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mardi 9 mai 2017

L'OBS - Les misérables - Elisabeth Roudinesco

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8 mai 2017

Les misérables.En fin la vie des gens ! La question sociale a fait irruption dans cette campagne après avoir été trop recouverte par les discours des économistes qui n’ont cessé d’envahir l’espace public avec leurs courbes d’inversion sans se soucier de la vie réelle des gens, celle racontée par Victor Hugo dans Les misérables : souffrances quotidiennes, perte de la dignité physique ou psychique, aggravation des angoisses liées à l’horreur économique qu’est le capitalisme fou. On peut  reconnaître à Jean-Luc Mélenchon de s’en être fait, avec succès, le porte-parole. Mais quelle déception devant tant de contorsions égocentriques ! Quelle erreur politique que ce fanatisme de l’abstention !

Bien que la vie soit meilleure en France que partout ailleurs, la peur justifiée d’une dégradation de tous les acquis sociaux est venue rappeler combien le populisme s’en nourrit. La colère ouvrière porte désormais un nom, Whirlpool, site intégré à une immense corporation dirigée par un homme d’affaires vivant dans le Michigan et bientôt délocalisé en Pologne où seront exploités des Ukrainiens beaucoup plus pauvres que les travailleurs français. Telle est la vraie réalité de cette vie réelle reprise en boucle sur toutes les chaines de télévision et commentée aussitôt par un « expert », Jacques Attali, qui aurait mieux fait de se taire : « Une anecdote, a-t-il dit qui s’inscrit dans le contexte plus large de la mondialisation » (LCI, 26 avril). Quel aveu de mépris !

   Dans la même perspective, je retiendrai les propos d’Alain Finkielkraut dans l’émission « L’esprit de l’escalier » (30 avril), animée sur RCJ par Elisabeth Lévy. Terrorisé par la crainte fantasmatique de perdre tous ses repères – son école, sa rue, ses ploucs (sic), ses bourgeois - il a d’un coup accusé Emmanuel Macron de toutes sortes de vilenies mondialisées non sans avoir affirmé qu’il voterait pour ce candidat honni. Faisant allusion à la visite de celui-ci au Mémorial de la Shoah il a explosé : « C’est le fils de déporté qui hurle en moi. On ne peut pas faire de l’extermination des Juifs un argument de campagne. »  On savait que la phobie du progressisme avait fait son chemin dans les discours hallucinés de notre Académicien mais cette fois-ci les lignes rouges ont été franchies au point que la directrice de RCJ, Paule Henriette Lévy, s’est désolidarisée de ces propos. Après le mépris, voilà l’obscénité.
         
   Comment ne pas voir dans ces errances verbales le symptôme propre à une génération de polémistes, dont les uns haïssent le peuple au nom d’un avenir radieux et les autres rejettent l’avenir au nom d’un repli identitaire. En ce sens, Emmanuel Macron est en rupture avec ces discours et il faut s’en féliciter.

         
   Mais je n’oublie pas que des millions de Français ont voté pour le Front national, un parti qui porte en lui les stigmates de l’histoire la plus sombre que la France ait connu : Vichy. Ils ont voté contre eux-mêmes. Et c’est pourquoi le vrai combat commence, d’abord celui des législatives et très vite celui en faveur d’une Europe plus sociale. 

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