Le Massachusetts compte une nouvelle “armée” forte de 1 000 téléopérateurs baptisés “traqueurs de contact” et “chargés de retrouver et de contacter le plus tôt possible les personnes qui ont été exposées au coronavirus et de les en prévenir”, rapporte le New York Times.
C’est le tout premier État américain à se doter d’un tel système, poursuit le quotidien, qui détaille les modalités de ce programme qui pourrait aider “les autorités locales à identifier les poches d’infection et éviter que les personnes infectées n’en contaminent d’autres”.

Le principe : à chaque fois qu’une personne est testée positive au coronavirus“le résultat est communiqué à un enquêteur à travers une base de données sécurisée”. Dans les deux heures, cet enquêteur contacte le malade et établit avec lui une liste de toutes les personnes avec lesquelles il ou elle a été en contact proche dans les quarante-huit heures précédant les premiers symptômes. “Les noms de ces contacts sont alors transmis aux téléopérateurs du programme, qui tentent ensuite de joindre une à une ces personnes dans les quarante-huit heures suivantes pour les prévenir.”

Miser sur la confiance et sur l’humain

Certes ce programme a un coût, “44 millions de dollars”, mais pour le gouverneur du Massachusetts, Charlie Baker, républicain modéré, il est avant tout question d’établir “la confiance”.
De nombreux pays dans le monde ont opté pour des systèmes de traçabilité numérique des personnes infectées, notamment les pays asiatiques (mais aussi la France, avec l’application StopCovid, en cours de conception). Or, ce type de méthode de surveillance de l’évolution de l’épidémie pose notamment la question de l’utilisation des données personnelles des usagers, une méthode de surveillance intrusive que de nombreux Américains auraient du mal à accepter”, note le New York Times. Le Massachusetts préfère croire au contact humain et à la persuasion par les pairs.
Le programme du Massachusetts a été développé par l’ONG Partners in Health (“partenaires de la santé”), spécialisée dans la réponse aux épidémies comme le Zika, Ebola ou le choléra dans les pays les plus pauvres. Il est bâti autour d’entretiens individuels avec les malades atteints par le coronavirus et leur entourage et contacts.

Bémols

Pour Paul Farmer, médecin et anthropologue, cofondateur de Partners in Health, rien ne peut en effet remplacer le lien de confiance créé par un contact humain, c’est une façon de dire aux gens : “Je suis là pour vous aider, vous et votre famille.”
Les deux bémols de ce type de programme, explique néanmoins le New York Times, sont “son coût important et le fait que l’on n’arrive pas toujours à contacter les personnes recherchées”. Enfin, “certains estiment que le processus est trop lent face à un virus à la propagation aussi rapide”.