Avant d’entendre le gendarme Jean-François Abgrall, qui a coordonné la plupart des enquêtes ouvertes contre Francis Heaulme et dont la déposition est attendue mardi 9 mai en début d’après-midi devant la cour d’assises, le président Gabriel Steffanus annonce qu’il a « quelques questions » à poser à l’accusé du double meurtre de Montigny-Les-Metz. Elles vont durer 55 minutes.
« Pourquoi vous tuez les gens, M. Heaulme ? Il y a des femmes, des hommes, des enfants, des adolescents, des adultes, des personnes âgées. Pourquoi vous faites ça ?
– Je ne sais pas.
– Vous ne les connaissez pas. Elles ne vous ont rien fait. Pourquoi ?
– Je ne sais pas. J’peux pas dire. J’peux pas.
– Mais qu’est-ce qui vous prend ? Un quart d’heure avant de les rencontrer, vous n’avez pas de projet et vous les tuez.
– Montigny, c’est pas moi.
– Je ne vous parle pas de Montigny. Mais des autres. Pourquoi ?
– J’suis incapable de vous dire.
– Quel est le mobile ?
– On se moque de moi.
– C’est pas logique, ça, M. Heaulme. on ne tue pas quelqu’un parce qu’il se moque. Pourquoi 83 coups de tournevis quand on a étranglé ? Pourquoi 25 coups de couteaux sur une femme ? Pourquoi 53 coups de couteaux sur une autre, de 86 ans ? Les victimes sont retrouvées méconnaissables. Dans de nombreux cas, c’est le visage qui est touché. Et puis, les victimes ne sont pas dépouillées. On ne leur vole rien. Elles ont leurs papiers, leur portefeuille. C’est brut. On rencontre quelqu’un, on le tue, il y a des coups partout et puis on s’en va. Et puis les crimes ont lieu dans des endroits isolés, un champ de tournesols, une route de campagne, un bosquet, une zone arborée. Et puis, la plupart du temps, elles ont été totalement ou partiellement déshabillées. Et puis, dans les jours qui suivent, vous êtes admis dans un centre d’urgence à l’hôpital, puis dans un hôpital psychiatrique, pour un malaise ou des blessures que vous vous êtes faites vous-même. Monsieur Heaulme, dites-nous pourquoi. Pourquoi ?
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