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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 15 août 2015

Comment vivre sa vie ?

LE MONDE 


Alain Badiou est philosophe et professeur à l’Ecole normale supérieure. Son dernier ouvrage en date est « Le Second Procès de Socrate » (Actes Sud, 2015).

Quelles ont été les rencontres déterminantes pour l’orientation de votre vie ?

Alain Badiou : Avant le théâtre et la philosophie, il y a eu une phrase de mon père. Pendant la seconde guerre mondiale, en effet, s’est constitué un souvenir écran, déterminant pour la suite de mon existence. A l’époque, j’avais 6 ans. Mon père, qui était dans la Résistance – il a été nommé à ce titre maire de Toulouse à la Libération –, affichait sur le mur une grande carte des opérations militaires et notamment de l’évolution du front russe. La ligne de ce front était marquée sur la carte par une fine ficelle tenue par des punaises. J’avais plusieurs fois observé le déplacement des punaises et de la ficelle, sans trop poser de questions : homme de la clandestinité, mon père restait évasif, devant les enfants, quant à tout ce qui concernait la situation politique et la guerre.

Nous étions au printemps 1944. Un jour, c’était au moment de l’offensive soviétique en Crimée, je vois mon père déplacer la ficelle vers la gauche, dans un sens qui indiquait nettement que les Allemands refluaient vers l’Ouest. Non seulement leur avance conquérante était stoppée, mais c’est eux qui désormais perdaient de larges portions de territoire. Dans un éclair de compréhension, je lui dis : « Mais alors, nous allons peut-être gagner la guerre ? », et, pour une fois, sa réponse est d’une grande netteté : « Mais bien sûr, Alain ! Il suffit de le vouloir. »

Cette phrase est-elle devenue votre maxime ?

Cette réponse est une véritable inscription paternelle. J’en ai hérité la conviction que quelles que soient les circonstances, ce que l’on a voulu et décidé a une importance capitale. Depuis, j’ai presque toujours été rebelle aux opinions dominantes, parce qu’elles sont presque toujours conservatrices, et je n’ai jamais renoncé à une conviction uniquement parce qu’elle n’était plus à la mode.

Vous faites grand cas de la volonté. Or une grande tradition philosophique, le stoïcisme, conseille aux hommes de vouloir ce qui arrive pour être heureux. N’y a-t-il pas plus de sagesse à accepter le monde tel qu’il est plutôt que vouloir le changer ?

Notre destin, dans les années 1940, était d’avoir perdu la guerre. Un stoïcien allait-il alors dire qu’il était raisonnable d’être tous pétainistes ? Pétain faisait un triomphe lors de ses visites en province, on pouvait penser qu’il avait épargné au pays le plus dur de la guerre. Fallait-il accepter ? Je me méfie du stoïcisme, de Sénèque qui, richissime et du fond de sa baignoire en or, prônait l’acceptation du destin.

Heureux sans travailler

CHRISTELLE GRANJA 

«Je ne veux pas faire des trucs qui me font chier.» Camille - il a préféré donner ce prénom cher aux zadistes - ne travaille pas. Ou si peu : un ou deux mois par an, depuis qu’il a décroché son bac à Nancy en 2005. «Je pourrais vivre seulement du RSA, mais faire les vendanges me permet d’acheter des BD et des cadeaux»,précise-t-il. Hervé, la petite quarantaine, a démissionné de son poste d’entraîneur sportif il y a trois ans pour devenir homme au foyer. Les revenus de sa femme suffisent pour faire vivre la famille. Lui se consacre désormais à ce qu’il remettait jusqu’alors à plus tard, mais surtout il peut voir grandir ses enfants. Etre libre de son temps, c’est aussi ce qui a amené Lætitia, bricoleuse heureuse tout juste trentenaire, à troquer son CDI dans un centre social contre une vie nomade à bord de son camion.

jeudi 13 août 2015

Comment le « deep learning » révolutionne l'intelligence artificielle


 |  • Mis à jour le  | Par 


Cette technologie d'apprentissage, basée sur des réseaux de neurones artificiels, a complètement bouleversé le domaine de l'intelligence artificielle en moins de cinq ans.

« Je n'ai jamais vu une révolution aussi rapide. On est passé d'un système un peu obscur à un système utilisé par des millions de personnes en seulement deux ans. » Yann LeCun, un des pionniers du « deep learning », n'en revient toujours pas. Après une longue traversée du désert, « l'apprentissage profond », qu'il a contribué à inventer, est désormais la méthode phare de l'intelligence artificielle (IA). Toutes les grandes entreprises tech s'y mettent : Google, IBM, Microsoft, Amazon, Adobe, Yandex ou encore Baidu y investissent des fortunes. Facebook également, qui, signal fort, a placé Yann LeCun à la tête de son nouveau laboratoire d'intelligence artificielle installé à Paris.

Ce système d'apprentissage et de classification, basé sur des « réseaux de neurones artificiels » numériques, est, pêle-mêle, utilisé par Siri, Cortana et Google Now pour comprendre la voix, être capable d'apprendre à reconnaître des visages. Il a « découvert » par lui-même le concept de chat et est à l'origine des images psychédéliques qui ont inondé la Toile ces dernières semaines, aux allures de « rêves » de machines.


Le massif du Mont-Blanc vu par Deep Dream.
Le massif du Mont-Blanc vu par Deep Dream. Basé sur Roman Boed/CC BY 2.0



Les piqûres de révolte de Taslima Nasreen

LE MONDE |  | Par 


C’est en 1994 que le monde découvre l’écrivaine Taslima Nasreen. Elle est alors âgée de 32 ans, et une fatwa a été lancée contre elle par des intégristes musulmans, suscitant une émotion internationale. A l’époque, en dehors du Bangladesh, son pays d’origine, et de l’Inde, bien peu de gens ont lu les écrits de celle que les médias s’empressent de surnommer « la Salman Rushdie bangladaise ». Des romans, recueils de poésie et éditoraux dans lesquels elle dénonce l’isolement et l’aliénation des femmes en Asie, maintenues dans un état de quasi-esclavagisme au nom des religions, et notamment de l’islam. « Notre Constitution reconnaît l’égalité entre les sexes. Dans la réalité de nos campagnes, on en est loin : il faut que ça change », martelait-elle en février 1994 aux journalistes venus l’interroger dans son appartement de Dacca, gardé par des policiers, avant qu’elle soit contrainte de quitter son pays pour une longue période d’errance.

Cette « réalité », qu’elle continue aujourd’hui de combattre en exil, c’est au Dhaka Medical College and Hospital que Taslima Nasreen l’a approchée au plus près. Cette jeune femme au visage rond et au regard doux est alors non seulement une auteure populaire mais aussi une gynécologue. Elle travaille depuis huit ans dans cet établissement public réputé où elle est médecin chef quand des groupes musulmans fondamentalistes commencent à la persécuter, l’accusant de « blasphème ». 

Elle décide de démissionner en février 1993, peu avant que soit lancée contre elle la première fatwa, afin de protester contre la confiscation de son passeport par le gouvernement bangladais sous prétexte qu’elle écrit « contre la religion », et qu’à la rubrique profession, elle a indiqué « journaliste » plutôt que « médecin ».

Compte pénibilité : des simplifications, mais encore des questions et des inquiétudes

LE MONDE  | Par 

Des militants de la CFDT, participent le 31 mai 2011, à Nantes à l'une des "flash mob" (mobilisation éclair) de protestation contre la pénibilité au travail, organisées par le syndicat dans une dizaine de villes françaises.  Au son d'une sirène, les militants se sont couchés sur la place tandis que certains circulaient entre les corps avec des pancartes sur lesquelles était écrit: "postures pénibles", "vibration mécanique", "charges lourdes", "produits toxiques".  AFP PHOTO FRANK PERRY


Depuis le 1er janvier 2015, le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) est partiellement entré en vigueur. Usine à gaz pour les uns, avancée sociale majeure pour les autres, ce dispositif, emblématique de la réforme des retraites, a fait l’objet de quelques modifications avant l’été. Mais il reste des points d’achoppement.

Au départ, la loi prévoyait que l’employeur établisse une fiche individuelle d’exposition pour tout salarié du privé exposé à au moins un des dix facteurs de pénibilité fixés par la loi. En 2015, quatre critères sont d’ores et déjà pris en compte le travail de nuit, le travail répétitif, le travail en milieu hyperbare et les horaires alternants et en 2016, cela sera le cas des six autres : postures pénibles, manutentions manuelles de charges, agents chimiques, vibrations mécaniques, températures extrêmes et bruit. Toute personne exposée à un risque professionnel (et dépassant les seuils et les durées fixés par décret) durant un trimestre aura droit à un point (deux en cas d’exposition à plusieurs facteurs). Les points accumulés donneront droit à de la formation continue pour se reconvertir, à du temps partiel de fin de carrière (sans baisse de salaire), ou à des trimestres de retraite.


A Paris, le désespoir des dames pipi, « jetées comme des chiffons »

LE MONDE ECONOMIE |  | Par 
Extrait d'une vidéo de BFM-TV montrant la mobilisation des dames pipi rue Lamarck, à Paris.


Plus de travail, plus de salaire, plus de patron, mais pas de licenciement. Du jour au lendemain, le 10 juillet, les onze salariées travaillant depuis quinze à trente ans à l’entretien de certaines toilettes publiques, les lavatories de la Ville de Paris, ont tout perdu.

Elles étaient employées par Stem Propreté jusqu’à ce qu’un appel d’offres attribue le 30 juin ce marché à l’entreprise néerlandaise 2theloo. Mais celle-ci refuse de reprendre ces salariées, comme la loi et la convention collective de la propreté l’y obligent pourtant, selon Force ouvrière (FO), qui soutient ces employées, et leur avocate Me Hortense Betare. Du coup, ces femmes, âgées de 45 à 65 ans, payées environ 1 300 euros net par mois, toutes primes incluses, se retrouvent dans un no man’s land juridique. Et, après trois semaines de lutte, elles sont désespérées.



Epargne : troquet astuces

HAYDÉE SABÉRAN LILLE, DE NOTRE CORRESPONDANTE 

On dirait des boîtes aux lettres miniatures. Ces petits casiers en bois, derrière le comptoir du bar Aux accordéonistes, à Halluin, près de Lille, sont des «caisses d’épargne» de bistrot. Une vieille tradition du Nord ouvrier. Autrefois, elles servaient à mettre de l’argent de côté pour se chauffer en période hivernale. Un peu comme les fourmis qui engrangent pour les jours difficiles. Aujourd’hui, les dernières boîtes qui subsistent servent à payer une partie des vacances. Des drôles de tirelires, réservées aux clients, pour faire des économies quand ils vont boire un coup. Dans ce bistrot, ils sont 90, baptisés les Milliardaires réunis, à cotiser. Toute l’année, à dates fixes, ils viennent glisser un billet, un chèque ou des pièces, dans la fente qui porte leur nom. Ils boivent un coup au passage. Il y a des règles. On donne 20 euros par mois, minimum. On cotise jusqu’en juin et on récupère sa mise juste avant les vacances. Le 23 juin, c’était la dernière levée, et l’argent de l’année a été réparti dans les jours qui ont suivi, à une date toujours secrète, après la fermeture. Chacun récupère ce qu’il a cotisé. Bien sûr, ça ne paie pas toutes les vacances. En général, juste le péage, l’essence ou le gîte, ou l’argent de poche sur place.

Les riches se portent bien en France, merci

10 AOÛT 2015

EDITO 
C’est la série de l’été dans les Echos : après la hausse du nombre d’exilés fiscaux (vendredi), place (lundi) à la hausse de la ristourne fiscale accordée aux grosses fortunes, via le plafonnement mis en place par la gauche en 2013, pour remplacer le bouclier fiscal de Sarkozy. Et qui, selon le quotidien, coûterait plus cher à l’Etat que feu ce bouclier. Même si un week-end s’est intercalé entre ces deux informations, ceux qui ont courageusement, en plein mois d’août, suivi ce dossier un peu aride, peuvent légitimement se sentir déboussolés : nombre record d’exilés fiscaux vendredi et montant record des ristournes accordées aux plus riches lundi. Autrement dit, plus les grosses fortunes sont chouchoutées, plus elles fuient la France…
En réalité, si aucune des deux infos n’est fausse, chacune d’elle, plongée dans la relativité statistique, prend un tout autre sens. Et conduisent toutes deux à mettre en exergue… une forte hausse des gros patrimoines en France.

mercredi 12 août 2015

Excentricités en hommage au Facteur Cheval

LE MONDE | Par 

"Ensemble d'avions en carton collé", d'Hans-Jörg Georgi (vers 2010).

Parmi les nombreuses inscriptions que Joseph Ferdinand Cheval, dit le Facteur Cheval, a tracées en divers points de son Palais idéal, à Hauterives, figure celle-ci, en forme de défi : « Au champ du labeur, j’attends mon vainqueur ». Bruno Decharme et Antoine de Galbert pourraient la faire leur. Le premier, cinéaste, a fondé en 1999 la collection Abcd, qui est l’une des principales dans son domaine, celui que Jean Dubuffet désignait du terme impropre – mais passé à la postérité – d’art brut. Abcd signifie du reste « art brut connaissance & diffusion ». Enquêtant, visitant, accumulant, interviewant et filmant, il ne cesse de nourrir cet ensemble, dont une partie a été montrée l’hiver 2014-2015 à la Maison rouge. Laquelle est la création, en 2004, d’Antoine de Galbert, autre collectionneur obsessionnel et boulimique. L’art actuel, celui des marginaux et des autodidactes, celui aussi des cultures tenues jadis pour « primitives » le captivent également.

Autisme ou maltraitance, la grande confusion de l’Aide sociale à l’enfance

ELSA MAUDET 

L’avocate Sophie Janois n’hésite pas à parler d’«erreur judiciaire».Sa cliente, Aurélie (1), s’est vu retirer ses trois enfants lundi matin au motif qu’elle serait responsable de leurs troubles du développement. L’un d’eux a pourtant été diagnostiqué autiste et il existe une forte suspicion d’autisme sur les deux autres. Ils seraient donc atteints de troubles neurologiques, sans lien avec leur éducation.

Placements abusifs d'autistes : «En France, on n’a plus le droit d’avoir des enfants différents ?»

ELSA MAUDET 


Lorsqu’elle décroche le téléphone, Sophie (1) a une petite voix. En Isère, une femme qu’elle aide depuis un moment vient de remettre ses trois enfants à l’Aide sociale à l’enfance pour un placement. L’un a été diagnostiqué autiste et de forts soupçons d’autisme pèsent sur les deux autres. «Ils lui ont arraché ses enfants», lâche-t-elle. La situation lui rappelle sa propre histoire : il y a quelques années, le centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP) qui suivait son fils, de 7 ans et demi aujourd’hui, repère chez lui des «carences psycho-affectives». Sophie n’est pas d’accord avec cette accusation et s’interroge : et s’il était autiste ?

Les placements abusifs d'enfants autistes, le scandale qui monte

ELSA MAUDET 


L’avocate Sophie Janois n’hésite pas à parler d'«erreur judiciaire». Les trois enfants de sa cliente, Aurélie (1), lui ont été retirés lundi matin au motif qu’elle serait responsable de leurs troubles du développement. L’un d’eux a pourtant été diagnostiqué autiste et il existe une forte suspicion d’autisme sur les deux autres. Ils seraient donc atteints de troubles neurologiques, sans lien avec le mode éducatif. Face à ce qu’elles dénoncent collectivement comme un scandale, plus de cent associations se sont mobilisées pour dénoncer les «placements abusifs» d’enfants autistes, dont le cas d’Aurélie ne serait que le dramatique révélateur.

mardi 11 août 2015

Les corps déficients sublimés par Alain Platel

LE MONDE Par 




Longtemps, le chorégraphe et metteur en scène belge Alain Platel a refusé d’évoquer son passé d’orthopédagogue. Impression de rallier des mondes diamétralement opposés ? De brandir des références qui parasitent la vision de ses pièces ? « Je ne voulais surtout pas voir les relations qui existaient entre mes études de jeunesse et mes spectacles, dit-il. Je les niais. Ce n’est que peu à peu que j’ai réalisé combien c’était imprégné dans mon corps et mon travail. Mais je n’en parle vraiment que depuis dix ans. » Voilà pourtant trois décennies que Platel a choisi le spectacle. Entre sa passion pour l’orthopédagogie et la scène, qui survient presque par hasard au gré de performances avec des amis, il décide, poussé par « l’intérêt des théâtres », de créer sa compagnie les Ballets C de la B en 1984.

Que voit-on dans les pièces de cet homme paradoxalement doux et déchiré ? Des êtres marginaux, malmenés, des corps cassés, transpercés de pulsions aiguës, des créatures qui se flairent et se frottent pour survivre. Depuis ses premiers succès comme Bonjour Madame, comment allez-vous aujourd’hui, il fait beau, il va sans doute pleuvoir, et cætera (1993) jusqu’à Gardenia (2010) en passant par Tous des Indiens (1999), Alain Platel, attentif aux matraqués de tous bords, qu’il s’agisse de transsexuels ou d’enfants-soldats, raffine un travail pétri de souffrance mentale et physique. Au fil du temps, au plus près d’une réalité sociale de plus en plus fracassée, il resserre l’étau sur une humanité éreintée qui s’échine à rester debout.

Hikikomori, à intégrer dans le DSM ?




Hikikomori. Ce terme japonais désigne un sujet affecté par un trouble du comportement (ou ce trouble lui-même) marqué par un « retrait social » : souvent jeunes, voire en âge d’obligation scolaire, les intéressés tendent à se confiner dans leur chambre, décrocher de tout cursus scolaire, universitaire ou professionnel, en réduisant de manière drastique leurs contacts sociaux. Concernant surtout des adolescents ou des jeunes adultes vivant dans des pays développés et à hauts niveaux de revenus (Australie, États-Unis, Europe, Japon...), cette problématique a reçu diverses appellations, venues généralement du Japon ou des États-Unis: « freeter », « otaku », « hikikomori », « slacker », « twixter », « adultolescent » (désignant, conformément à son étymologie transparente, des sujets s’attardant chez leurs parents sans rechercher une autonomie financière), « Tanguy » (en France, par allusion au célèbre film d’Étienne Chatiliez) ou encore « ney », non-engaged youth, évoquant à Hong-Kong (Chine) des jeunes refusant de s’engager dans une quête d’indépendance financière et sociale et se contentant de demeurer sans emploi et sans aucune formation.

Un théâtre qui libère la parole

EUGÉNIE BARBEZAT 11 AOÛT, 2015

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Julien Jaulin/hanslucas
C’est un petit jardin, entouré de logements sociaux parisiens. Depuis une quinzaine d’années, les ateliers du Chaudron s’y installent chaque été.
Au programme, confection de masques, maquillage et histoires inventées ensemble, qu’ils interprètent chaque jour en fin d’après-midi. Sous un barnum au toit rayé bleu et blanc, une dizaine de bambins s’affairent à coller patiemment sur des matrices en terre glaise qu’ils ont sculptées les jours précédents plusieurs couches de lamelles de papier journal trempées dans une colle réalisée à partir de farine et d’eau… Une fois secs, peints et habillés de tissus, les masques d’animaux, de diable et autres personnages imaginaires seront investis par leurs créateurs, ou par d’autres qui se les approprieront le temps d’une courte pièce jouée dans la foulée.
Certains enfants arrivent par grappes, d’autres seuls ou accompagnés par un parent. À chacun, Tanith explique la marche à suivre ou propose de poursuivre le travail commencé la veille. Avec Lara, ils peuvent compléter la grande fresque peinte sur un bandeau de carton ou réaliser un dessin individuel qu’ils emporteront chez eux. « De plus en plus d’enfants souhaitent rapporter leurs œuvres à la maison, c’est bon signe, cela veut dire qu’ils donnent de la valeur à leurs productions », remarque Tanith. Dans le même esprit, certains masques seront exposés lors des portes ouvertes des ateliers d’artistes de Ménilmontant.
Ici, ni horaire fixe, ni inscription, le rendez-vous est implicite. La responsable de l’association a obtenu de ses partenaires financiers qu’ils renoncent à exiger le « fichage » des participants. « C’est trop intrusif, explique Tanith, c’est une démarche contraire à l’esprit des ateliers, qui cultivent l’autonomie et la liberté des enfants. » Chacun est accueilli en tant qu’individu. Jamais il ne sera demandé de peindre en cadence comme on marcherait au pas.

Le banquet des cheveux blancs

CÉCILE BOURGNEUF 
Pendant l’été, Libération délocalise régulièrement son live dans des lieux de loisirsde culture, de rencontre, de passage...
Ils font partie des «oubliés des vacances». Parmi la moitié des Français qui ne part pas l'été, les retraités sont nombreux. Pour leur permettre de s'échapper de leur quotidien le temps d'une journée, le Secours populaire organise, comme chaque année depuis onze ans, un «Banquet des cheveux blancs» à Paris. Une idée née après la canicule de 2003 qui avait révélé l’extrême solitude de nombreux seniors.
400 Franciliens partent donc ce mercredi de la capitale pour une balade en Bateau-Mouche sur la Seine avant d’aller déjeuner – et danser – dans la mythique guinguette «Chez Gégène» des bords de Marne, à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne). 

Viols : beaucoup de silences, peu de sentences

JÉRÉMIE LAMOTHE ET SOFIA FISCHER 

Manifestation lors du «jour de la femme», à Paris, le 8 mars 2015.
Manifestation lors du «jour de la femme», à Paris, le 8 mars 2015. (Photo Loïc Venance. AFP)

DÉCRYPTAGE

Entre des démarches pénibles et un sentiment de honte ou d’isolement, seules 10 % des victimes se signalent aux autorités. Avant, le plus souvent, un classement sans suite.


lundi 10 août 2015

Colloque des 39 au Sénat le 09 septembre de 13h30 à 18h00.

Dans le cadre de l’examen du projet de modernisation de la loi de santé par le Sénat en septembre, projet adopté en première lecture à l’assemblée nationale et après l’audition du 06 juillet au Sénat d’une délégation composée de membres des 39, du Fil Conducteur et de patients, ainsi que des actions et contributions auprès des commissions parlementaires depuis le meeting du 01 novembre 2014,

le collectif des 39 organise et anime un colloque le 09 septembre après-midi au Sénat, colloque parrainé par Aline Archimbaud, sénatrice du groupe écologiste, afin de présenter les arguments critiques dans cette loi relatifs à la psychiatrie, au médico-social, à la prise en compte des patients et faire part de propositions pour continuer à défendre une hospitalité pour la folie auprès des parlementaires et des journalistes qui répondront à notre invitation.

Le MIT aurait trouvé un élément commun à toutes les langues du monde

 

On connaît le MIT pour ses recherches sur la technologie mais ce ne sont pas les seules qui y sont menées. En effet, un projet de l’institut a récemment eu pour but de rechercher un élément commun à toutes les langues que parlent les êtres humains à travers le monde.

Et ils ont trouvé un excellent candidat pour cela, un élément tellement utilisé qu’il en est inconscient : la distance entre deux mots qui doivent être reliés. Par exemple, un nom et un adjectif qui le qualifie seront amenés à être plus proches dans une phrase et ce quelle que soit la langue concernée.