La solution Santinel qui permet le suivi à distance de la douleur des patients atteints de cancer ou traités en soins palliatifs, a été adoptée par l’institut universitaire du cancer (IUCT) de Toulouse. C’est une première en France.
Depuis le mois de mars, les patients atteints de cancer et suivis à l’IUCT de Toulouse ont vu leur quotidien considérablement transformé. L’évaluation de leur douleur dans le cadre du suivi d’un traitement par radiothérapie ou chimiothérapie ou de soins palliatifs, se fait désormais à distance depuis leur domicile grâce à une application de santé (Santinel) mise au point par la société toulousaine ipact. Le dispositif a été validé par l’équipe de soins mobile douleurs et soins palliatifs de l’IUCT.
« Avant Santinel, le suivi de la douleur de nos patients se faisait par téléphone, selon une procédure un peu compliquée, de fait nous le limitions aux patients les plus précaires, décrit le Dr Valérie Mauriès-Saffon médecin douleurs et soins palliatifs à l’IUCT, aujourd’hui une cinquantaine de patients bénéficient déjà de ce suivi et notre objectif est de le généraliser. C’est une première en France. »
Les personnes âgées adhèrent
Ce suivi à distance via l’application Santinel se fait selon un protocole mis en place en amont par l’équipe soignante. La seule contrainte pour les patients est de disposer d’une connexion Internet, « mais contrairement à certaines idées reçues, cela n’est pas du tout un frein pour les personnes âgées ! » décrit le médecin. Ils se connectent selon une périodicité décidée par les soignants : 1 fois par jour, 1 ou plusieurs fois par semaine sur un site sécurisé et renseignent un questionnaire de dix items construit par l’équipe médicale.
Toutes les réponses qui alertent l’équipe soignante donnent lieu à un appel du patient pour lever le doute et le cas échéant à une nouvelle évaluation par l’oncologue.
« Une douleur qui reste élevée (supérieure à 7 sur 10 sur l’échelle numérique), doit nous alerter, ainsi que des réveils nocturnes. De même des vomissements ou des céphalées qui peuvent s’apparenter à de l’hypertension intracrânienne doivent être traités en cas de métastases au niveau du cerveau », précise le médecin.
Ce dispositif a vu le jour dans le cadre d’un travail de recherche au sein d’un laboratoire de l’IUCT et son développement a bénéficié du soutien des médecins. Des discussions sont engagées aujourd’hui afin de l’étendre à deux autres services importants de l’IUCT. Des négociations sont en cours avec plusieurs cliniques dans toute la France.
De notre correspondante Béatrice Girard
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