Praticiens hospitaliers et responsables administratifs ont discuté des moyens d’attirer les médecins dans le secteur public, lors d’une table ronde aux Salons de la santé et de l’autonomie, à Paris.
Aujourd’hui, 24 % des postes de PH temps plein sont vacants (et 41 % des postes à temps partiel).
Ce constat a conduit la Fédération hospitalière de France (FHF) à publier début mai un rapport sur l’attractivité de l’hôpital public auprès des médecins, qui avance une panoplie de mesures portant sur la rémunération.
Ambiance festive et postes partagés
Les hôpitaux ont chacun leurs techniques, sérieuses ou plus légères, pour fidéliser les jeunes médecins.
Convivialité et proximité sont les armes de séduction massive du CHU deToulouse. « Nous voulons fêter l’arrivée de chaque jeune médecin, qui doit pouvoir nous identifier, le directeur général et moi-même », insiste lePr Bernard Pradère, président de la commission médicale d’établissement (CME). La rémunération est un autre argument : enpost-internat, le CHU de Toulouse annonce recruter à l’échelon 3 et non à l’échelon I (soit 150 euros de plus).
Pour le CH du Mans, le nerf de la guerre est la diversité. L’hôpital a ouvert deux postes partagés « interspécialités » de PH. Le Dr Jean-Christophe Callahan partage son temps entre les urgences, dont il apprécie « le rythme et la densité décisionnelle » et le service de réanimation, intéressant pour le suivi des patients et l’aspect technique.« Travailler sur deux services complémentaires est peut-être un bon moyen d’éviter le burn out », avance le jeune homme.
Délégation de tâches et matériel de pointe
Le Pr Philippe Gain, chef du service ophtalmologie du CHU de Saint-Étienne, a choisi un autre angle d’attaque pour concurrencer l’ophtalmologie libérale, attractive « à mort ». À l’hôpital, « l’ennui » est le plus grand repoussoir, analyse-t-il. Pour stimuler l’intérêt des jeunes médecins pour l’exercice hospitalier, le Pr Gain leur donne la possibilité de se concentrer sur leur cœur de métier, en déléguant « la quincaillerie et la mesure aux orthoptistes et aux machines ».
« Chez moi et dans les cinq hôpitaux de proximité rattachés au CHU, les jeunes font de la cataracte en ambulatoire, bénéficient d’un staff de haut niveau et d’un équipement de pointe, témoigne le médecin. Ils ne font aucune garde ni astreinte, leurs conditions de travail sont excellentes ! ». Et pour ceux qui ont encore du temps libre, suggère-t-il, reste l’AS Saint-Étienne...
Anne Bayle-Iniguez
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