Difficile de définir l’intérêt exact de cette petite plaque de silicone recouverte de bulles à «éclater» à l’infini. Mais par la grâce des réseaux sociaux, ce nouveau jouet fait fureur chez les enfants, depuis les cours de récré jusqu’aux cabinets d’orthophonistes qui l’ont transformé en outil de travail.
Tous les jours le même manège. A 16h30, les cloches des écoles du quartier Pernety, dans le XIVe arrondissement de Paris, résonnent. Et instantanément, voilà que des grappes de mioches se ruent dans les petits bazars, ces épiceries où l’on trouve de tout. «Depuis un peu plus d’une semaine ça ne loupe jamais !» badine un vendeur de la rue Raymond-Losserand. Les minutes de frime dans la cour de récré sont comptées : tous les moins de 12 ans veulent un «pop it» (aussi appelé «Go Pop !» ou «Bubble pop») avant le début des vacances d’été. «Un quoi ?!» s’égosillent les parents, circonspects face à cette requête inopinée.
L'équipe mobile précarité psychiatrie (EMPP) du centre hospitalier hôpital Henri-Ey accompagne au plus près les personnes dans la rue, qui ont besoin de soins. Si son action se concentre plus largement sur Chartres et Dreux, du fait de la demande et de ses effectifs, elle répond également aux sollicitations ponctuelles à l'échelle du département.
Rattachée à l'équipe pluridisciplinaire du centre hospitalier hôpital Henri-Ey, « l’équipe passe le plus clair de son temps, en dehors des murs. Ce sont les yeux et les oreilles de l'hôpital dans le monde de la rue et de la précarité », décrit Julien Pannetier, responsable de l'équipe mobile précarité psychiatrie (EMPP). Créée en 2010, celle-ci, coordonnée par un médecin psychiatre, est composée de deux infirmières et d'une assistante sociale.
Les missions
« L’objectif, c’est d’aller au-devant des personnes en grande précarité, qui ont des troubles psychiques, mais ne sont pas inscrites dans le dispositif de soins, en sont exclues ou n’y ont pas accès. L’idée, c’est d’aller à leur rencontre. Pour repérer et évaluer les besoins, et pour les accompagner vers le soin plus particulièrement psychiatrique, mais aussi le dentiste, le médecin traitant... », détaille Julien Pannetier.
Un homme de 66 ans avait été retrouvé mort, le corps en décomposition, à Breteuil (Eure), en octobre 2019. Un suspect, jeune homme de 23 ans, avait été arrêté par les gendarmes...
Paris, le samedi 3 juillet 2021 - L’onde de choc provoqué par l’arrêt de la Cour de cassation dans l’affaire Sarah Halimi n’en finit pas d’avoir des répercussions politiques. Faut-il réformer la politique en matière d’irresponsabilité pénale ? Est-il urgent d’agir ou de ne pas agir ?
On se souvient que le 14 avril dernier, la Chambre Criminelle de la Cour de cassation avait rejeté le pourvoi qui avait été formé contre l’arrêt rendu par la chambre de l’instruction dans l’affaire Sarah Halimi. Celui-ci avait conclu à l’irresponsabilité pénale de l’auteur des faits qui était, selon l’avis quasi-unanime des experts, atteint d’une abolition de son discernement après une prise de cannabis.
Guerre des rapports
En réaction à l’arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris dans l’affaire Halimi, rendu en décembre 2019, Nicole Belloubet, alors Garde des Sceaux avait demandé la création d’une commission chargée d’évaluer la façon dont la justice procède vis-à-vis des personnes irresponsables pénalement « sans remettre en cause le principe essentiel de notre Etat de droit selon lequel on ne juge pas les fous ». Cette commission, composée de magistrats, de psychiatres, d’avocats et de membres de l’opposition en était arrivée à la conclusion que le statu quo était préférable, estimant que « l’exclusion du bénéfice de l’article 122-1 pour les actes commis suite à consommation de toxiques serait une disposition dont la radicalité aggraverait le risque de pénaliser la maladie mentale et constituerait une atteinte substantielle aux principes fondamentaux de notre droit pénal relatifs à l’élément intentionnel ». Malgré ce rapport, le Ministre de la Justice Eric-Dupond Moretti a fait part de son intention de déposer un nouveau projet de loi, profitant notamment de la main tendue par la Cour de cassation qui avait souligné dans son communiqué de presse que la loi dans sa rédaction actuelle « ne prévoit pas de distinction selon l’origine du trouble psychique ». Sans attendre le projet de loi, la commission des lois de l’Assemblée nationale a souhaité construire sa propre expertise sur ce sujet extrêmement sensible. Naïma Moutchou, députée La République en marche, et Antoine Savignat (Les Républicains), ont notamment été chargés d’une « mission d’information flash ».
La mission d’inspection sur le meurtre de Stéphanie, dans la nuit du 23 au 24 mai, a remis ses conclusions ce vendredi. Poignardée à mort en pleine rue alors qu’elle avait déposé plainte contre son conjoint, son assassinat avait suscité un vif émoi et la consternation.
Elle avait été poignardée en pleine rue. Cinq coups de couteau, reçus dans la nuit du 23 au 24 mai, à deux pas du commissariat de la ville d’Hayange (Moselle), fermé à ce moment-là. Stéphanie avait 22 ans, elle était mère d’une petite fille de 4 ans. Elle avait déposé plainte contre son compagnon quelques mois avant sa mort. Celui-ci avait bénéficié d’un aménagement de peine : il était sorti de prison un mois avant les faits et était retourné vivre au domicile conjugal, sous bracelet électronique. La mort de la jeune femme avait suscité une vague d’indignation telle que le gouvernement avait annoncé la mise en place d’une mission d’inspection pour faire la lumière sur d’éventuels dysfonctionnements ayant conduit à sa mort. Menée par l’inspection générale de la justice et par celle de l’administration, la mission vient de rendre publique ses conclusions ce vendredi.
Pour l’OMS, combattre les décès par suicide, c’est possible. Un décès sur 100 est un décès par suicide. Selon les dernières estimations de l’OMS, le suicide reste l’une des principales causes de décès dans le monde. En 2019, plus de 700 000 personnes se sont suicidées: soit un décès sur 100. Le suicide est une plus grande cause de mortalité que le VIH, le paludisme ou le cancer du sein , les guerres ou les homicides.
Chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, le suicide est la quatrième cause de décès après les accidents de la route, la tuberculose et la violence interpersonnelle.
Deux fois plus d’hommes que de femmes
Plus de deux fois plus d’hommes que de femmes mettent fin à leurs jours (taux de 12,6 pour 100 000 hommes contre 5,4 pour 100 000 femmes). Les taux de suicide chez les hommes sont généralement plus élevés dans les pays à revenu élevé (16,5 pour 100 000). Pour les femmes, on constate les taux de suicide les plus élevés dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (7,1 pour 100 000).
Les taux de suicide en Afrique (11,2 pour 100 000), en Europe (10,5 pour 100 000) et en Asie du Sud-Est (10,2 pour 100 000) sont supérieurs à la moyenne mondiale (9,0 pour 100 000) en 2019. La Méditerranée orientale qui enregistre le taux de suicide le plus faible (6,4 pour 100 000).
Les taux de suicide ont diminué au cours des 20 années, le taux mondial ayant diminué de 36 %, avec un recul de 17 % en Méditerranée orientale, 47 % en Europe et 49 % dans la région du Pacifique occidental.
La Cellule d'intervention psychologique de crise (CIPC) a observé, en 2020, une augmentation des consultations liées à une crise suicidaire de 50,9% par rapport à l'année précédente. C'est ce qui ressort du bilan de l'année 2020 du Centre de prévention du suicide (CPS). La tranche des 14-30 ans est beaucoup plus touchée qu'auparavant.
Sujet d’attention de la part du gouvernement, le mal-être des agriculteurs est également pris à bras le corps par les représentants du monde agricole qui veulent définitivement briser un tabou et donner davantage de visibilité, de lisibilité et d’efficacité aux nombreuses initiatives existantes. Dans la lignée du rapport du député Olivier Damaisin, rendu en décembre, la FNSEA, JA, l’APCA et la MSA ont formulé le 30 juin des propositions communes pour un meilleur accompagnement des agriculteurs en difficulté.
Chargé par le ministre de l’agriculture d’une mission sur le mal-être des agriculteurs, le député Olivier Damaisin a rendu en fin d’année dernière un rapport riche de recommandations pour prévenir et éviter les suicides d’agriculteurs. Des propositions complétées par le travail de la Commission des affaires économiques du Sénat qui a présenté ses réflexions en mars.
Connue pour son engagement auprès des jeunes Africains à la rue, la généraliste nantaise vient d’être choisie pour diriger l’ONG. Une mission sur mesure pour cette militante qui a toujours soigné les déshérités.
« Je transitionne »… C’est l’expression qu’a choisie la nouvelle présidente de Médecins du monde (MDM) pour raconter sa métamorphose de médecin généraliste en responsable de l’ONG. Elue samedi 19 juin, pour un mandat de trois ans, Carine Rolland ne sera que la troisième femme – après Françoise Sivignon – à occuper ce poste depuis la fondation de l’association, en 1980.
En face de moi, un jeune homme de 20 ans que je reçois dans le cadre d’un suivi de crise. Après son arrivée aux urgences psychiatriques quelques jours plus tôt, un suivi a été mis en place pour l’accompagner dans cette période de vie difficile. Il raconte sa souffrance et la détresse liée au regard que les autres pourraient poser sur lui « s’ils savaient ». Et puis, à un moment de l’entretien, il me dit le plus sérieusement du monde :
– Mais vous, vu que vous êtes psy, vous n’avez pas besoin d’aller vous-même voir un psy !
Ma réponse, qui vous l’imaginez bien lui apprend le contraire, le surprend et le fait réfléchir.
Cette autre patiente qui m’explique son scepticisme face à la psychiatrie, sa réserve à venir consulter parce qu’elle n’est « pas folle ».
Et puis ce patient de 57 ans qui risque de perdre son travail : sa détresse est telle qu’il a pensé à s’ôter la vie. Sa femme a insisté pour qu’il vienne aux urgences, il ne serait « jamais venu de [lui]-même ».
« Un jour, relevant la jambe de son pantalon, [Lemuel] montra à Macmann son tibia couvert de bleus, de cicatrices et d’écorchures. Puis sortant prestement d’une poche intérieure un marteau il s’en asséna, au beau milieu des anciennes blessures, un coup si violent qu’il tomba à la renverse. Mais la partie qu’il se frappait le plus volontiers, avec ce même marteau, c’était la tête, et cela se conçoit, car c’est là une partie osseuse aussi, et sensible, et facile à atteindre, et c’est là-dedans qu’il y a toutes les saloperies et pourritures, alors on tape dessus plus volontiers que sur la jambe par exemple, qui ne vous a rien fait, c’est humain. »
Alors qu’une mission parlementaire, dont les conclusions ont été rendues ce mercredi matin, recommande de modifier la loi sur ce sujet épineux, le psychiatre Daniel Zagury explique en quoi il y est favorable, mais à certaines conditions.
Le débat n’est pas près de s’éteindre. Faut-il oui ou non réformer l’irresponsabilité pénale ? La commission des lois de l’Assemblée nationale rendait, ce mercredi matin, les conclusions de sa mission «flash» après «l’onde de choc» suscitée par l’absence de procès dans l’affaire Sarah Halimi. Un arrêt de la Cour de cassation avait confirmé, mi-avril, l’irresponsabilité pénale de Kobili Traoré, le meurtrier de cette retraitée juive défenestrée le 4 avril 2017. Dans la foulée, le président de la République, Emmanuel Macron, avait signifié sa volonté de changer la loi. Actuellement sur le bureau du Conseil d’Etat, le projet de loi porté par le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, annoncé initialement pour courant juin, arrivera finalement en septembre. Et devrait «être étoffé pour devenir un texte sur la justice et la police», selonle Journal du dimanche.
Le succès limité de la campagne parmi les personnels les plus en contact avec des patients vulnérables a poussé le ministre de la Santé à menacer de rendre obligatoire le vaccin pour certains professionnels de santé. Dans les hôpitaux, les médecins sont parfois désemparés.
C’est une réalité potentiellement mortifère à l’heure où le variant Delta du Covid-19, plus contagieux, menace. De celle qui pourrait pousser le ministre de la Santé, Olivier Véran, à exécuter sa menace d’instaurer une obligation vaccinale pour «certains soignants» à la rentrée : les établissements qui prennent en charge des personnes âgées, souvent atteintes de comorbidités ou immunodéficientes, et donc vulnérables face au Covid, sont ceux où la couverture vaccinale des professionnels de santé est la plus faible, bien au-delà des Ehpad, que Véran a pointés jeudi. Une menace qu’il a réitérée mardi en l’élargissant à tous les soignants.
Depuis la remise des résultats des examens de fin d'année, les étudiants de la faculté de psychologie de l'UCLouvain sont en panique. Et pour cause, cinq étudiants de BAC1 seulement sur 645 ont réussi à valider la totalité de leurs crédits, leur permettant ainsi d'accéder à l'année supérieure de leur cursus sans seconde session. Rappelons qu'au moins 45 crédits et une moyenne générale de 50% sont nécessaires pour réussir, avec dans ce cas de réussite, l'acquisition de crédits résiduels qui s'ajouteront lors de la nouvelle année académique.
Les vingt-huit jours accordés aux pères d’enfants nés à partir de ce 1er juillet pourraient aider à rééquilibrer le partage des tâches domestiques et parentales, encore largement assumées par les femmes.
Les pères pourront désormais passer près d’un mois auprès de leur bébé. A compter de ce jeudi 1er juillet, le congé paternité passe à vingt-huit jours contre quatorze jusqu’alors, dont sept obligatoires, après la naissance de leur enfant. Cette réforme, réclamée de longue date par de nombreux pères, syndicats et associations féministes, et annoncée en septembre 2020 par Emmanuel Macron, a pour objectif de s’attaquer aux inégalités de genre dans le travail, tant sur le marché de l’emploi qu’au sein des foyers. Un levier « en matière d’égalité entre les femmes et les hommes », loue-t-on à l’Elysée.
Vingt-six ans après la conférence mondiale sur les femmes à Pékin, le Forum génération égalité culmine ce mercredi à Paris. Cette COP des femmes se veut l’incarnation du concept émergent de diplomatie féministe, prôné par la France. Une avancée qui se heurte encore à d’importantes limites.
«Les droits des femmes sont des droits humains.» Ces mots prononcés par Hillary Clinton lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Pékin en 1995 résonneront avec force ce mercredi à Paris. Figure de ce rendez-vous historique, l’ancienne secrétaire d’Etat américaine passera 26 ans plus tard le flambeaulors du Forum génération égalité. Organisée par la France et le Mexique en pleine montée des conservatismes – par exemple en Pologne où le droit à l’IVG est remis en question – cette COP des femmes ambitionne d’«accélérer le progrès» en matière d’égalité femmes-hommes. En continuité avec la conférence de Pékin, qui «a permis de poser un texte normatif international sur les droits des femmes, souscrit par 189 états. Le problème est qu’il n’y a pas eu de mise en œuvre complète des engagements», rembobine Delphine O, ambassadrice et secrétaire générale du Forum génération égalité – par ailleurs sœur du secrétaire d’État au numérique Cédric O.