par Bernadette Fabregas.
Soignant, soigné… une relation qui remonte à des temps anciens. Une relation qui en dit long sur les valeurs d'une société, sur son organisation et sur la prise en charge des plus faibles. Le soin, cette partie non visible de la médecine mais essentielle pour aller mieux, relation discrète et souvent négligée faute de moyens, mais pourtant fondamentale puisqu'elle qui unit la personne malade au personnel soignant. Eléments de réflexions autour du soin livrés par de brillants contributeurs aux sciences humaines - psychanalystes, anthropologue, philosophes, écrivains - réunis l'espace d'une soirée, le 27 novembre dernier, par le journal Libération en collaboration avec nehs (Nouvelle Entreprise Humaine en Santé) pour éclairer la thématique suivante : "La santé à coeur ouvert : empathie, parole, soin".
Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, s'est interrogé en préambule :
que seraient la liberté du malade et l'égalité devant les soins, piliers de la santé publique, sans ce lien fraternel entre soignant et soigné qui humanise ce monde de l'inquiétude et de la souffrance devant la maladie ?Une question parmi de nombreuses autres, livrée lors de ce forum qui a fait la part belle à la réflexion et aux débats. Sylvain Chapuis, directeur général de nehs, a renchéri :
on parle beaucoup de nouvelles technologies, d’intelligence artificielle, de robotisation. Mais il faut remettre au cœur du débat cette relation entre soignant et soigné qui en dit long sur les valeurs que porte une société. Au quotidien, la bien portance du patient, sa prise en charge et sa guérison sont d’abord le fruit d’une relation spécifique avec son ou ses soignants, un lien qui doit être protégé, voire restauré. En effet, la base d'un soin, c'est la question de la confiance entre le soignant et le soigné. Quand on enlève ça, on rend le soin moins efficace. Et Axel Khan, écrivain et généticien, de rappeler
qu'une société qui ne s’organiserait pas pour prendre soin des plus fragiles, ne serait pas une société.
Le care, ce n’est pas une société qui sépare les vulnérables et les autres. Prendre soin, c’est aussi défendre les approches universelles et veiller à ce que la norme soit la moins discriminante possible. Cynthia Fleury
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