Le café, le thé et les boissons sucrées sont les boissons non alcoolisées les plus consommées au monde. Cependant, compte-tenu de leur composition, leurs effets sur la santé peuvent être opposés. Cette revue et méta-analyse se focalise ici sur la dépression.
En effet, la dépression est influencée par le mode de vie, dont l’alimentation. Les aliments influencent l’inflammation et l’oxydation qui interviennent dans la physiopathologie de la dépression. Le café est caractérisé par son apport en caféine et en polyphénols (acides chlorogéniques et caféiques notamment), le thé par son apport en caféine (certes moindre), et en L-théanine et polyphénols de type flavanols (catéchines), et les boissons sucrées par leur apport en sucres simples ajoutés.
Risque abaissé avec quelques tasses de café ou de thé
Les auteurs réalisent ici une revue et méta-analyse sur des études épidémiologiques, soit 15 études, 9 transversales et 6 prospectives portant sur 20 572 cas de dépression parmi 347 691 participants à travers le monde. Pour le café, le risque est abaissé de 27 % avec au moins 3 tasses par jour en comparaison d’aucune, selon 8 études (risque relatif [RR] 0,73, intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,59-0,90). Pour le thé, le risque est abaissé de 29 % pour au moins 1 tasse par jour en comparaison d’aucune selon 5 études (RR 0,71, IC 95 % : 0,55-0,91). Pour les boissons sucrées, le risque augmente de 36 % (RR 1,36, IC 95 % 1,24-1,50) pour 235 ml/j vs 0.
Les relations inverses entre thé, café et dépression pourraient s’expliquer par la présence de caféine, qui stimule le système nerveux central en tant qu’agoniste non spécifique des récepteurs de l’adénosine et augmente la neurotransmission dopaminergique, pouvant contrer l’état de dépression. De plus, les acides chlorogéniques et caféiques du café ont des effets anti-inflammatoires et antioxydants. Quant aux catéchines du thé, elles sont antioxydantes ; la L-théanine peut augmenter la sérotonine et la dopamine cérébrales, qui ont des effets neuroprotecteurs.
Mais augmenté à long terme avec les boissons sucrées
En quantités élevées, les sucres des boissons augmentent la charge glycémique ; bien que la prise de sucre puisse apporter du plaisir à court terme, des effets métaboliques auraient un effet inverse à long terme. Une association positive avec la protéine C réactive a été objectivée, l’hyperglycémie liée à une prise importante de sodas pouvant augmenter les triglycérides et le stress oxydatif et en corollaire, favoriser les dépressions majeures.
Ces explorations sont fondées sur des études d’observations, et relativement peu d’études prospectives. Elles invitent donc à la prudence pour toute interprétation définitive. Néanmoins, elles confortent les bénéfices déjà décrits pour thé et café dans d’autres domaines, et les aspects péjoratifs de consommations excessives de boissons sucrées.
Dr Viviane de La Guéronnière
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