| 09.04.2018
Début mars, onze personnalités de la santé publiaient une tribuneprônant la création d'un statut unique et mixte des médecins Français. Des personnalités comme les Drs Jean-Paul Ortiz et Patrick Gasser de la CSMF, le chirurgien et universitaire Pr Guy Vallancien ou encore le politique Claude Evin en étaient signataires. Une réforme du statut de médecin permettrait selon eux la fin des clivages ville/hôpital et un exercice « quel que soit le lieu, dans lequel s’inscriraient les nouvelles générations ».
En réponse à cette tribune, qu'elles jugent « très masculine », onze femmes médecins*« d'horizons professionnels et d'exercices variés, mais toutes attachées au Service Public et à ses valeurs », répondent à leurs confrères. Leur analyse est différente. L'antagonisme entre activité hospitalière et en ville n'est pas « la source des blocages » du système de santé. Selon elles, il n'existe pas de concurrence mais elles identifient d'autres freins comme l'absence de dossier partagé, le manque de prise en charge globale ville/hôpital intégrant la prévention ou encore la rémunération à l'acte.
D'autres priorités pour réformer le système de santé
Les signataires nient aussi les difficultés des médecins à pouvoir avoir un exercice mixte actuellement : « L’exercice médical mixte ville/hôpital est possible : Il y a plus de 5 000 praticiens hospitaliers à temps partiel et des dizaines de milliers d’attachés hospitaliers dont la majorité a un exercice mixte », argumentent les praticiennes. Le propos est nuancé cependant : « En revanche il faut s’interroger sur les différences de statuts au sein même de l’hôpital, notamment pour les attachés, oui, cela mérite discussion ».
Ces onze médecins, parmi lesquelles figurent quatre généralistes, craignent surtout la disparition du service public et pointent donc les dangers marchands d'un statut unique. « Nous ne souhaitons pas un statut de prestataire se vendant au plus offrant » ajoutent-elles. Avant de conclure : « Plus que s’attaquer par idéologie à des statuts hospitaliers (...), l’urgence est de construire une offre de soins de proximité en évitant un modèle à deux vitesses avec des prestations low cost et d’autres surfacturées », concluent-elles.
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