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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 2 janvier 2021

Peut-on philosopher avec les enfants ?



 

31/12/2020

Depuis dix ans, les ateliers de philosophie se développent à l’école. Les enfants emploient l’art visuel pour philosopher autour de thématiques comme l’amour, la joie, la mort... La philosophie est-elle un moyen pour l’enfant de se construire en tant qu’individu pensant ?

© Philomoos
© Philomoos

Le philosophe et pédagogue américain Matthew Lipman est le précurseur de la philosophie pour les enfants et les adultes. Il met en place des ateliers de discussion à visée philosophique dans lesquels les participants sont invités à développer leur pensée critique. Son premier ouvrage La découverte d' Harry Stottlemeier (1974) met en scène des enfants qui découvrent la logique formelle.

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Lorsque Sigmund Freud perd sa fille Sophie...

28 décembre, 2019

Après avoir perdu sa fille Sophie, Sigmund Freud écrit une lettre à son ami et collègue Ludwig Binswanger. Dans cette lettre, il explique que, d'une certaine façon, la douleur est une façon de rester accroché à l'amour et qu'il est alors préférable de ne pas s'en débarrasser complètement.

Lorsque Sigmund Freud perd sa fille Sophie...

Après la perte de sa fille Sophie, Sigmund Freud se voit obligé de changer ses nombreuses théories sur le deuil. Il prend pleinement conscience du fait que cette douleur, ce vide, ne disparaîtra jamais.

La douleur peut s’atténuer au fil du temps, mais elle ne s’oublie pas. Il comprend qu’il n’existe pas de refuge dans lequel il peut soulager sa souffrance, car la mort d’un enfant est, selon lui, quelque chose d’inconcevable.

Sophie Freud est la cinquième fille de Sigmund Freud et de Sophie Halberstad. Elle est née le 12 avril 1893 et devient presque immédiatement la fille préférée de son père. Cette petite fille, sans réellement que l’on sache pourquoi, adoucit le caractère tyrannique et patriarcal du père de la psychanalyse. Elle est belle, résolue et décidée, et suit toujours ses envies sans prendre en compte les opinions de son entourage.

À l’âge de 20 ans, elle épouse Max Halberstadt, un photographe et portraitiste de Hambourg. Ce jeune homme de trente ans n’est pas riche, ni distingué, ni très ambitieux, raison pour laquelle Sigmund Freud est conscient du fait que sa fille va manquer de certaines choses. Néanmoins, il ne s’opposera pas à cette union et fait promettre à sa fille de le tenir au courant de ses problèmes et préoccupations.

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Freud et la pyschanalyse

Freud 620 

1950. La psychanalyse vue par les Actualités Françaises.

Chez l'enfant "un dessin naïf peut exprimer tant de drames". La marionnette de Guignol " lui permet d'exprimer sa révolte contre l'autorité"

1967. André Malraux donne son point de vue sur Freud et ses théories.

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Salvador Dali : Freud, l'hyperréalisme métaphysique.

video 08 janv. 1978










Salvador DALI parle de son admiration pour Freud qui est un hyperréaliste. Dali précise à nouveau : "Le surréalisme, c'est moi mais en train d'évoluer vers l'hyperréalisme métaphysique."

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Jean Yanne en 1971 : "Tout est tabou"

Archives Qu'est-ce qui est drôle ? Et quand est-ce que la blague ne "passe" plus ? En 1971, l'humoriste, acteur, réalisateur, chanteur Jean Yanne, interdit de télévision et de radio pour certains de ses sketches de jeunesse, revient sur la grande affaire de sa vie : ce qui fait rire, ou pas. 

Il a joué chez Godard, Pialat ou Chabrol. Mais c'est pour son humour acide et son personnage bourru à la gouaille parisienne qu'il reste dans l'imaginaire collectif. En 1971, entre deux prises sur un tournage, Jean Yanne prend le temps de s'arrêter sur ce qui le fait rire : les gaffes, les anachronismes et les décalages... et sur ce qui fait (ou pas) rire les autres. 

Quand ça ne fait pas rire

Il a été évincé de ses émissions de radio, ses shows télé ont déplu au ministère de l'Information, et furent interdits. Des années plus tard, Jean Yanne analyse les raisons pour lesquelles une plaisanterie passe ou non. 

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La chansonite chronique. Une maladie incurable mais bénigne

LE 31/12/2020

À retrouver dans l'émission

LSD, LA SÉRIE DOCUMENTAIRE

par Perrine Kervran

Si vous avez des symptômes, il faut les chanter !

Mario Lanza, acteur et chanteur américain, Singing in the shower, 1950
Mario Lanza, acteur et chanteur américain, Singing in the shower, 1950 Crédits :  Graphic House - Getty

Certaines personnes connaissent un grand nombre de chansons, les chantent à tout propos, pour ponctuer ou illustrer la conversation en cours, pour faire passer un message immédiat, ou sans raison, pour le plaisir de chanter, parce que c'est vital pour elle.

Dénombrer le répertoire de ces gens est peine perdue. En première approche, ils diraient 200 chansons, mais en creusant un peu attentivement, on dépasse rapidement le millier.

Notre cher Georges Brassens était un cas sévère de chansonite chronique. Un véritable juke-box des deux siècles qui l'avaient précédé. Il en remontrait à Trenet sur ses propres chansons, par exemple. François Béranger et Charles Aznavour étaient un peu comme ça aussi.

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Covid-19 : la déprime des personnes âgées isolées


 



Selon le réseau des Petits frères des pauvres, la deuxième vague de l’épidémie a été plus difficile à supporter que la première pour les seniors. Par     Publié le 1er  janvier 2021



Chantal Removille, psychomotricienne, lit un conte à la Maison Daelia, centre non-médicalisé pour personnes âgées, à Paris, le 17 décembre 2020.

C’est l’heure du conte, rue George-Sand. Dans l’ouest de Paris chic et froid en ce 17 décembre 2020, Chantal, les cheveux bleus, face à six octogénaires tout ouïe, raconte l’histoire de deux Esquimaudes que leur tribu abandonne dans la forêt faute de vivres pour les nourrir.

Vouées à mourir, les deux « plus vieilles que vieilles » s’en sortent vivantes en pêchant et en chassant. « Ouf ! », soupire l’auditoire. Enhardie par la démonstration de « la force de caractère » des ancêtres, Michelle, 84 ans, s’écrie : « C’est ce que vivent les personnes âgées aujourd’hui. Il ne faut pas se laisser isoler ! Heureusement qu’il y a des lieux comme ici pour ne pas se sentir esseulée. »

2021 : Edgar Morin espère que les forces "créatives" et "lucides" vont s'imposer face à la crise du Covid-19 même si elles sont "encore très faibles"

  

Publié 

Pour le philosophe et sociologue, la pandémie n'est qu'une des nombreuses crises de l'histoire auxquelles il se dit "habitué". Il estime qu'il faut apprendre à vivre avec l'inconnu, à "surmonter les crises", plutôt que de s'indigner.

Le philosophe et sociologue Edgar Morin, en mars 2019. (PASCAL GUYOT / AFP)

"Il faut qu'on apprenne à vivre dans l'incertitude", plaide le sociologue et philosophe Edgar Morin, invité de franceinfo vendredi 1er janvier, alors que l'année 2021 démarre sous le signe de l'épidémie de Covid-19. Il appelle à "avoir le courage d'être prêts à résister aux forcesnégatives". Selon Edgar Morin, "la crise favorise les forces les plus contraires" et parfois, les colères "rendent l'esprit aveugle et unilatéral". L'intellectuel espère que les "forces créatives" et les "forces lucides" puissent "s'imposer bien qu'elles soient encore très dispersées et très faibles".

franceinfo : Avez-vous été surpris par l'épidémie de coronavirus ?

Edgar Morin : J'ai été surpris par la pandémie. J'ai été habitué à voir arriver l'inattendu dans ma vie. L'arrivée d'Hitler était inattendue pour tout le monde. Le pacte germano-soviétique était inattendu et incroyable. La résistance de Moscou a été incroyable. Le déclenchement de la guerre d'Algérie a été inattendu. Je n'ai vécu que par l'inattendu et par l'habitude des crises. Dans ce sens-là, je vis une crise nouvelle, énorme, mais qui a tous les caractères de la crise. D'un côté, elle suscite de l'imagination créative et de l'autre côté, elle suscite des peurs et des régressions mentales. Et on cherche le salut providentiel, on ne sait pas comment.

Est-ce que la crise du coronavirus nous apprend à vivre avec l'inattendu ?

C'est ce que l'on doit apprendre parce qu'il faut savoir que dans l'histoire l'inattendu arrive et arrivera encore. On a cru vivre dans de fausses certitudes, avec les statistiques, avec les prédictions, avec l'idée que tout était stable alors que déjà tout commençait à être en crise. On ne se rend pas compte. Il faut qu'on apprenne à vivre dans l'incertitude, c'est-à-dire avoir le courage d'affronter, d'être prêt à résister aux forces négatives qui peuvent arriver. C'est cela, la question de changement de mentalité. Aujourd'hui, par exemple, on a oublié que la crise de la biosphère dont on a pris conscience dans les années 70 subsiste et s'aggrave partout. Là aussi, il faut s'attendre à des évènements auxquels on ne s'attendait pas auparavant.

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Nathanaël Wallenhorst : «Nous voulons un autre monde, et nous le voulons maintenant»

Par Anastasia Vécrin, dessin Xavier Lissillour — 1 janvier 2021

Nathanaël Wallenhorst : «Nous voulons un autre monde, et nous le voulons maintenant»

Nathanaël Wallenhorst : «Nous voulons un autre monde, et nous le voulons maintenant»

S’inspirant des analyses du sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa, le docteur en sciences de l’éducation invite à combattre le néolibéralisme grâce à la «résonance», concept opposé à l’accélération du monde et s’appuyant sur l’écoute des autres. Une réflexion qui ne relève pas uniquement du développement personnel, mais qui s’ancre dans une pensée politique révolutionnaire.

Alors que l’horizon politique semble complètement fermé en ces temps de pandémie, il est des idées qui se déploient, qui infusent et qui, pourquoi pas, pourraient changer le monde. Parmi elles, les analyses du sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa, qui a si bien décrit l’accélération à l’œuvre dans nos sociétés (1), auquel il oppose non pas la décélération, mais une voie magistrale : la «résonance» (2). Plus qu’une métaphore musicale, le concept propose un nouveau rapport au monde, aux autres et aux choses, basé sur l’écoute. Des «convivialistes», ce mouvement international (3) qui veut lutter contre le néolibéralisme et qui inspire les partis de gauche, s’en emparent dans un essai vivifiant : Résistance, résonance : apprendre à changer le monde avec Hartmut Rosa (éd. Le Pommier). Rencontre avec Nathanaël Wallenhorst, docteur en sciences de l’éducation, enseignant à l’Université catholique de l’Ouest (UCO), qui a coordonné l’ouvrage.

En quoi le concept de résonance de Hartmut Rosa peut-il être une boussole pour changer notre rapport utilitariste au monde ?

Le concept de résonance est formalisé par Rosa en 2016, dans le prolongement de la tradition intellectuelle de la «théorie critique» qui analyse les processus d’aliénation de la modernité capitaliste tout en proposant des voies pour déjouer cette aliénation. La «résonance» vient s’opposer à l’«accélération», qui constitue la principale aliénation de notre époque avec cet impératif de croissance qui nous contraint à une accélération perpétuelle et insoutenable. Le problème vient du fait que nos sociétés contemporaines ne peuvent se stabiliser que dans ce mouvement de la croissance et de l’accélération de l’innovation, comme le montre la fragilisation engendrée par l’arrêt de cette course folle avec la pandémie de Covid-19. Une belle illustration de la nécessité urgente et absolue de changer de paradigme !

«Côté culture, l’épisode Covid aura du bon»

Par Julien Gester Ève Beauvallet Marie Klock et Sandra Onana — 1 janvier 2021

Le Centre Pompidou lors de la fermeture des lieux culturelles, le 13 mars.

Le Centre Pompidou lors de la fermeture des lieux culturelles, le 13 mars. Photo Cyril Zannettacci. Vu pour Libération

Au terme d’une année dévastatrice pour le monde de la création artistique, Libération a donné carte blanche à quatre artistes - cinéaste, femme de théâtre, bédéaste ou auteur - pour imaginer ce qui pourrait émerger du champ de ruines.

Benoît Forgeard : «En art, rien de tel que la contrainte»

Auteur au cinéma de comédies d’anticipation presque trop bien vues pour n’être que drôles (Gaz de France, Yves), le cinéaste retient avant tout de cette année qu’il ne faut plus rien chercher à anticiper.

«Je pèche par optimisme, mais côté culture, l’épisode Covid aura du bon. On peut être certain que les spectacles proposés à la réouverture des salles auront été parfaitement répétés, et beaucoup ont redécouvert le théâtre à l’occasion du confinement, via Internet. La Comédie-Française a fait un tabac, une nouvelle fenêtre s’est ouverte. Cette obligation à se virtualiser a permis d’attirer l’attention de nouveaux publics. En art, rien de tel que la contrainte. Expérimentation à poursuivre quand plus rien ne nous y forcera.

«Le cinéma a pris cher, encore que, dans ce contexte moins concurrentiel, les films français ont fait plus d’entrées que les américains. Mais la période semble avoir entériné un changement de rapport de force. Le temps d’un petit somme, les plateformes ont triplé de volume. C’est avec elles qu’il va falloir dealer. Attention toutefois : une panne mondiale d’Internet sur plusieurs mois aurait pour effet de relancer les salles. Aussi, je préconise de ne pas nous en débarrasser. Comme souvent, la société civile a plus de clés qu’elle ne l’imagine. Pour rééquilibrer les forces et contraindre les Gafa, il suffirait de se mobiliser. La résiliation de millions d’abonnements pourrait-elle faire pression ? Faudrait tenter. Qui commence ?»

« C’est désormais dans l’intime que les femmes cherchent leur dignité »

Par Nicolas Truong   Publié le 1er janvier 2020



Directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Eva Illouz est une sociologue des émotions, qui a notamment publié Les Sentiments du capitalisme (Seuil, 2006) et La Fin de l’amour : enquête sur un désarroi contemporain (Seuil, 416 pages, 22,90 euros). Intellectuelle engagée dans les combats sociaux et politiques de son temps, elle analyse comment l’intime est devenu une question politique.

Qu’est-ce que l’intime ?

Pour bien comprendre ce qu’est l’intime, il faut le replacer dans le contexte de l’évolution du mariage. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, un mariage paysan ou bourgeois est une union dans laquelle on n’exprime ni son moi individuel ni ses émotions comme expression de sa singularité.

Le mariage n’est pas non plus le lieu de l’épanouissement des individus, c’est plutôt une institution sociale qui a pour vocation de mettre en œuvre les normes, les codes, les valeurs et les attentes de la société. Il peut y avoir de l’affection, mais dans ce type de mariage, les hommes et les femmes exécutent des rôles, sont différenciés, chacun cantonné dans sa sphère d’action – même si, dans les ménages paysans, les hommes et les femmes peuvent travailler ensemble.

Au lycée, le ton des amours


 


Par Laurène Daycard — 1 janvier 2021

Pages exraites du fanzine réalisé par des élèves du lycée Ernest Ferroul, de Lézignan-Corbières.

Pages exraites du fanzine réalisé par des élèves du lycée Ernest Ferroul, de Lézignan-Corbières. Photos DR

La journaliste Laurène Daycard a animé en 2020 un atelier d’écriture dans un établissement de l’Aude. A partir du mot «amour», des élèves de seconde professionnelle ont écrit des textes, rassemblés dans un fanzine en forme de journal intime collectif, où les drames personnels côtoient la légèreté adolescente.

«A quoi pensez-vous quand je vous dis "amour" ?» Plus de vingt paires d’yeux me fixent, avant de jeter tout ce qui leur traverse l’esprit sur une feuille. «Coup de foudre», «papouilles» et «c’est compliqué» ressortent. J’encourage ceux qui ont le trac de la page blanche : «Qu’importe ce que vous allez mettre, ce sera forcément bien, parce que vous aurez été le puiser en vous.»

Ce 7 janvier 2020, je lance l’animation d’un atelier d’écriture avec trois classes de seconde en filière professionnelle du lycée Ernest-Ferroul, de Lézignan-Corbières (Aude). J’ai 30 ans, je suis journaliste, aguerrie aux questions de genre, et j’ai envie de comprendre comment les ados vivent aujourd’hui le rapport à l’amour. A partir des textes, on créera un «fanzine», un journal fabriqué avec des ciseaux, de la colle, de vieux magazines découpés et une photocopieuse.

J’ai découvert au lever du jour l’établissement dans lequel je vais passer la semaine, un mastodonte de béton érigé en pleine zone industrielle, depuis 2016, pour fédérer la jeunesse des campagnes avoisinantes, environ 1 200 élèves. En salle des profs, Dominique Angelvy, le professeur documentaliste qui a impulsé ce projet, m’offre un café. Sa consœur Vanessa Le Berrigaud me claque la bise. Je viens de passer une nuit blanche, terrorisée à l’idée de retourner à l’école, mais cette fois-ci du côté de l’estrade. Voyant mes traits tirés, elle me glisse qu’elle a, elle aussi, passé une nuit affreuse. «La plupart des profs font des insomnies les veilles de rentrée»,sourit-elle, avant de pousser la porte du CDI. Je vais retrouver l’une de ses classes, en section «accompagnement, soins et services à la personne» (ASSP). Les deux autres, ce sont les bac pro «commerce» et «conducteur transport routier marchandises» (CTRM).

Macron, Hollande, Sarkozy : entre les présidents et leur père, une histoire compliquée

Par   et      Publié le 31 décembre 2020




La salle des fêtes de l’Elysée est pleine à craquer. Les trois cents invités attendent Emmanuel Macron, qui s’entretient à l’étage avec François Hollande, pour la passation des pouvoirs, ce 14 mai 2017. L’orchestre de la garde républicaine joue L’Apothéose de Berlioz. Les dignitaires de la République conversent sous les plafonds à caissons du salon. Brigitte Macron, en robe bleue, est entourée de ses deux filles, Tiphaine et Laurence. On ne voit qu’elles, les Auzière, cheveux blonds, silhouettes fines et élégantes, leur joie évidente, et l’excitation de leurs enfants. Il y a aussi leurs conjoints, et leur frère, Sébastien.

Guidé par les huissiers vers le carré de la famille, un ami du jeune président cherche en vain du regard le « côté Macron ». Il finit par apercevoir un homme de taille moyenne, les cheveux dégarnis et coiffés en arrière, avec un nœud papillon. Les bras croisés, celui-ci observe avec un air ronchon et amusé la valse des courtisans qui guettent le nouveau chef de l’Etat. L’invité, qui lui trouve une vague ressemblance avec « Emmanuel », vient se présenter à lui :

– Ça n’arrive pas à tout le monde d’être le père d’un président qu’on installe…

– Non, sans doute, répond Jean-Michel Macron, glacial. Puis, regardant sa montre : « Vous savez si ça dure longtemps ? » 

Morgellons


 




Les « Morgellons » ou « maladie des Morgellons » est une dermatose controversée, signalée aux États-Unis en 2002, mais qui pourrait avoir des origines plus anciennes. Elle est actuellement caractérisée « par la présence de filaments de plusieurs couleurs qui se trouvent sous, sont enrobés dans la peau ou en font saillie »1. Les fibres retrouvées dans ces lésions cutanées ulcéreuses spontanées sont inertes ou organiques, blanches, noires, rouge ou bleues1. Les patients décrivent souvent aussi des sensations de picotement ou prurit ou parfois l'impression que quelque chose de rampe sous leur peau, évoquant une parasitose sous-cutanée. Aucun parasite n'étant généralement retrouvé, ce syndrome a été et est encore le plus souvent considérée comme une forme de « délire parasitaire » ou syndrome d'Ekbom, un trouble factice, ou encore un syndrome collectif d'origine psychogène. Quelques auteurs estiment toutefois que la maladie des Morgellons est une véritable maladie somatique d'origine infectieuse, qui pourrait avoir comme cause la bactérie responsable de la maladie de Lyme, ou correspondant à une anomalie de la peau qui intègrerait localement des fibres provenant de l'environnement extérieur1.

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On refait le film, avec Chloé Galibert-Lainé

LE 29/12/2020

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE CULTURE

par Maylis Besserie

Un tourbillon d'images pour nos imaginaires virtuels: la chercheuse et réalisatrice Chloé Galibert-Lainé donne du sens à nos vertiges contemporains avec deux films à mi-chemin entre fiction et documentaire. 

Négatif photographique
Négatif photographique Crédits :  Auteur : Smith Collection/Gado / Contributeur - Getty

Comment s'orienter dans la pensée à l'ère du flot numérique ? C'est la question à laquelle la chercheuse à l'ENS-PSL Chloé Galibert-Lainé consacre sa thèse en recherche et création, thèse explorant notamment l'éthique et la politique du cinéma contemporain. Elle en tire deux films, restituant l'expérience d'une réalisatrice-spectatrice, l'écran noir comme une salle de projection, l'infini horizon d'internet pour espace d'archives. Ses deux films sont disponibles sur son site internet, ainsi que de nombreux métrages qui accompagnent et nourrissent son travail de recherches théorique. 

Ces deux films sont comme des réponses à deux films qui m'ont affectée émotionnellement, presque physiquement. Je les pense presque comme des remake mais aussi comme des analyses de la mécanique que ces deux films mettent en place. (Chloé Galibert-Lainé)

Ce qui m'intéresse dans mon travail de recherche et de création, c'est l'activité spectatorielle, qu'est-ce que ça fait quand on regarde des images et qu'est-ce que les images nous font quand elles nous regardent ? (Chloé Galibert-Lainé). 

Le premier, Watching the pain of others, film entre l'essai et le journal de bord, propose une réponse intime au visionnage du film de Penny Lane, The Pain of others (2018), lui-même constitué du montage d'un ensemble de témoignages en ligne. Autant d'extraits vidéos qui documentent l'air du temps, une époque où chacun se construit un univers virtuel, une communauté " non pas d'empathie" mais plutôt " agglomérat silencieux de clics et de likes". La chercheuse filme sa réaction face à ce flot d'images, documente ses recherches pour tenter d'y voir plus clair, entre le vrai et le faux, l'authentique et la construction face à la constante mise en scène de soi sur les réseaux. 

Dans "Watching the pain of others", je voulais partager mon ressenti de spectatrice avec le film de Penny Lane qui est lui-même un film de spectatrice. (Chloé Galibert-Lainé)

Son second moyen-métrage, Forensickness, a pour point de départ le film de Chris Kennedy, Watching the Détectives (2017), film entièrement construit sur les photos partagées par les internautes à la recherche des terroristes responsables de l'attentat de Boston de 2013.  Sur les traces virtuelles des enquêteurs, Chloé Galibert-Lainé remonte le fil des correspondances, des réseaux de sens qui se déploient et s'entretiennent au travers ce kaléidoscope virtuel.

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