenneth Mark. Ils n’ont tout simplement pas eu le choix : “Le problème s’est posé en particulier pour ceux qui vivent dans des appartements. Beaucoup d’immeubles haut de gamme ont interdit la présence de personnel privé et réduit le nombre d’employés au strict minimum”, rapporte le journal.
Du coup, “ces mères au foyer dotées d’une gouvernante et d’un chef cuisinier ont dû les laisser partir” pour se mettre à “changer les couches, coucher les enfants et préparer le dîner”, raconte un habitant de l’Upper East Side, qui ajoute en boutade que la chaîne américaine Bravo, très axée sur la téléréalité, “adorerait certainement se mettre à filmer ces dames. Ça ferait une émission grandiose”.
La litière du chat
À propos de télévision, le New York Post cite les propos assez lucides de Seth MacFarlane, notamment créateur des séries American Dad ! et Family Guy, qui a reconnu sur la chaîne HBO : “[À force,] nous ne nous rendons plus compte du travail réalisé par notre personnel. Or faire la lessive, changer la litière du chat… Et même se débrouiller pour trouver comment on nettoie les sols : mon Dieu, c’est infiniment plus dur que de faire de la télé.”
Quant à la “médecin de la 5e Avenue”, raconte le New York Post, elle a, pour maintenir ses standards – c’est-à-dire avoir quelqu’un à disposition pour “effectuer les tâches comme répondre au téléphone, déposer les commandes au bureau de poste, faire le ménage et même préparer son déjeuner” – trouvé une autre solution : “embaucher son mari” qui, bien que réfractaire, a fini par accepter de descendre les poubelles. Comment l’a-t-elle convaincu ?
En le soudoyant avec des traitements médicaux de luxe, comme le Botox et l’EMSculpt.”
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