Loi de santé, études, temps de travail : le nouveau
président des internes de médecine générale (ISNAR-IMG), expose sa stratégie.
Son baptême de feu débute mercredi... à Matignon.
LE QUOTIDIEN : Quels sont les enjeux de votre mandat
?
TRYSTAN BACON : Nous avons la charge de défendre les
internes de médecine générale, d’être présent pour les éclairer sur la
réglementation. Nous avons trois gros dossiers en cours auprès des institutions
: la réforme du temps de travail, celle du troisième cycle des études médicales
et la loi santé.
La réforme du temps de travail des internes est
primordiale. Nous sommes passés de 11 à 10 demi-journées par semaine de service
obligatoire – 48 heures de travail maximum – incluant deux demi-journées de
formation. Cela permet de réduire le temps de présence de l’interne en stage
pour sa formation et pour son équilibre personnel. Les décrets ont été publiés
mais certains CHU ne jouent pas le jeu dans l’application de cette réforme !
Ils disent qu’ils ne sont pas prêts à sa mise en place, qu’elle est précipitée,
alors que cela fait de nombreuses années que cette réforme a été discutée. Les
CHU demandent même aux hôpitaux périphériques de les suivre dans l’idée de ne
pas appliquer la réforme pour le semestre en cours.
On perd un temps précieux avec des internes en
souffrance, dont certains sont en burn out. Tous les internes qui veulent
l’application de cette réforme doivent nous trouver comme soutien sur leur
route.
Où en est la réforme du troisième cycle ? Que voulez-vous ?
En ce qui concerne la réforme du troisième cycle des
études médicales, elle est censée évoluer pour la rentrée 2016-2017. Il y a à
la fois une volonté très forte des internes de rester à trois ans de formation
mais aussi d’augmenter le nombre de stages ambulatoires. Pour l’instant, on a
un stage de six mois obligatoire auprès du médecin généraliste. On est l’une
des spécialités qui possède le moins de stages pour son futur métier !
L’ISNAR-IMG avait proposé une nouvelle maquette de formation qui promeut les
stages en ambulatoire, à savoir au moins deux stages, voire trois.
On réclame un internat bien construit et en trois
ans, avec une formation plus centrée sur la prise en charge globale des
patients. Les généralistes enseignants et certains syndicats ont pris position
pour quatre ans. Mais les ministres nous ont demandé de réfléchir à une
évolution des études sans augmentation du nombre d’années...
Quel message porterez-vous le 1er juillet auprès de
Manuel Valls ?
La grande conférence nationale de santé est en
préparation. Un comité de pilotage a été mis en place et trois groupes de
travail se dessinent [formation, métiers/compétences, parcours/modes
d’exercice]. L’ISNAR-IMG participera à tout. Nous irons à Matignon le 1er
juillet pour rencontrer Manuel Valls [qui reçoit les syndicats médicaux]. Il
est question de faire un point d’étape sur la loi de santé et de discuter des
garanties qui nous ont été promises.
Nos positions sont connues, en particulier la
réticence au tiers payant généralisé, et la volonté que les syndicats
d’internes soient représentés dans toutes les instances. Sur la loi de santé,
on restera vigilant lors du passage au Sénat et commission mixte paritaire. On
a toujours un préavis de grève déposé, au cas où les internes souhaitent lancer
des actions !
Propos recueillis par Sophie Martos
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