Les médias relatent régulièrement, en boucle et avec force détails, des actes atroces commis par un individu sans discours explicite le plus souvent. Ces événements bouleversent la société. Les patients peuvent en être aussi fortement déstabilisés et faire part de leur désarroi et de leurs interrogations, généralement à la fin d'une consultation médicale.
Les professionnels de santé n'ont bien souvent pas plus d'informations que le grand public et ont peu de réponses à fournir, encore moins de symptomatologie psychiatrique précise à discuter. Certaines informations peuvent toutefois permettre d'envisager des éléments d’explication. Et, pour les médecins qui le souhaitent et qui en ont la disponibilité, il est possible d'essayer de mettre quelques mots sur cet acte aussi inhumain qu'indicible. Il ne s’agit pas de discuter de psychopathologie, mais simplement d'être présent à un patient qui s’interroge.
« Vous en pensez quoi, docteur ? Est-ce un pervers, un fou, un psychopathe, un individu radicalisé ? » Combien de fois les médecins ont été sollicités pour établir un diagnostic psychiatrique pour des personnes dont les médias avaient parlé plus ou moins abondamment la veille. La répercussion médiatique est en effet fréquemment corrélée à la gravité et à l'atrocité de l'acte commis, par une personne ayant agi seule au moment des faits. Ces questionnements arrivent habituellement en fin de consultation, lorsque le paravent symbolique, qui permet d'être à nouveau réceptif lors du prochain rendez-vous, commence à être installé… Et, devant ce patient, tout autant ébranlé que déstabilisé par cet événement qui le touche, quelle réponse apporter ?
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