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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 4 juin 2022

Géographie des premiers pas de l'humanité

Géographie à la carte  Épisode du jeudi 2 juin 2022 par Quentin Lafay

Retour à l'évolution ©Getty - altmodern

Résumé

Pourquoi entreprendre une géographie des premiers pas de l'humanité ? Pour déconstruire quelques concepts comme celui de berceau, d’origine géographique de l’humanité, celui de sortie de l’Afrique, mais aussi celui de dispersion régulière des hominides à travers le monde, sur les cinq continents.


avec :

Antoine Balzeau (chargé de recherches au CNRS, chercheur au Muséum National d'Histoire naturelle de Paris), Jean-Paul Demoule (Archéologue et préhistorien français. Professeur émérite de protohistoire européenne à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, membre honoraire de l'Institut universitaire de France et ancien président de l'Inrap).


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vendredi 3 juin 2022

Psychanalyse et institution



Troubles des conduites alimentaires : «Les confinements ont fait des ravages»




par Chloé Rabs  publié le 2 juin 2022 

Depuis la crise du Covid, la forte augmentation des cas d’anorexie mentale, de boulimie ou d’hyperphagie boulimique alarme les professionnels. Les listes d’attente s’allongent dans les centres spécialisés, laissant parfois les victimes sans possibilité de soins.

Sur son compte Instagram, Elisa, 17 ans, partage son quotidien parsemé de recettes healthy et d’entraînements à la salle de sport. Un mode de vie sain, mais qu’elle accompagne d’un message un peu particulier : «On va s’en sortir, ne lâchez rien ! #TCA». Comme 1 % des femmes, Elisa souffre d’anorexie, une forme de trouble des conduites alimentaires (TCA). Aujourd’hui sur le chemin de la guérison, tout bascule pour la jeune lycéenne lors du premier confinement de mars 2020. Enfermée chez elle, Elisa démarre des programmes sportifs faisant fureur à cette période. Seulement, très vite, le sport et son poids deviennent une obsession. «Au début c’était très confortable, j’étais contente de perdre du poids. Puis, ça a déraillé… J’ai complètement arrêté de m’alimenter, mon état s’est dégradé et, à la fin, je perdais carrément mes cheveux par touffes.» En août 2020, quatre mois plus tard, Elisa a perdu 15 kilos et n’en pèse plus que 56 pour 1m79.

Santé mentale des enfants et adolescents: «Il y a des jeunes suicidaires qui rentrent chez eux, faute de places» à l’hôpital

par Cassandre Leray  publié le 3 juin 2022 

Alors que la Défenseuse des droits a appelé ce jeudi la Première ministre à mettre en place un plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes, Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie, dresse un état des lieux inquiétant des services de pédiatrie et pédopsychiatrie.

Après deux ans de crise sanitaire, la santé mentale des jeunes reste dans un état alarmant. De nombreux rapports l’ont martelé : la pandémie a fait exploser le mal-être des enfants et adolescents. Ce printemps, la flambée de tout jeunes patients débarquant dans les hôpitaux a continué. Selon le dernier bulletin de Santé publique France, les passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les 11-17 ans se sont maintenus début mai à un niveau élevé, supérieur à celui observé début 2021.

En France, selon l’Insee, l’ascenseur social n’est pas en panne

Par   Publié le 2 juin 2022

Selon une étude novatrice, 70 % des enfants de parents modestes grimpent dans l’échelle des revenus.

Lors d’une épreuve du baccalauréat au lycée Pasteur de Strasbourg, le 17 juin 2019.

Une étude originale, publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le 19 mai, tord le cou à l’idée que la France serait « le » pays de la reproduction des inégalités sociales. Les statisticiens ont, pour la première fois, comparé le revenu 2018 d’adultes de 28 ans à ceux de leurs parents, dix ans plus tôt, pour mesurer la mobilité des ressources entre générations. « Les revenus des parents influencent, bien sûr, fortement ceux des enfants, mais sont loin de les déterminer entièrement », écrivent les auteurs.

Inégalité d'accès aux soins, manque de reconnaissance, conditions de travail : une vaste étude alerte sur le mal-être des infirmiers en Bourgogne-Franche-Comté

Écrit par Guillaume Petit  Publié le 

L'étude menée par l'Ordre national des infirmiers vient confirmer les nombreuses inquiétudes partagées par une très large majorité d'infirmiers de la région Bourgogne-Franche-Comté tant en matière de qualité de l'offre de soins que de perception de leur propre métier. Détails.

C'est une étude qui jette une lumière crue sur la crise de l'hôpital public. Plus de 40 000 infirmiers ont été interrogés par l’Ordre national des infirmiers. Elle dresse un constat alarmant sur la perception de l’offre de soins dans leur territoire d’exercice ou encore leurs conditions d’exercices de leur travail.

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Face à la situation des urgences, Emmanuel Macron au chevet de l'hôpital public

01.06.22

En déplacement au Centre hospitalier de Cherboug, Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures pour tenter de remédier à la situation de l'hôpital, et notamment aux difficultés croissantes que rencontrent les services d'urgences.

Déserts médicaux, hôpitaux sous tension, perte de sens du métier pour les personnels soignants et médicaux : face à la crise systémique qui frappe le monde de la santé, Emmanuel Macron a dessiné les contours de son vaste chantier sur la santé, identifiée comme l’une des priorités de son quinquennat avec le pouvoir d’achat et l’école. À commencer par les urgences, qui craquent sur l’ensemble du territoire.

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Suicide des adolescents : un centre d'accueil dédié, à Poitiers

Écrit par Marie-Noëlle Missud  Publié le 

L'ASAP, accueil et soins pour adolescents en psychiatrie a été créé en 2016 à l'hôpital Henri Laborit de Poitiers. Il reçoit des jeunes juste après leur passage aux urgences psychiatriques. Découverte d'un lieu rare en France.

« Racontez l’histoire des trois petits cochons, à votre manière ». Léa* écrit : « Les trois petits cochons revisités », comme une recette. Celle de la guérison, pour sortir de son mal être qui lui pourrit son adolescence.

Léa a 17 ans, elle est passée par l’ASAP il y a deux ans et aujourd’hui elle revient pour un atelier hebdomadaire pendant huit semaines. ASAP, as soon as possible en anglais, « dès que possible » en français, ou plutôt accueil et soins pour adolescents en psychiatrie. Un drôle de nom pour une structure de l’hôpital psychiatrique Henri Laborit à Poitiers qui accueille des adolescents très dépressifs qui sont parfois passés par une tentative de suicide.

Le lieu a été créé en 2016 pour prendre le relais, après un passage aux urgences du CHU. Ces jeunes ne souffrent pas de psychose ou de maladie qui doit être soignée au fil du temps. Les adolescents qui viennent à l’ASAP ont besoin d’une prise en charge rapide et intense pour être remis sur la route...

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Face à la dégradation de la santé mentale des jeunes, la Défenseure de droits réclame un plan d'urgence




 

Après deux ans de pandémie, la santé mentale des plus jeunes continue de se dégrader selon Santé Publique France, inquiétant largement les professionnels et poussant la Défenseure des droits à alerter le gouvernement.

Augmentation des troubles mentaux accompagnés d’idées ou de gestes suicidaires, incapacité pour les services saturés de proposer des prises en charge adaptées…, la santé mentale des enfants et adolescents ne s’est pas améliorée en ce début 2022, alors même que le système de santé ne parvient pas à répondre à leurs besoins.

 25% de passages aux urgences en plus

Si une nette hausse du nombre de passages aux urgences pour des tentatives de suicide avait déjà été observée depuis septembre 2020les indicateurs de souffrance psychique chez les 11-17 ans restaient à des niveaux élevés, comparables voire supérieurs à ceux observés début 2021 en mars 2022, selon le bulletin épidémiologique de Santé Publique FranceLes cas ont ainsi augmenté de 25% en janvier, février et mars de cette année, par rapport à la même période en 2021. Et si tous les milieux sociaux sont touchés par ce phénomène, 80% des cas concernent des jeunes filles. Dans les services de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, on note également un rajeunissement de l'âge des premiers passages à l'acte, et des prises de médicaments à des doses de plus en plus élevées. Et la situation est d’autant plus critique que le secteur de la pédopsychiatrie souffre d’une large pénurie de professionnels, médicaux comme paramédicaux, avec des lits saturés et des délais d’attente de plus en plus longs. En cause : la pandémie, d’une part, mais aussi d’autres facteurs anxiogènes comme la guerre en Ukraine, l’anxiété écologique et les difficultés socio-économiques, qui viennent fragiliser un peu plus des publics déjà rendus vulnérables par la crise sanitaire.

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Prisons: la contrôleure générale demande d’agir en «urgence» contre la surpopulation

 

par Chloé Pilorget-Rezzouk  publié le 2 juin 2022

Dans son rapport annuel publié ce jeudi, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot appelle une nouvelle fois à mettre en place une politique de régulation carcérale pour lutter contre la surpopulation et améliorer la réinsertion des détenus.

Cesser de faire de la prison la sanction référente, user des alternatives à la détention, développer le travail d’intérêt général… Et inscrire dans la loi la régulation carcérale, ce «système simple qui voit l’entrée de l’un en cellule compensée par la sortie – sous contrôle – d’un autre plus proche de sa fin de peine». Telles sont les préconisations, une nouvelle fois formulées, de Dominique Simonnot, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté(CGLPL), pour lutter contre la surpopulation endémique des prisons françaises. «Agir en ce sens est une urgence», écrit l’ex-chroniqueuse judiciaire de Libération, puis du Canard enchaîné, dans son rapport annuel dévoilé ce jeudi matin. Un document de 315 pages, qui aborde aussi la crise de la psychiatrie ou la rétention administrative des étrangers, et s’appuie sur les visites de contrôle menées en 2021 dans 124 établissements de privation de liberté dont 29 pénitentiaires.

Intérimaires «mercenaires» à l’hôpital : «C’est le résultat de quinze ans de politiques néolibérales»

par Estelle Aubin   publié le 2 juin 2022

Martin Hirsch a fustigé lundi 30 mai ces soignants qui, à un poste stable, préfèrent être intérimaires et toucher plus d’argent en comblant les absences dans les hôpitaux. Mais pour le sociologue spécialiste des questions de santé Frédéric Pierru, il est logique qu’à force de maltraiter les soignants, ils deviennent moins loyaux.

L’hôpital public français se porte mal. C’est peu de le dire. Il craque de toutes parts. Partout, les infirmiers, médecins, directeurs d’hôpital se disent à bout de souffle, éreintés par des conditions de travail de plus en plus délicates. Nombre de soignants désertent les couloirs de l’hôpital. Pour combler le manque de personnel, la solution est toute trouvée par les chefs d’établissement : embaucher des intérimaires çà et là, au gré des besoins, et les payer plus cher. «1 500 euros par exemple pour une garde de week-end, contre 300 maximum pour un médecin expérimenté», dénonçait lundi Martin Hirsch, le directeur de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) au micro de France Inter, avant de qualifier ces intérimaires de «mercenaires». Un phénomène hérité de «dizaines d’années de réformes néolibérales», qui «détériore la qualité des soins», déplore le sociologue Frédéric Pierru, chercheur au CNRS, à l’EHESP à Rennes, spécialiste des questions de santé.

« N’attendons pas que des catastrophes surviennent dans nos maternités »

Publié le 2 juin 2022


TRIBUNE

Collectif

Les risques de pénurie de personnels et les conditions de travail dans les maternités nécessitent des mesures d’urgence de la part des autorités, alerte, dans une tribune au « Monde », un collectif de professionnels de la périnatalité exerçant en Ile-de-France.

Les professionnels de santé de la périnatalité (sages-femmes, infirmières, gynécologues obstétriciens, auxiliaires de puériculture, pédiatres) sont extrêmement inquiets du risque que les pénuries de personnels font peser sur les femmes enceintes, les mères et leurs enfants. Aujourd’hui, et après avoir, à de multiples reprises, alerté nos tutelles ces dernières années, nous, chefs de service et membres de l’encadrement des maternités d’Ile-de-France, maternités universitaires et non universitaires participant au service public, voulons alerter sur cette situation extrêmement préoccupante.

Depuis des années, la périnatalité souffre des organisations et conditions de travail imposées par des tutelles loin du terrain. L’activité d’urgence qui constitue une part importante de cette médecine n’est pas reconnue comme telle et le personnel colmate, tant qu’il peut, sous l’œil de nos tutelles qui savent mais ne proposent rien de décisif. Maintenant, le bateau coule et toujours aucune proposition efficace ne nous est faite pour tenter d’éviter le naufrage.

En effet, la situation ne cesse de s’aggraver et le personnel soignant fuit ces conditions de travail. Ceux qui restent voient leurs conditions d’exercice devenir encore plus dures, le cercle vicieux est enclenché… Malgré nos alertes régulières auprès de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France et le ministère, ceux-ci ne semblent pas prendre la mesure de la gravité de la situation et l’urgence.

Repenser le modèle de nos maternités

La plupart des maternités d’Ile-de-France qui participent au service public vivent ces pénuries en dépit du soutien souvent apporté par les directions hospitalières. Dans certaines maternités, ce sont jusqu’à 30 % des postes de sages-femmes qui sont aujourd’hui vacants. Les maternités sont obligées de limiter certaines activités de consultation, faute de professionnels. Des unités de néonatalogie ont dû fermer, faute de pédiatres. Les plannings de garde ne sont pas remplis et ne pourront vraisemblablement pas l’être. Les prévisions pour les mois à venir sont alarmantes. Outre les habituelles fermetures de lits, ce sont des unités entières d’hospitalisation qui risquent de fermer avec la réduction de l’offre de soins qui va avec. Comment maintenir la qualité des soins quand les effectifs sont amputés à ce point ? Comment imaginer, dans pareille situation, que cela n’ait pas d’impact sur la sécurité des mères et des enfants ? Que peuvent les professionnels de santé lorsqu’ils ne sont plus assez nombreux pour accompagner le travail d’une femme enceinte ? Que dire à des parents lorsque la naissance d’un enfant né prématurément ne peut être organisée dans une maternité dotée d’une unité de néonatalogie en raison de fermetures de lits ?

Les professionnels de santé ne pourront pas – en plus d’assumer au quotidien une activité déjà disproportionnée par rapport aux moyens dont ils disposent aujourd’hui – être tenus responsables des accidents liés à la pénurie qui surviendront immanquablement. Nos autorités de tutelle devront prendre leurs responsabilités.

Mais n’attendons pas que des catastrophes surviennent. Il est urgent que des solutions à court terme soient trouvées pour permettre aux services de retrouver les effectifs de professionnels nécessaires pour couvrir les besoins médicaux des femmes enceintes et de leurs nouveau-nés. Il est tout aussi urgent de repenser le modèle de nos maternités pour qu’elles soient des lieux où les professionnels retrouvent le sens de leur métier et où femmes enceintes et nouveau-nés soient en sécurité.

Signataires : les chefs de service gynécologie-obstétrique non universitaires (Cegorif) et universitaires (Collégiale) des maternités d’Ile-de-France et les responsables sages-femmes.

Aly Abbara, Longjumeau ; Abdellatif Arsalane, Meaux ; Jean-Marc Ayoubi, hôpital Foch, Suresnes ; Pr Elie Azria, hôpital Saint-Joseph, Paris ; Joseph Bakar, Mantes-la-Jolie ; Denis Bardou, Saint-Maurice ; Joëlle Belaisch-Allart, Sèvres ; Abdel Hakim Bellache, Provins ;Alexandra Benachi, hôpital Antoine-Béclère, Clamart ; Pr Jean-Louis Benifla, hôpital Lariboisière, Paris ; Karen Bonnet-Chea,Fontainebleau ; Stéphane Bounan, centre hospitalier de Saint-Denis ; Laure-Marie Bontoux, Neuilly-sur-Seine ; Pr Lionel Carbillon, hôpital Jean-Verdier, Bondy ; Pr Pierre-François Ceccaldi, hôpital Beaujon, Clichy-sur-Seine ; Sandrine Colliaut-Espagne, hôpital Porte-de-l’Oise, Beaumont-sur-Oise ; Jessica Dahan-Saal, maternité Les Bluets, Paris ; Hélène Dauphin, Aulnay-sous-Bois ; Mohamed Derouich, Argenteuil ; Benoît De Sarcus, centre d’accueil et de soins hospitaliers de Nanterre ; François Devianne, groupe hospitalier d’Orsay ; Mahmoud Diab, Arpajon ; Pr Marc Dommergues, hôpital La Pitié-Salpêtrière, Paris ; Pr Arnaud Fauconnier, centre intercommunal Poissy-Saint-Germain ; Pr François Goffinet, maternité Port-Royal, Paris ; Pr Bassam Haddad, centre hospitalier intercommunal de Créteil ; Thierry Harvey, groupe hospitalier Les Diaconesses, Paris ; Thierry Jault, Melun ; Félicia Joinau-Zoulovits, groupe hospitalier intercommunal Le Raincy-Montfermeil ; Pr Gilles Kayem, hôpital Trousseau, Paris ; Pr Martin Koskas, hôpital Bichat, Paris ; Christine Louis-Sylvestre, Institut mutualiste Montsouris ; Pr Dominique Luton, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre ; Pr Laurent Mandelbrot, hôpital Louis-Mourier, Colombes ; Isabelle Matheron, centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges ; Sihem Mazouz, centre hospitalier de Rambouillet ; Ali Nabi, Coulommiers ; Bénédicte Paindaveine, Gonesse ; Pr Christophe Poncelet, centre hospitalier de Pontoise ; Bruno Renevier, centre intercommunal André-Grégoire, Montreuil ; Aude Ricbourg, centre hospitalier de Versailles ; Luc Rigonnot, hôpital Sud francilien, Corbeil-Essonnes ; Pr Olivier Sibony, hôpital Robert-Debré, Paris ; Kenza Snini, Etampes ; Pr Cyril Touboul, hôpital Tenon, Paris ; Caroline Trichot, Hôpital franco-britannique, Levallois-Perret ; Pr Yves Ville, hôpital Necker, Paris ; Vincent Villefranque, hôpital Simone-Veil, Eaubonne ; Sylvie Voyeme, hôpital de Meulan ; Estelle Wafo, centre hospitalier de Marne-la-Vallée-Jossigny.

jeudi 2 juin 2022

« Aux urgences, un service sur cinq est en danger de fermeture cet été. Il y aura donc des morts »

Frédéric Adnet  Chef de service des urgences de l’hôpital Avicenne

Publié le 1er juin 2022

TRIBUNE

Des unités engorgées et une « gestion déshumanisée » des ressources humaines ont pour conséquence la désertion des personnels hospitaliers, alerte, dans une tribune au « Monde », Frédéric Adnet, chef de service des urgences de l’hôpital Avicenne à Bobigny.

L’hôpital public va mal, les services d’urgences vont très mal. Symptôme et conséquence d’une crise hospitalière profonde, accélérée par la pandémie de la Covid-19, les urgences sont au bord de la rupture. Par manque de personnels hospitaliers, un service sur cinq est en danger de fermeture cet été.

Il y aura donc des morts… Toutes les études scientifiques le démontrent, l’engorgement aux urgences est un facteur associé à une surmortalité indue. Les urgences sont pourtant la vitrine et la porte d’entrée de l’hôpital. Le départ massif de soignants et de médecins a déstabilisé nos établissements, avec des fermetures de lits et de services, ce qui rend inévitable le goulet d’étranglement que constituent nos urgences.

Se remettre en configuration de crise Covid

Ce désamour profond, viscéral des personnels de l’hôpital résulte d’une gestion déshumanisée des ressources humaines, transformant l’administration de nos hôpitaux en management entrepreneurial, dont la seule boussole reste la rentabilité. Critère absurde, puisque nos recettes aggravent le déficit de l’Assurance-maladie, et donc les comptes de la nation, en s’appuyant sur la fameuse tarification à l’activité (T2A), aux effets mortifères. On arrive clairement au bout d’un cycle, appelant une réforme structurelle de fond, maintes fois annoncée par nos différents ministres, mais jamais réalisée ni même initiée.

Comment passer l’été sans trop de « casse » ? Avec les vacances de nos personnels hospitaliers, la situation va s’aggraver. Afin de limiter les dégâts, il faut donc, en urgence, se remettre en configuration de crise, exactement comme pour la crise due au Covid-19. Les agences régionales de santé et les directions hospitalières doivent réactiver nos fameuses cellules de crise, en instaurant des organisations de « bed management »(gestion de lits), par le recensement journalier, à l’échelle départementale, de tous les lits disponibles et l’information en temps réel des établissements en crise. Oui, ce « dispatching » pourrait être efficace, mais ne nous y trompons pas, affronter cette nouvelle crise imposera d’autres sacrifices pour un personnel en souffrance et épuisé. Le recours à de nouvelles déprogrammations pour libérer des lits redevient ainsi une option envisageable.

Comment en est-on arrivé là ? Dans mon service, je demande toujours aux infirmiers, aides-soignants, cadres de santé les raisons de leur départ. Deux types d’arguments : d’abord, le manque d’attractivité « factuel » de l’institution ; ensuite, le sentiment d’un manque de reconnaissance humaine. Manque d’attractivité : les difficultés de logement à cause de loyers hors-sol déconnectés des revenus de nos soignants, d’où des trajets plus longs et plus chers. Il faut prendre ce problème à bras-le-corps en réservant, en contractualisant avec les mairies, des logements abordables pour nos soignants.

Etre considéré comme un pion

D’autre part, les rémunérations, bien que revalorisées par le Ségur de la santé en 2021, sont toujours aussi peu attractives au vu de l’investissement et de la dureté du travail des soignants. Et la valorisation du travail de nuit et des gardes reste bien en deçà des attentes des personnels. Ces conditions de travail sont toujours alignées sur le moins-disant, au nom de l’efficacité, avec toujours plus de lits gérés par une seule infirmière, sans tenir compte des spécificités médicales ou de la lourdeur de la prise en charge. Et les médecins n’ont plus leur mot à dire.

« Epuisement, manque de reconnaissance salariale avec, souvent, une direction sourde… Autant de sacrifices sur l’autel de la rentabilité : on a détruit tout ce qui ne rapportait pas »

Sans compter la fameuse mutualisation des soignants, affublée souvent du doux mot de polycompétence, qui se traduit en fait par le déplacement brutal et souvent à la dernière minute des infirmiers d’un service vers un autre. En clair, pour combler les trous. Alors que ces mêmes soignants ne demandent qu’à valoriser leurs spécificités, leurs spécialités dans un domaine précis de la médecine où ils excellent, comme les infirmières de soins spécialisés en diabétologie, les services ultraspécialisés de neurovasculaire ou de chirurgie thoracique. Etre considéré comme un pion ajoute de la souffrance, voire de la maltraitance, au travail.

Enfin, il y a le reste, ces petits riens qui font toute la différence. Sentir que l’hôpital vous aime pourrait signifier des services où l’on se sent bien, où il existe de vraies salles de détente du personnel, des salles de garde décentes, des repas qui pourraient rester à un niveau atteint lors de la crise due au Covid-19, des services où il existe un esprit et une solidarité d’équipe dans des locaux rénovés et propres : un coup de pinceau peut changer bien des choses !

Mépris

N’oublions pas le télétravail, inaccessible aux soignants et actuellement glorifié par les proches ou des personnels administratifs, qui accentue le sentiment de pénibilité du travail posté. Les cadres de santé souffrent aussi, victimes d’une profession dévalorisée, malades d’une double polyvalence : il n’est pas rare, aujourd’hui, de voir des cadres de santé responsables de services de spécialités différentes et qui, en plus, sont responsables d’équipes de jour et de nuit. Epuisement, manque de reconnaissance salariale, avec, souvent, une direction sourde… Autant de sacrifices sur l’autel de la rentabilité : on a détruit tout ce qui ne rapportait pas.

Un symbole, anecdotique, mais significatif. Les personnels soignants paramédicaux, infirmiers, aides-soignants, agents hospitaliers sont affublés par les directions hospitalières d’un acronyme : PNM (personnel non médical), par opposition aux PM (personnel médical). Désigner la diversité de ces professions par le simple fait qu’ils ne sont pas médecins ? Comment nos têtes pensantes n’ont-elles pas perçu tout le dédain contenu dans ce terme ! Comment se sentir valorisé dans sa profession lorsque l’on vous nomme « non-médecin » ? Nomme-t-on les artisans des « non-ingénieurs » ? Ce mépris contribue à forger un état d’esprit qui concourt à la désertion massive et jamais vue des personnels hospitaliers que l’on constate aujourd’hui.

Et la relève ? On constate malheureusement que la plupart des élèves infirmiers hésitent de plus en plus à rejoindre l’hôpital, quand ils n’abandonnent pas tout bonnement leurs études.

Mais ne vous inquiétez pas, les services d’urgences continueront à assurer leur rôle, comme le faisait l’orchestre jouant à bord du Titanic

Frédéric Adnet est chef de service des urgences de l’hôpital Avicenne de Bobigny et directeur médical du SAMU de la Seine-Saint-Denis.


Santé mentale et psychiatrie : une feuille de route régionale pour améliorer la situation des personnes vivant avec des troubles psychiques

 




31 mai 2022

L’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur a décliné dans son projet régional de santé 2018-2023 sa feuille de route régionale de la santé mentale, feuille de route qui s’inscrit en cohérence avec les objectifs de la stratégie nationale de santé.


Cholet. L’hôpital installera la psychiatrie adulte dans l’actuel hôtel de la CCI

 Sylvain AMIOTTE  Publié le 

Vendus par la CCI à un collectif d’entrepreneurs, l’hôtel Marie-Daubry et ses dépendances, situés rue Nationale à Cholet (Maine-et-Loire), accueilleront les activités ambulatoires de psychiatrie adulte de l’hôpital, à compter du premier trimestre 2023.

L’actuelle antenne choletaise de la Chambre de commerce et d’industrie accueillera prochainement les consultations et l’hôpital de jour de psychiatrie adulte du centre hospitalier.

Sa vente a été actée le 20 mai en assemblée générale de la CCI de Maine-et-Loire. Située au 34, rue Nationale, à Cholet (Maine-et-Loire), l’antenne de la Chambre de commerce est acquise pour 1,65 million d’euros par un collectif d’entrepreneurs locaux conduits par Guy-Claude Séchet.