KATIA GAGNON le 28 mai 2022
QUEBEC
L’histoire tragique de ses premières années ressemble à celle de la fillette de Granby. À une différence près : la petite Marie-Ève a survécu aux horribles sévices qu’elle a subis pendant des années. Son histoire aurait pu bien se terminer, puisqu’elle a abouti chez une mère adoptive aimante et dévouée. Malheureusement, huit ans après son adoption, son histoire est l’illustration de l’échec de deux systèmes : celui de la Direction de la protection de la jeunesse et celui de la psychiatrie. Une enquête en deux actes de Katia Gagnon
Comme un animal en survie
« Elle avait l’air de l’enfant dans le film L’exorciste. »
Dix ans après sa première rencontre avec la petite Marie-Ève, alors âgée de 4 ans, Hélène n’a rien oublié. Chaque détail de cette rencontre a été gravé au fer rouge dans son cerveau.
« Elle faisait penser à un petit animal sauvage. On n’était pas capables de l’approcher. »
La femme est une intervenante du monde de la santé, dont l’expertise est reconnue, qui a vu des enfants vulnérables pendant plus de 20 ans.
Lorsque nous l’avons contactée, en mentionnant le nom de l’enfant sur laquelle nous enquêtions, il y a eu un long silence.
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