Pas question de repousser la réforme du financement de la psychiatrie prévue début 2021. Dans un courrier à Olivier Véran, la FHF balaie le "prétexte" des difficultés opérationnelles à l'appliquer côté cliniques, avancé par le ministère de la Santé.
"Nous redoutons [...] que la psychiatrie publique se trouve une fois de plus oubliée. La réforme fondatrice du financement de la psychiatrie concertée depuis plus d'un an avec vos services, vient de fait d'être suspendue pour un motif qui nous semble incompréhensible et hautement contestable." Par le biais d'un courrier adressé le 17 avril au ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran (à télécharger ci-dessous), la FHF ne cache pas une nouvelle fois son désappointement face à la situation financière de la psychiatrie publique et ceci en pleine crise du coronavirus. D'autant plus qu'à la lire, "la crise du Covid-19 laissait penser que la psychiatrie publique, très mobilisée, se verrait enfin reconnue" après les premiers "signes encourageants" donnés en 2019 puis ceux cette année de la première circulaire tarifaire (lire ici et là nos articles).
Une "transition" sur le ticket modérateur
Dans sa lettre, la fédération hospitalière indique très clairement s'être vu informée que cette réforme du financement ne pourrait aboutir "en raison des difficultés opérationnelles posées par l'aménagement du reste à charge dans les cliniques privées lucratives, sauf à ce qu'une réforme globale du ticket modérateur soit réalisée en parallèle". Mais ce "prétexte" ne tient pas, estime la FHF, pointant trois raisons à cela. Selon elle, cette refonte du ticket modérateur est loin de constituer une priorité. En outre, elle n'est "en aucun cas une raison valable de suspendre la réforme". Pour les dirigeants hospitaliers, une solution "transitoire" peut en effet être trouvée afin d'aménager la facturation d'un reste à charge pour les cliniques. Enfin et surtout, insistent-ils, "comment concevoir que la psychiatrie de service public, qui représente une part écrasante des prises en charge, doive renoncer à une réforme indispensable à son avenir et aux besoins de santé publique au prétexte qu'une part très faible des ressources des cliniques privées lucratives, qui elles-même ne représentent qu'une faible part des prises en charge, poserait un problème technique ?".
Pour tous ces motifs, la FHF renouvèle sa demande d'un "rebasage" d'au moins 5% du budget de la psychiatrie publique dans l'optique d'un "an 2 de la psychiatrie", ce qui suppose par la même occasion de mener à bien la réforme de son mode de financement avec application dès le 1er janvier 2021.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire