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samedi 17 février 2024

Protection de l’enfance : que l’Etat finance enfin l’interdiction des placements en hôtel

par Un collectif de député.es de gauche  publié le 15 février 2024 

Un collectif de député·es de gauche interpelle le gouvernement pour qu’il dote les départements des fonds nécessaires à la création d’alternatives d’hébergement, après le suicide d’une enfant de 15 ans placée par l’aide sociale à l’enfance dans une chambre d’hôtel à Aubière (Puy-de-Dôme).

Il y a quinze jours, une enfant de 15 ans s’est suicidée dans la chambre d’hôtel où elle était hébergée, dans le cadre d’un placement par l’Aide sociale à l’enfance. Ce drame nous bouleverse tous, politiques, professionnels, élus départementaux en charge de la protection de l’enfance. Mais ce n’est pas un fait divers. Car cette enfant n’aurait jamais dû être seule dans un hôtel.

En 2022, l’Assemblée nationale a voté pour que ce type de placement soit interdit, au 1er février 2024. Cette entrée en vigueur différée de la loi laissait deux ans à l’Etat pour s’organiser et créer les alternatives aux placements en hôtel.

L’Etat aurait dû se préparer, en affectant des moyens financiers supplémentaires aux départements afin qu’ils puissent créer des places alternatives adaptées aux cas complexes et aux urgences. L’Inspection générale des affaires sociales recommandait d’ailleurs dans son rapport de 2020 sur les placements en hôtel de «prendre en compte l’existence de cas complexes lors de la programmation des créations de places et intégrer ces besoins particuliers dans les appels à projets afin de disposer de structures d’hébergement adaptées».

L’Etat se désengage de la protection de l’enfance. Il ne peut ignorer l’augmentation des besoins, mais il ne dote pas les départements des moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission. Il ferme les yeux sur la souffrance des agents, des professionnels, des élus, qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, et sont en première ligne quand les dysfonctionnements se transforment en drame.

Parmi les départements, des voix s’élèvent pour réclamer qu’on revienne sur la loi Taquet et l’interdiction des placements en hôtel. Cela ne peut être la bonne option. Tant que ces placements seront autorisés et utilisés comme réponse à la saturation des lieux d’accueil, l’Etat pourra continuer d’ignorer les alertes qui viennent de toutes parts, y compris des départements, sur l’état de la protection de l’enfance.

Nous devons au contraire obtenir leur interdiction. A cette condition, nous pourrons nous battre pour imposer à l’Etat de prendre en charge le financement des alternatives. Les dangers des placements en hôtel sont connus. Nous ne pouvons pas continuer d’y exposer des enfants déjà vulnérables. Sans quoi, nous allons au-devant de nouveaux drames.

Signataires : un collectif de députés de gauche. Marianne Maximi LFI Mathilde Panot présidente du groupe LFI-Nupes et les députés communistes : Karine Lebon, Elsa Faucillon Ecologistes : Lisa Belluco, Marie-Charlotte Garin, Francesca Pasquini, Sébastien Peytavie, Marie Pochon, Sandra Regol, Sandrine Rousseau LFI : Léo Walter, Ugo Bernalicis, Perceval Gaillard, Anne Stambach-Terrenoir, William Martinet, Danielle Simonnet PS : Arthur Delaporte, Jérôme Guedj.


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