— 30 décembre 2020
Un anniversaire confiné sans les copines. Melyna, 9 ans
Que retiennent les plus jeunes de l'année écoulée ? Des souvenirs plus ou moins joyeux, malheureusement toujours liés au Covid-19.
«Qu’est-ce qui t’a le plus marqué en 2020 ?» A cette question, les enfants interrogés par Libération n’ont pas eu besoin de fouiller longtemps dans leur mémoire pour en extirper leur réponse: un souvenir, à chaque fois lié à la pandémie. Un anniversaire sans les copines, des grands-parents qu’on ne peut plus embrasser, l’école à la maison, le port du masque, le décompte des victimes du Covid aux informations… les enfants racontent leur année chamboulée.
Zoé, 9 ans, Paris : «Plus tard, je dirai à mes petits-enfants que l’école à la maison, c’est pas cool»
«Le Covid m’a beaucoup marquée. Pendant le premier confinement, on était enfermés toute la journée dans un petit appartement avec mes parents et mon petit frère. Et en plus on était en plein travaux donc c’était pas pratique. On a passé tout le confinement sans canapé et ça a été un peu chaud quand même. C’était dur de pas prendre l’air et j’aime bien l’école donc ça m’a embêtée de pas y aller. Avec mon frère, on se disputait tout le temps et ça criait à la maison. Mais bon, au final, il y avait une bonne ambiance. Tous les matins on bronzait sur le balcon, ça faisait du bien et c’était rigolo.
«Maintenant ça va mieux, on prend sur nous et puis on peut sortir. Mais on peut pas voir les arrières grands-parents et les grands-parents. J’ai vu ceux du côté de ma mère cet été mais on pouvait pas leur faire de câlins et ça m’a énervée tout ça. Je me souviendrai toute ma vie de cette année avec le Covid. Plus tard, je dirai à mes petits-enfants que l’école à la maison, c’est pas cool.»
Melyna, 9 ans, Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) : «Je voulais inviter mes amies pour mon anniversaire»
«Je me souviendrai surtout du deuxième confinement que j’ai trouvé plus dur que le premier parce que j’en avais marre à force. Et il y avait mon anniversaire le 30 octobre. Je voulais inviter mes amies, j’avais commencé à faire la liste et on a appris qu’on allait être reconfinés. J’ai ressenti un peu de colère et j’étais un petit peu triste parce que je voulais que mes copines voient ma maison parce que ça faisait longtemps qu’elles n'étaient pas venues. On a fêté mon anniversaire avec mes parents et mon petit frère. J’ai eu un micro de karaoké et des rollers et on a mangé un gâteau au beurre caramélisé. J’espère que l’année prochaine il n’y aura plus le coronavirus pour le fêter avec mes copines.»
Oussmane, 10 ans, Paris : «Cette année, même s’il y a le Covid, j’ai eu une petite sœur et un petit frère»
«Le Covid et le premier confinement, c’était ennuyeux mais ça restera gravé dans ma mémoire. Rester à la maison c’est bien pour profiter des parents mais, en même temps, je restais trop à la maison. J’aimais bien faire la cuisine, j’ai appris à faire des tartes, des crêpes, c’est facile en fait. Des fois, je trichais un peu et j’allais jouer à des jeux vidéo chez un copain. Ah oui et cette année, même s’il y a le Covid, j’ai eu une petite sœur qui est née en janvier et un petit frère qui vient de naître. Je suis plutôt content. Je trouve ça bien comme responsabilité de m’en occuper. Mais c’est le Covid qui m’a le plus marqué quand même.»
Tito, 10 ans, Rennes (Ille-et-Vilaine) «Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on était comme en prison mais bon»
«Ce qui m’a marqué, c’est le confinement parce que c’est arrivé d’un coup. Au départ, le virus ne touchait que la Chine, ce n’était pas vraiment grave. En un rien de temps, il est venu en France et en deux jours, bam, on était confinés. Ça a été un peu embêtant parce qu’il y avait plein de règles à respecter. Avec le soleil dehors, c’était dur de ne pas sortir alors qu’il faisait super beau. J’avais envie de faire des batailles d’eau. On respectait les règles mais des fois, quand on sortait, on voulait aller plus loin que là où on avait le droit d’aller. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on était en prison parce qu’on avait encore quelques libertés mais bon... C’était comme si on n’était pas vraiment libres.
«Au début, comme on savait rien du coronavirus, j’étais inquiet. Mais je me suis rendu compte que plus je m’inquiétais, plus je me faisais des films donc maintenant je suis pas stressé, même si j’ai peur que ma famille attrape le Covid.»
Ambre, 8 ans, Tours (Indre-et-Loire) : «C’était bien de rester avec papa et maman à la maison»
«J’ai aimé un petit peu le confinement parce qu’il n’y avait pas école. Je travaillais un peu moins. Et puis c’était bien parce que je pouvais rester avec papa et maman à la maison et faire plein de jeux donc je m’en souviendrai longtemps.»
Félix, 9 ans, Boucau (Pyrénées-Atlantiques) : «Cette année a été pénible»
«Je me souviendrai beaucoup du Covid-19 parce qu’il a fait deux confinements. Et ça m’a marqué de voir le nombre de morts aux informations le soir. On doit aussi aller à l’école avec le masque et c’est dur de respirer avec. Et puis, on est en groupe de classe donc je peux pas voir les copains qui sont dans d’autres classes et ça m’énerve de ne pas pouvoir jouer avec eux. Je les vois juste quand on est dans le couloir en même temps. Cette année a été pénible. Je n’ai pas aimé grand chose. J’aimerais que le Covid soit fini l’année prochaine et qu’on puisse refaire tout comme avant.»
Chimène, 9 ans, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) : «Je me souviendrai du confinement jusqu’à mes 1 300 ans !»
«Le premier confinement est mon moment préféré de l’année. J’ai adoré parce que, contrairement à d’autres enfants qui n’avaient pas cette chance, j’étais à la campagne et on est restés très longtemps là-bas alors qu’on habite en centre-ville normalement. J’ai appris plein de choses sur les oiseaux, j’ai vu des renards, des chevreuils, des blaireaux, des moutons… J’aime voir le monde naturel. J’ai aussi lu au moins huit livres du Club des cinq, c’était bien. Et puis ma maîtresse est top géniale. On faisait des Zooms et elle nous a montré son potager et les oiseaux de son jardin. Ça me manque beaucoup la campagne. Je me souviendrai de ce confinement jusqu’à mes 1 300 ans !»
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