En l’absence de certitude sur l’étiologie de la maladie d’Alzheimer (MA), on a parfois suggéré que des sujets avec « certains traits de personnalité » seraient davantage prédisposés à cette pathologie neurodégénérative.
Pour déterminer si les patients atteints de MA présentent effectivement des traits de personnalité distinctifs, une équipe de l’Université de la Campanie (à Caserte, en Italie) a réalisé une méta-analyse portant sur 10 études de la littérature médicale. Cette recherche tend à confirmer la préexistence de « niveaux significativement plus élevés de neuroticisme »[1] chez les patients avec MA que chez les sujets-témoins, mais au contraire de « niveaux plus faibles d’ouverture aux autres (openness), d’affabilité (agreeableness), de conscience professionnelle (conscientiousness) et d’extraversion. »
Quand cette appréciation des traits de personnalité repose cette fois sur des auto-évaluations, les résultats précédents (obtenus auprès de tiers) sont confirmés pour le neuroticisme, l’ouverture d’esprit et l’extraversion, mais pas pour l’affabilité ni pour la conscience professionnelle, deux domaines où les patients avec MA obtiennent des scores similaires à ceux des sujets-contrôles.
Tenir compte du profil de la personnalité dans les bilans
Les résultats de cette méta-analyse révèlent donc que des niveaux élevés de neuroticisme – parallèlement à des niveaux modestes d’ouverture d’esprit et d’extraversion – constituent des « traits de personnalité distinctifs, significativement associés à un diagnostic de MA. » Assimilable ainsi à un « trait de personnalité prémorbide » susceptible de présager le développement ultérieur d’une MA », ce profil semble confirmer l’idée que des traits de personnalité prémorbides, spécifiques, pourraient parfois représenter des signes prodromiques (harbingers) d’une MA.
Les auteurs envisagent l’application clinique de ces travaux : l’évaluation systématique du profil de la personnalité pourrait être intégrée aux bilans d’évaluation et aux modèles pronostiques contribuant à « identifier les sujets avec un risque accru de démence. »
Dr Alain Cohen
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