Pour la FHF, l'article publié ce 20 avril dans Le Figaro sur l'absentéisme dans les hôpitaux à partir des données Hospi Diag conforte son souhait de voir réintroduit le jour de carence dans la fonction publique. Sa suppression, effective depuis le 1er janvier 2014, n'était pas appropriée, argumente la fédération, pointant "un effet défavorable" sur l'absentéisme et un impact en rythme annuel de 90 millions d'euros sur les finances hospitalières, confie àHospimedia son délégué général, David Gruson. Nul doute, à l'entendre, que cet appel à réintroduire a minima un jour de carence fera partie intégrante de la future plateforme politique que soumettra début 2017 la FHF aux candidats à l'élection présidentielle. Jusqu'à réclamer un alignement sur le privé avec trois jours de carence et non un seul ? Là-dessus, David Gruson ne s'avance pas.
Le sujet de l'absentéisme étant hautement polémique, les téléphones de la fédération ont, il est vrai, sonné ce mercredi après l'article du Figaro. Toutefois, nuance le délégué général, au-delà des effets d'annonce médiatiques il importe de "contextualiser" les chiffres de l'absentéisme, de les remettre "en perspective". Ainsi, au-delà des disparités interrégionales, interétablissements et interservices, le taux d'absentéisme global du personnel non médical s'élève à 8% dans la fonction publique hospitalière (FPH). Soit un taux inférieur à la Territoriale (8,4%) et sensiblement comparable au secteur privé. En outre, rappelle l'intéressé, l'absentéisme reste un sujet plurifactoriel : 20% relève de la parentalité, du fait d'une très forte féminisation de la FPH (73%) ; 30% des maladies de longue durée ; 50% des maladies ordinaires. Un dernier point sur lequel doivent peser les actions, dixit David Gruson.
Le curseur ne doit effectivement pas être uniquement réglementaire, avec la cible du jour de carence, mais tout autant organisationnel, insiste le délégué général. Et de rappeler les efforts menés ces dernières années par la FHF pour "soutenir le présentéisme", "un chantier managérial prioritaire". Issu d'un travail de recherche commun entre l'ARS Pays de la Loire, le Fonds national de prévention de la CNRACL* et la FHF dans le cadre du projet hospitalier absentéisme recherche efficience et organisation en santé (Phares), des fiches-repères pour comprendre et agir sur l'absentéisme ont ainsi été publiées fin 2014-début 2015. À destination des établissements sanitaires et médico-sociaux, elles ont été pensées dans un objectif d'appui pour les aider à faire les choix pertinents. Un vrai-faux sur l'absentéisme, les indicateurs de pilotage, les outils d'aide au diagnostic et des exemples d'actions à mener sont ainsi fournis. Autre marge d'action évoquée par David Gruson : simplifier la réglementation pour faciliter le retour au travail après un arrêt maladie de plus de six mois. Les comités médicaux départementaux étant débordés, leur aval — indispensable à toute reprise — est en effet très long à obtenir.
* Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL).
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