Le 115, numéro national, ne répond quasiment plus, et de nombreuses familles sont contraintes de dormir dans la rue. Les préfectures créent de nouveaux critères pour choisir les SDF pris en charge.
Lecture 3 min.
L’hiver 2018 ressemble aux précédents : malgré des efforts croissants pour ouvrir de nouvelles places – le gouvernement en a promis 7 000 et même 14 000 en cas de grand froid, s’ajoutant aux 138 000 pérennes –, le système d’hébergement d’urgence est à bout de souffle. Le ministre chargé de la ville et du logement, Julien Denormandie, suit la situation, chaque semaine, par téléconférence avec les régions et assure que le gouvernement a fourni cette année « un effort sans précédent » de 2 milliards d’euros. Mais cela ne suffit pas.
A Paris, le Samusocial laisse, chaque soir, 500 personnes dites « en famille » et 57 personnes isolées sans solution. En Seine-Saint-Denis, ils sont 250 à rester dehors. Dans les Hauts-de-Seine, lorsqu’on est un enfant de 4 ans, on est déjà trop grand pour être d’office mis à l’abri. « Ici comme ailleurs, les travailleurs sociaux sont réduits à trier les hébergés, instaurer des priorités, des urgences dans l’urgence… C’est illégal », rappelle Florent Gueguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité.