On le sait : «Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui tous ont été remplacés.» Mais c’est à une distance sidérale de ce genre d’évidences ou de clichés que se situe les Irremplaçables.Pour saisir le propos qu’y déploie Cynthia Fleury, professeure à l’American University de Paris, il faut plutôt songer à cette formule du Canadien Christopher Hodgkinson : «Personne n’est indispensable, chacun est irremplaçable.» L’irremplaçabilité est en effet ici celle des sujets particuliers, qui se forment chacun dans la«non-linéarité de la vie» et sont liés entre eux de telle façon qu’ils puissent librement et dans la justice, «faire société».