Par Lorraine de Foucher Publié le 17 février 2021
REPORTAGE A Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis, une équipe médicale tente de soigner des auteurs de violences sexuelles sous obligation thérapeutique, afin d’éviter la récidive. « Le Monde » a passé plusieurs jours dans ce centre.
Pour l’atteindre, il faut d’abord longer les pavillons clairsemés et décrépis si emblématiques de ces asiles du siècle précédent, ces mêmes murs entre lesquels la sculptrice Camille Claudel ou l’écrivain Antonin Artaud ont été internés. A Ville-Evrard, l’un des plus grands hôpitaux psychiatriques de France, qui s’étend en lisière de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), elle se découvre au détour d’une travée : la chapelle de l’établissement, devenue le bâtiment de l’unité de psychiatrie et de psychologie légales, qui accueille une grosse centaine d’auteurs de violences de la région condamnés à des soins.
Depuis 2016, cette ancienne église de pierres grises est le terminus de la chaîne pénale du traitement de la violence intime. Après le jugement au tribunal et, dans un cas sur deux, une peine de prison, l’obligation de soins thérapeutiques est la dernière étape pour ces personnes reconnues coupables de viols, d’agressions sexuelles ou de violences conjugales.