Après deux ans de pandémie, la santé mentale des plus jeunes continue de se dégrader selon Santé Publique France, inquiétant largement les professionnels et poussant la Défenseure des droits à alerter le gouvernement.
Augmentation des troubles mentaux accompagnés d’idées ou de gestes suicidaires, incapacité pour les services saturés de proposer des prises en charge adaptées…, la santé mentale des enfants et adolescents ne s’est pas améliorée en ce début 2022, alors même que le système de santé ne parvient pas à répondre à leurs besoins.
25% de passages aux urgences en plus
Si une nette hausse du nombre de passages aux urgences pour des tentatives de suicide avait déjà été observée depuis septembre 2020, les indicateurs de souffrance psychique chez les 11-17 ans restaient à des niveaux élevés, comparables voire supérieurs à ceux observés début 2021
en mars 2022, selon le bulletin épidémiologique de Santé Publique France. Les cas ont ainsi augmenté de 25% en janvier, février et mars de cette année, par rapport à la même période en 2021. Et si tous les milieux sociaux sont touchés par ce phénomène, 80% des cas concernent des jeunes filles. Dans les services de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, on note également un rajeunissement de l'âge des premiers passages à l'acte, et des prises de médicaments à des doses de plus en plus élevées. Et la situation est d’autant plus critique que le secteur de la pédopsychiatrie souffre d’une large pénurie de professionnels, médicaux comme paramédicaux, avec des lits saturés et des délais d’attente de plus en plus longs. En cause : la pandémie, d’une part, mais aussi d’autres facteurs anxiogènes comme la guerre en Ukraine, l’anxiété écologique et les difficultés socio-économiques, qui viennent fragiliser un peu plus des publics déjà rendus vulnérables par la crise sanitaire.
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