«Je ne suis pas fou», «j'ai honte», «je n'en ai pas besoin»... En France, les personnes qui n'osent pas consulter, comme celles qui n'osent pas dire qu'elles le font, restent nombreuses.
Depuis le premier confinement, un Français sur dix a consulté un psy. 20% d'entre eux n'en ont parlé à personne. L'enquête réalisée par YouGov et Qare –une plateforme de téléconsultation– en décembre dernier lève le tabou dont est encore empreinte la psychothérapie dans notre pays. Franchir la porte du cabinet d'un psy, quel qu'il soit, reste compliqué; dire qu'on a sauté le pas aussi. Pourquoi de tels freins ?
«Je n'ai pas envie de me faire juger en plus d'aborder des sujets délicats.»Margot, 29 ans, avance la même raison que la majorité des personnes qui ne veulent pas parler de leurs consultations: la peur d'être jugées négativement. «J'ai des patients qui inscrivent “rendez-vous chez le coiffeur” dans leur agenda», assure Fanny Jacq, psychiatre et directrice de la branche santé mentale chez Qare Psy.
D'autres ne veulent croiser personne dans la salle d'attente, de crainte de ce que penseront ces gens, raconte de son côté le psychothérapeute Émile Reyes. «Ils se disent, “si je demande de l'aide, je suis faible”. Or, dans notre culture, il faut “faire face”.» En ce sens, Sylvie, qui consulte un hypnothérapeute, reconnaît ne pas encore totalement assumer cette étiquette de «personne sensible», qu'elle rejetait il y a peu.
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