Entre culpabilité et reproches de l'entourage, comment vivre avec le poids d'avoir contaminé quelqu'un de cher ?
Lorsqu'elle a été testée positive au Covid-19 en octobre dernier, Séverine, 45 ans, ne s'attendait pas à devenir la pestiférée de son groupe d'amis. «J'ai été testée positive deux jours après un dîner chez une amie. Lorsque j'ai envoyé un sms à tout le monde pour les prévenir qu'ils étaient cas contacts, je pensais recevoir des messages de soutien. Ce fut tout le contraire.» Blâmes, culpabilisation, leçon de morale: cette chargée de communication, mère de deux enfants, se fait remonter les bretelles comme lorsqu'elle était adolescente. Ses amis lui reprochent de les mettre en danger, de ne pas avoir fait assez attention, de les prévenir trop tard. Séverine comprend leur inquiétude, mais tombe des nues face à leur hostilité.
«Sur le moment, je ne savais plus où me mettre, je m'en voulais tellement. J'avais peur pour eux, pour mes enfants, pour mon mari, pour moi. Je ne sais pas comment j'aurais réagi si l'un de mes amis était tombé malade. Mais avec le recul ça me met hors de moi, car le dîner à plusieurs, tout le monde y est venu de bon cœur, en connaissant le risque potentiel, fulmine Séverine. Ok, j'étais contaminée, mais ça aurait pu être n'importe qui! Et s'ils avaient tant peur du virus que ça, il ne fallait pas se réunir à plusieurs, personne ne les a forcés. Cet acharnement était d'une hypocrisie sans nom!»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire