À l’occasion du cinquantième anniversaire de mai 68, il faut redire l’importance de l’Odéon qui, du 15 mai au soir au 14 juin au matin, fut la principale tribune du “tout est possible”. Là, sur la scène, partout dans le théâtre, une communauté de jeunes gens tenta d’inventer une utopie et de la vivre. Ce fut l’espace, contradictoire et expérimental, de la prise de la parole.
[...] Seconde partie
Abécédaire de maiavec la participation de Philippe Artières, Ariane Ascaride, Lucien Attoun, Pascal Aubier, Rodolphe Burger, Vincent Delecroix, Claire Denis, Michel Eltchaninoff, Jean-Pierre Filiu, Geneviève Fraisse, Boris Gobille, Romain Goupil, Sylvain George, Paula Jacques, Jul, Maylis de Kerangal, Nicolas Klotz, Lola Lafon, Virginie Linhart, Patrice Maniglier, Pascal Ory, Julie Pagis, Mathieu Potte-Bonneville, Élisabeth Roudinesco, Sandrine Treiner, Fred Wiseman.
Mobiliser l'ensemble des acteurs de santé porteurs d'innovations au service de la réduction des inégalités – économiques, géographiques mais aussi face à l'information en santé. Tel est l'objectif du groupe de réflexion « Économie santé » qui vient de présenter sa recommandation 2018 en ce sens.
Le 2 Avril est la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, une occasion de découvrir l'Atelier fiction "Le Papotin", enregistré en 2017 à Paris.
[...] Tous les mercredis depuis plus de 25 ans, le Papotin se réunit pour une séance de rencontres et de lectures. Ce sont ces instants-là que cette émission propose de capter et de partager. Leur fragilité. Leur drôlerie. Leurs détours. Leur sincérité. Leur absolue nécessité.
Equipe de de réalisation : Djaïsan Taouss et Clémence Gross
D'après les Ateliers du Papotin de Driss El Kesri
Réalisation : Alexandre Plank
Parsemez le papier de potins et de papotages… vous obtenez, le Papotin !
Écrit par des personnes autistes, Le Papotin, journal atypique, publie depuis 1990 des entretiens avec des personnalités diverses (sport, culture, politique, etc.) et des textes originaux, récits, chroniques, brèves et poèmes, qui révèlent, par leur singularité, leur brutalité et leur pureté, une part cachée de la vérité. « Ils montrent des choses qu’on ne voit pas », dit le rédacteur en chef de la revue, Driss el-Kesri, qui les accompagne depuis le début.
La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, a présenté la feuille de route 2018-2020 de la stratégie nationale de santé sexuelle à l'occasion d'un déplacement au Planning familial de Lille. Cette feuille de route comprend 26 mesures, issues des propositions du comité de pilotage placé sous la présidence du Pr Patrick Yeni. Ces mesures visent plusieurs objectifs à l'horizon 2030, dont les principaux sont l'absence de nouvelles infections à VIH et l'élimination des épidémies d’IST.
Un premier train de mesures est concentré sur la communication et la formation dans le domaine de la santé sexuelle, symbolisé par la production d'un plaidoyer interministériel pour promouvoir l'éducation à la sexualité. Des campagnes spécifiques de dépistage du VIH et des IST et des hépatites à destination des populations clés seront organisées en France par les ARS, avec un cahier des charges national précisant leurs objectifs.
Dans un entretien au « Monde », la philosophe s’inquiète de l’offensive menée par les mouvements antiavortement au nom d’une idéologie qui défie la nature.
LE MONDE| |Propos recueillis par Nicolas Truong
Philosophe, Elisabeth Badinter n’a cessé de questionner les rapports entre les hommes et les femmes et de promouvoir un féminisme progressiste et républicain. Essayiste, elle s’attache à réfuter l’idée d’un amour maternel inné (L’Amour en plus, Flammarion,1980), à défendre une ressemblance entre les sexes (L’un est l’autre, Odile Jacob, 1986), à étudier les racines de l’emprise des religions sur le corps des femmes ou bien encore à critiquer les impasses du néoféminisme (Fausse route, Odile Jacob, 2003).
Pour Le Monde, Elisabeth Badinter revient sur le mouvement #metoo et s’alarme de l’offensive d’une nouvelle droite catholique et identitaire contre les libertés des femmes, comme le droit à l’avortement.
Interdiction des relations sexuelles entre majeurs et moins de 15 ans, allongement des délais de prescription pour les crimes sexuels sur les mineurs, élargissement de la définition du harcèlement sexuel et moral, création d’une contravention d’outrage sexiste… Le projet de loi présenté par Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, et Nicole Belloubet, ministre de la justice, va-t-il dans le bon sens ?
Je suis contente que l’on ait tenu compte des avertissements du Conseil d’Etat contre les condamnations automatiques de jeunes majeurs qui auraient des relations sexuelles avec une adolescente de moins de 15 ans. En revanche, je regrette que l’âge du consentement soit fixé si tard et souhaite vivement que l’on tienne compte des observations du planning familial concernant les différences de maturité entre adolescents de 13 à 14 ans.
Le livre. L’épigénétique ? Ce terme un peu abscons a plusieurs sens. En premier lieu, il englobe les mécanismes qui font qu’à partir d’un même programme génétique, d’abord contenu dans une cellule unique, un organisme développe et entretient une vaste panoplie de tissus et d’organes différents.
Ensuite, l’épigénétique renvoie à toutes les influences, y compris extérieures à l’individu – alimentation, environnement, microbes, stress… – qui régulent l’activité des gènes. Enfin l’épigénétique pose la question de la transmission à travers les générations de ces influences qui s’exercent sans même modifier la séquence de notre ADN.
Dans une tribune au « Monde », l’essayiste Marianne Durano explique que face au règne des technologies qui remplacent ce qui est naturel et gratuit en biens artificiels et marchands, l’« écologie intégrale » est une idée salutaire, car elle propose d’accepter enfin nos limites.
LE MONDE| |Par Marianne Durano (Membre de la revue "Limite")
Tribune. « Il faut trouver la limite car la société est ouverte à tous les possibles, mais la manipulation et la fabrication du vivant ne peuvent s’étendre à l’infini sans remettre en cause l’idée même de l’homme et de la vie. » Cette phrase n’est pas tirée de l’encyclique Laudato si’ (« Loué sois-tu ») du pape François, mais du discours du président Macron devant la Conférence des évêques de France. Comment nier en effet que notre puissance technique grandissante bouleverse nos conditions d’existence ?
En novembre 2017, quinze mille scientifiques lançaient un cri d’alarme sur l’état de la planète, pointant huit domaines où les limites de ce que la biosphère est capable de supporter ont déjà été franchies.
Deux mois plus tard, s’ouvraient en France les Etats généraux de la bioéthique, intégrant officiellement au débat public de nouvelles transgressions anthropologiques : utilisation d’embryons humains pour la recherche médicale, sélection génétique préimplantatoire, développement des interfaces cerveau-machine, ouverture de la procréation médicale assistée (PMA) à des femmes fécondes, autoconservation ovocytaire, insémination postmortem, légalisation du suicide assisté, gestation par autrui, etc.
Le scénariste et dessinateur Richard Peyzaret, alias F’murr, s’est éteint, mardi 10 avril, à l’âge de 72 ans. Il laisse derrière lui une œuvre traversée par le non-sens et la poésie.
Des brebis maniant l’art du calembour et de la réflexion métaphysique. Un berger nonchalant au patronyme impossible, Athanase Percevalve, doté d’un chien sans nom aussi intello que les bêtes qu’il est censé garder. Un bélier noir incompris, souffrant de ne pouvoir affirmer sa domination masculine sur le reste du troupeau. Des anges qui passent, des serpents qui se mordent la queue, des coucous suisses qui s’affrontent en plein ciel, un Indien chevauchant un tricycle volant…
Ce petit théâtre de l’absurde avait un nom à l’allitération choisie : Le Génie des alpages. Il avait aussi un démiurge, au pseudonyme sonnant comme une onomatopée : F’murr. L’auteur de bande dessinée Richard Peyzaret – son vrai nom – s’est éteint mardi 10 avril, à l’âge de 72 ans. Il laisse derrière lui une œuvre traversée par le non-sens et la poésie, étanche à toute mode et à toute tendance.
[...] 15h15, Benoit Hamon arrive devant la chapelle de l’hôpital psychiatrique de Bron du Vinatier. Le Dr Salvarelli, un des chefs du Vinatier l’attend. Mis à part le nom que tout le monde connaît, l’hôpital psychiatrique éparpillé sur son gigantesque territoire d’une fois et demie la superficie du Vatican est nimbé d’un mystère inquiétant. La psychiatrie fait peur. En tout cas chez l’adulte.
Le Dr Salvarelli ouvre la salve : "L’ARS me dit que je garde mes patients trop longtemps. Mais quand mes patients vont mieux je ne peux pas les lâcher dans la nature. Et les services médico sociaux ne veulent pas les prendre. Et d’ailleurs on ne me donne pas l’autorisation de les laisser sortir"
Le Kathakali à travers le corps, le récit, la mémoire et la fantaisie de trois femmes occidentales, contemporaines.
Frappées par la beauté et la force du Kathakali, Nathalie, Catherine et Annie ont entrepris, séparément et à des périodes différentes de leurs vies, d'aller jusqu'en Inde du sud. Il leur fallait puiser à la source même de cet art total, dansé uniquement par des hommes. Après des années d’une pratique assidue, elles allaient revenir, riches d'une grammaire commune. Cependant une même question les travaillait au corps : que faire de ce trésor sinon le transcender et le partager ?
Il lui faut tout, tout de suite. Sinon il explose. « Mais sa pathologie dépasse le tribunal ». La psychiatrie plutôt que la prison.
« C’est une robe noire que vous avez, pas une blouse blanche. » L’avocat du prévenu de menaces de mort a su dire tout haut ce que tout le tribunal pensait tout bas, pendant l’heure et demie consacrée au procès : à 24 ans, cramponné à la vitre du box, a mis « le système face à ses carences ».
Déficient mental, intolérant à la frustration et difficile à canaliser, il a, selon les mots de son tuteur, « un désir d’immédiateté ou d’explication ». L’avocat du jeune homme analyse : « Il relève d’une structure qui n’existe pas en France, un mixte entre détention et structure de soin ».
Finir une tâche urgente, s’amuser jusqu’au bout de la nuit avant de retourner au bureau, ou lire tout Balzac d’une seule traite. Qui n’a jamais n’a jamais rêvé de ne pas avoir à dormir ? L’historien Jonathan Crary, peut-être. En tout cas, il n’a aucune envie d’être transformé en bruant à gorge blanche par l’armée américaine. Le Pentagone observe de près ces oiseaux qui peuvent rester éveillés pendant sept jours d’affilée.
Quiconque a vécu sur la côte ouest, en Amérique du Nord, le sait sans doute : des centaines d’espèces d’oiseaux migrateurs s’envolent tous les ans à la même saison pour parcourir, du nord au sud et du sud au nord, des distances d’amplitude variable le long de ce plateau continental. L’une de ces espèces est le bruant à gorge blanche. L’automne, le trajet de ces oiseaux les mène de l’Alaska jusqu’au Nord du Mexique, d’où ils reviennent chaque printemps. À la différence de la plupart de ses congénères, cette variété de bruant possède la capacité très inhabituelle de pouvoir rester éveillée jusqu’à sept jours d’affilée en période de migration. Ce comportement saisonnier leur permet de voler ou de naviguer de nuit et de se mettre en quête de nourriture la journée sans prendre de repos. Ces cinq dernières années, aux États-Unis, le département de la Défense a alloué d’importantes sommes à l’étude de ces créatures.