Paris, le vendredi 5 mai 2017 - Le baromètre Appel Médical des salaires de la santé vient de publier ses derniers chiffres.
Selon ceux-ci, les infirmiers diplômés d'État (IDE) ont gagné en moyenne 2 219 € bruts mensuel en 2016 (2 152 dans la fonction publique, 2 215 dans le privé, 2 249 dans le secteur associatif), soit une augmentation de 1 % par rapport à 2015.
Paris, le samedi 13 mai 2017 – Un des thèmes privilégiés des blogs tenus par des praticiens concerne la relation médecin/malade. Souvent, il s’agit par ces analyses d’isoler les attitudes contre-productives des médecins, telles le paternalisme. Tous cependant ne pratiquent pas l’auto flagellation et s’amusent plus certainement à épingler ce qui dans les comportements des patients favorisent l’infantilisation. Parce qu’ils sont vulnérables et impressionnés par le pouvoir et le savoir (supposés !) du professionnel, les malades se mettent en effet fréquemment d’emblée en position d’infériorité, sans qu’il soit nécessaire au médecin d’insuffler une once de condescendance. Le témoignage de cette tendance s’observe dans le fait que l’intimidation débute parfois avant même le premier contact entre le médecin et le patient. « Parfois, cela commence dès l’arrivée dans l’immeuble avec un vent de panique : sur quel bouton appuyer? La porte ne s'ouvre pas? Docteur, je suis coincé en bas... », décrit avec humour le dermatologue autour du blog Les billets d’humeur du Dr. Cette infantilisation repose fréquemment sur une conception de la médecine éloignée de la science et de la technique : les praticiens sont encore fréquemment perçus comme des êtres dotés de pouvoirs quasiment surnaturels.
(François Villon, Ballade des Dames du temps jadis)
Les psychiatres formés à l’époque du Certificat d’Études Spéciales de Psychiatrie (avant les règnes présents des ECN et du DSM) peuvent « perdre leur latin » devant l’évolution présente de la nosographie ! En particulier en ce qui concerne les liens (ou les absences de liens ?) entre les cases « autisme(s) » et « psychose(s). » Officiellement, les enfants dits « psychotiques » ont disparu des classifications internationales, « ils n’existent plus », mais ont été « purement et simplement retirés des DSM-IV et DSM-5. » Retenant l’attention du Pr Pierre Delion, enseignant à la faculté de médecine de Lille, ce thème intéresse aussi The British Journal of Psychiatry, par un autre aspect : la similitude ou la divergence entre les diagnostics de « psychose » et de « troubles autistiques. »
Il est le grand absent des manuels de sciences de la vie et de la terre, en collège et lycée. Le clitoris va être représenté de manière complète dans l'édition 2017 d'un manuel scolaire (celui des éditions Magnard), «une grande première», salue sur Facebook SVT égalité, réseau de professeurs visant à lutter contre les stéréotypes dans l'enseignement. Aucun manuel de SVT ne contenait jusqu'alors de schéma correct de l'organe (le seul du corps humain entièrement dévolu au plaisir), soit mal représenté (souvent sous la forme d'un petit point), soit carrément oublié, expliquait un professeur de SVT à Libération l'été dernier. L'anatomie du clitoris est pourtant connue depuis le XVIe siècle.
Le pôle de psychiatrie pour enfants est dans le viseur de la direction de l'Etablissement public de santé mentale de la Sarthe. L'attaque est forte : plus d'un quart des postes de psychologue (7 sur 24,5) sont menacés.
"L'annonce a été très brutale. On ne s'y attendait pas et l'incompréhension est forte", souligne le Dr Marianne Piron-Prunier, pédopsychiatre et chef du pôle.
Conséquence : 768 enfants vont se retrouver sans prise en charge à partir du 1er août.
Le syndrome de fatigue chronique (SFC), encore appelée encéphalomyélite myalgique (EM), toucherait 15 000 personnes de tout âge en France. Elle survient souvent à la suite d'une infection et est classée comme maladie neurologique grave par l’OMS depuis 1992.
Il s’agit d’une entité clinique distincte, à ne pas confondre avec la fatigue chronique ou avec la fibromyalgie. Les symptômes variés et l’absence d’un test diagnostique fiable entraînent une errance thérapeutique (7 ans de délai en moyenne pour obtenir un diagnostic, selon une étude de l’Association française du syndrome de fatigue chronique, en 2015) et la qualité de vie des patients est fortement détériorée, d’autant plus qu’ils doivent faire face à l’incompréhension de leur entourage. Sa prise en charge est aussi mal codifiée et sa physiopathologie n’est pas élucidée.
Des chercheurs de la Scuola Sant’Anna en Italie et de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont mis au point un exosquelette permettant d’empêcher les personnes âgées (ou les personnes amputées d’un membre inférieur) de tomber. Ils présentent les résultats de leurs tests dans « Nature Scientific Reports ».
L’exosquelette qu’ils ont développé est un harnais robotisé, nommé Active Pelvis Orthosis ou APO. Il comporte un baudrier, fixé au niveau de la taille et des cuisses, ainsi que des moteurs au niveau des hanches, reliés aux cuisses par des montants articulés. Dans un premier temps, l’exosquelette analyse les particularités de la marche de son utilisateur, et les garde en mémoire. Quand les mouvements diffèrent de la marche normale (en l’occurrence quand la personne glisse et risque de tomber), il le détecte en temps réel et les moteurs viennent compenser le mouvement anormal pour permettre à la personne de retrouver sa stabilité.
L'industrie pharmaceutique et les États sont invités à faire preuve de davantage de transparence dans leurs stratégies de fixation des prix des médicaments. C'est ce qui ressort du forum organisé jeudi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Amsterdam, à la veille de l'assemblée mondiale de la santé qui doit se tenir du 22 au 31 mai, et au cours de laquelle sera nommé le nouveau directeur général de l'OMS.
Alors que les organisations de psychologues et particulièrement le SNP demandent de garantir aux psychologues qu’ils sont des partenaires du soin et en aucun cas des auxiliaires médicaux sous tutelle médicale, les pouvoirs publics et particulièrement le lobby médical viennent de prendre une décision autoritaire, sans consentement de la profession et de la discipline,de mettre sous tutelle médicale la psychologie et les psychologues libéraux.
Avec 63 médecins pour 115 00 habitants, le bassin de vie de Saint-Lô-Torigni, dans la Manche, n’est pas à proprement parler un désert médical. Quand Pascal Marie, 58 ans, y a emménagé au début de 2016, il n’est pourtant pas parvenu à trouver de généraliste qui accepte – faute de place – de devenir son médecin traitant.
Atteint de plusieurs pathologies lourdes, cet ancien ouvrier du bâtiment s’est donc résolu, pour renouveler ses ordonnances, à consulter pendant les vacances scolaires des praticiens remplaçants « car ils prennent plus facilement ». Toujours pour « contourner le truc », lorsqu’il a attrapé la grippe cet hiver, il s’est rendu directement aux urgences de l’hôpital.
Certains cherchent longtemps leur sujet de thèse mais Alban Danset n’est pas de ceux-là. Travailler sur la souffrance psychique des externes est un choix qui s’est imposé tôt pour le généraliste. « Lorsque j’étais externe je suis moi-même tombé gravement malade, et beaucoup de mes co-externes n’allaient pas bien à l’époque. À ce moment-là je m’étais donc dit qu’au moment de ma thèse de fin d’études je travaillerais sur ce sujet » confie-t-il. Le généraliste a donc questionné les externes de Tours et de Paris7-Diderot. La thèse s’intéresse aux modes de vie, consommation de médicaments et toxiques, qualité de vie, anxiété, dépression, burn-out ou encore troubles du sommeil de ces étudiants en médecine.
LE MONDE| | Par Henri Seckel (Chambéry, envoyé spécial)
Peut-on expliquer, à la place d’une criminelle, les raisons qui la poussent au crime ? Tel est l’exercice délicat auquel se sont livrés les docteurs Patrick Blachère et Daniel Zagury, mercredi 10 mai à la cour d’assises de la Savoie, à Chambéry. Chacun d’eux avait été chargé de mener une expertise psychiatrique de Ludivine Chambet, laquelle se montre toujours, quatre ans après les faits d’empoisonnement qui lui sont reprochés et qu’elle a en grande partie reconnus, incapable de répondre à cette question : pourquoi ?
« La France des oubliés » a dominé l’élection présidentielle qui vient de s’achever, montrant l’écart entre les zones rurales ou industrielles et les zones urbaines. Dans le domaine de la santé, des disparités sociales significatives demeurent en matière de santé en France. C’est ce que montre un rapport 2017, rendu public jeudi 11 mai, intitulé « L’état de santé de la population en France », publié par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), coordonné pour la première fois avec l’agence Santé publique France. « Les inégalités de mortalité demeurent dans notre pays plus importantes que dans d’autres pays européens et se sont aggravées au cours des dernières décennies », constatait, déjà, en 2009 le Haut Conseil de la santé publique.
Deux ans et sept mois : c'est la durée médiane de séjour dans un Ehpad pour un parcours typique de patient qui vient de son domicile et dont le séjour se terminera par un décès. La dernière étude du service statistique du ministère de la Santé (DREES) montre néanmoins que, dans ce cas de figure le plus fréquent (47 % des parcours), les durées de séjour peuvent être très variables : un quart des séjours de ce type dure en effet moins d'un an, et un autre quart plus de 5 ans et 4 mois.
L’hôpital Sainte-Anne ouvre ses portes ce jeudi pour son anniversaire de 150 ans. Sur cette photo d’archives, Jacques Lacan, célèbre psychiatre et psychanalyste, est entouré de ses camarades de la salle de garde en 1931. DR
C’est une vieille dame de la psychiatrie à Paris. Et accessoirement une jolie pépite du patrimoine de la capitale, plutôt silencieuse, mystérieuse, parfois tabou et bien protégée du regard par ses hauts murs.
Ce jeudi, l’hôpital Sainte-Anne, spécialisé en psychiatrie, neurologie, neurochirurgie, neuroimagerie et addictologie, situé rue Cabanis (XIVe) fête ses 150 ans.
Pour son anniversaire, l’institution s’ouvre au grand public. Au programme, une garden-party, une exposition de portraits (150 professionnels actuellement en poste photographiés), des visites guidées du site et des jardins, le témoignage sur bande audio d’une ancienne malade bipolaire qui raconte son hospitalisation, des conférences, un atelier où les amateurs pourront s’adonner à des jeux en bois, des animations…
Les jeudi 11 et vendredi 19 mai, une grève est organisée par le personnel de l’unité d’hopsitalisation de psychiatrie Jean-Baptiste-Pussin.
Depuis début mars, la colère gronde à l’unité d’hospitalisation de psychiatrie de l’EPSM. Et le personnel a décidé de manifester son mécontentement les jeudi 11 mai et vendredi 19 mai. Les employés veulent défendre leur outil de travail et dénoncent le manque de moyens humains. « Selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), la prise en charge en psychiatrie rend nécessaire la mise en place de moyens institutionnels et tout particulièrement d’une équipe soignante formée, compétente, en nombre suffisant. Or l’effectif actuel ne le permet pas », signale Michel Delannoy, secrétaire CGT à l’EPSM des Flandres.
L'Intersyndicat national des internes (ISNI) a transmis au nouveau président de la République un livre blanc comprenant 32 propositions visant à améliorer l'organisation du système de santé, la démographie médicale, ou la formation des médecins.
Dans ce document de dix pages rendu public à la veille du second tour de l'élection présidentielle, les internes accordent une place prépondérante à l'amélioration de leurs conditions de travail. « Une grande problématique a ressurgi : le suicide des internes, confie Olivier Le Pennetier, président de l'ISNI. Cinq internes se sont donné la mort depuis janvier 2017 dont deux ces deux dernières semaines. Nous devons trouver une solution. »
Paris le samedi 13 mai 2017 - Le 26 avril dernier, le JIM se faisait l’écho d’un article publié dans le Columbia Journal of Gender and Law qui tirait la sonnette d’alarme sur la généralisation de la pratique du stealthing aux Etats-Unis.
Cette pratique consiste (pour l’homme) à retirer furtivement (stealth) son préservatif au cours de l’acte sexuel sans obtenir ou rechercher le consentement du ou de la partenaire. La pratique pose à la fois un problème sanitaire mais aussi juridique. Le problème de santé publique est évident : le stealthing expose la partenaire à un risque de grossesse non-désirée ou (surtout) de contamination par une maladie sexuellement transmissible. Mais cet acte pose aussi un problème juridique, dans la mesure où la pratique vise à vicier le consentement de la partenaire à l’acte sexuel.
La question est toutefois de savoir si la qualification la plus évidente, celle de viol, peut être retenue en droit français.
Emmanuel Macron, 39 ans, a été élu le 7 mai président de la République avec 65 % des suffrages. « Le Quotidien » fait l'inventaire des principaux changements qui attendent la profession et le secteur de la santé.
En médecine libérale, les principaux choix de l'ex-ministre de l'Économie de François Hollande s'inscrivent dans le sillage du quinquennat précédent, mais en creusant plusieurs sillons. Emmanuel Macron promet une « révolution » de la prévention, y compris en adaptant la rémunération des praticiens. « Il vaut mieux investir un euro aujourd'hui dans le préventif que cinq euros demain dans le curatif », a-t-il justifié dans nos colonnes. Il poursuivra en ce sens la diversification des modes de paiement en médecine libérale. Il ambitionne de « déverrouiller » la télémédecine (très peu d'actes sont rémunérés comme tels) et de maintenir le secteur II.
LMDE (La Mutuelle Des Etudiants) et la mutuelle Intériale annoncent une évolution importante pour leur cabine de télésanté, installée en février 2016 dans l'agence LMDE/Intériale de la rue Danton (6e arrondissement de Paris).
Cette cabine de téléconsultation inclut désormais la visioconsultation : les utilisateurs peuvent ainsi accéder à une consultation médicale réalisée en visio-conférence par des médecins urgentistes.
Adieu radiologues, dermatologues, et ophtalmologistes ? Les médecins des disciplines les plus prestigieuses sont-ils menacés de disparition, remplacés par des docteurs in silico, capables plus rapidement et plus efficacement que le plus expérimenté d’entre eux, de poser un diagnostic précis, choisir le traitement le plus adapté… ?
Après des secteurs comme le marketing ou les véhicules autonomes, l’intelligence artificielle (IA) et le big data font une entrée en fanfare dans le monde de la santé, fascinant les uns autant qu’ils laissent sceptiques les autres. Témoin de cette effervescence, le nombre de publications scientifiques explose depuis 2013. Un des derniers exemples en date les plus frappants concerne les tumeurs cutanées. En entraînant un algorithme avec une banque de quelque 100 000 images, une équipe américaine l’a rendu aussi performant qu’un dermatologue expérimenté pour reconnaître des maladies de peau et en particulier distinguer tumeurs bénignes et cancers – grains de beauté et mélanomes par exemple. Ces résultats ont fait la « une » de Nature du 2 février. Les géants de l’informatique (Google, IBM, Microsoft…) ont tous annoncé des projets. Côté start-up, la plate-forme franceisai.com, qui promeut l’écosystème français à l’international, en recense 27 sur ce créneau, dont 17 créées après 2015.
"Le Suicidé" d'Edouard Manet (détail) (Domaine public / Collection E.G. Bührle)
Le philosophe britannique Simon Critchley tente de comprendre le sens du suicide à travers des lettres de disparus.
« Le suicide est la seule question philosophique vraiment sérieuse.» C'est par cette déclaration qu'Albert Camus entame «le Mythe de Sisyphe». Simon Critchley le prend au mot, en s'interrogeant sur l'acte de s’ôter la vie dans le court et stimulant «Lettres de suicide», qui inaugure ces jours-ci la collection d’essais philosophiques de la collection «Voix libres» chez Max Milo.
« Qu'il me soit permis de dire dès le début, au risque de décevoir le lecteur, que je n'ai aucun projet de me tuer», écrit dès la première page ce philosophe britannique habitué aux sujets pop, de l'humour à David Bowie en passant par la politique dans «Hamlet», autre figure tourmentée. Un avertissement étrange, puisque Critchley, qui explique que sa vie vient de se dissoudre «comme du sucre dans un thé brûlant», se retrouve justement confronté à des pensées suicidaires. Retiré sur une ville côtière de l'East Anglia, scrutant la mer du Nord, il présente son texte «comme une tentative pour prendre le dessus».
FRANÇOISE LAMBERT Le 31 mars dernier, 250 agents du CHS d’Auxerre ont manifesté contre l’intégration au GHT.
Les salariés du Centre hospitalier spécialisé de l’Yonne manifestent le 10 mai devant l’Agence régionale de santé Bourgogne Franche-Comté, à l’appel de FO et de la CGT, pour dire leur refus de leur intégration dans un groupement hospitalier de territoire.
La tension monte entre l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne Franche-Comté et le centre hospitalier spécialisé de l’Yonne, autour de l’intégration de l’établissement psychiatrique de 850 salariés à un groupement hospitalier de territoire (GHT).
Alors que les GHT issus de la loi Santé, et combattus par FO, sont progressivement mis en place sur le territoire depuis le 1er juillet 2016, le centre hospitalier spécialisé de l’Yonne a bénéficié d’une dérogation qui arrive à échéance le 1er juillet prochain.
L’ARS demande désormais à l’établissement de se prononcer sur son adhésion au GHT Nord-Yonne ou à celui qui regroupe les établissements hospitaliers du sud du département.