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mardi 21 avril 2020

Alexis Lavis : “En Chine, la discipline ne se relâche pas”

Mis en ligne le 21/04/2020



© Tyrone Siu/Reuters
 Le 24 février 2020, dans le district de Tsim Sha Tsui de Hongkong, deux jeunes mariés et leur famille, tous masqués prennent la pose. © Tyrone Siu/Reuters

Professeur de philosophie à Pékin, Alexis Lavis a vécu le développement de l’épidémie entre Chine et France. Il nous raconte son expérience, son quotidien, et éclaire la manière dont confucianisme, taoïsme et bouddhisme ont permis aux citoyens chinois de traverser cette crise.

Où vivez-vous en Chine ? Et comment cette période particulière s’est-elle déroulée pour vous ? 
Alexis Lavis : J’habite à Pékin, où j’enseigne la philosophie à l’université Renmin. J’ai la particularité d’avoir vécu le développement de l’épidémie à la fois en Chine et en France. Après avoir passé les fêtes de fin d’année en France, je suis retourné en Chine fin décembre, alors que les inquiétudes autour de la situation à Wuhan montaient. Un climat d’incrédulité, de peur, voire de paranoïa s’est développé, surtout à Pékin, ville très marquée par les épidémies de Sras [syndrome respiratoire aigu sévère] et de grippe aviaire. Nous étions alors en pleine préparation des fêtes du Nouvel An Chinois, période de mouvements massifs de population durant laquelle les gens retournent dans leur province visiter leur famille ou partent tout simplement en vacances. Quand Wuhan et la province du Hubei ont finalement été soumises à un confinement strict, les déplacements dans le pays ont été très réglementés, ou bloqués. Beaucoup de monde s’est retrouvé coincé, en l’absence de vols intérieurs. À Pékin, ce n’est pas cette règle du confinement strict qui a été adoptée, mais une série importante de mesures de prévention, relatives à la circulation des personnes et à la distanciation sociale, au port général de masque, à la fermeture des écoles et autres lieux de rassemblement… C’est à ce moment que j’ai appris la mort de mon père. Je suis revenu à Paris fin février pour préparer ses funérailles et retrouver ma famille. Je suis resté trois semaines, ayant pris un congé. 

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