| 07.02.2019
Quatre jours après le suicide du Pr Christophe Barrat dans les locaux de l'hôpital Avicenne (Assistance publique – Hôpitaux de Paris), la direction de la communication externe du CHU francilien sort du silence pour apporter des précisions sur les circonstances du décès du chirurgien de 57 ans, à la faveur d'un communiqué commun signé par le directeur du groupe hospitalier (Hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis), le président de la communauté médicale d'établissement (CME) locale et la faculté.
Accusée sur les réseaux sociaux, et surtout par le SNPHARe, d'avoir délibérément évoqué la maladie du Pr Barrat pour comprendre son geste, l'établissement précise n'avoir « en rien rompu le secret médical ». « Nous avons été autorisés à porter cet élément à la connaissance de notre communauté selon la volonté et le plein accord de la seule personne légitime à nous délier de ce secret : son épouse, qui a validé ce message avant qu'il soit diffusé », en interne.
Le chirurgien s'étant suicidé à l'hôpital Avicenne, plusieurs voix se sont aussitôt élevées pour dénoncer des conditions de travail difficiles, voire des conflits avec le management et d'autres confrères. L'hôpital répond à ses commentaires en rappelant que le Pr Barrat « disposait de l'entière confiance et du plein soutien de la gouvernance du groupe hospitalier universitaire ».
Le praticien était chef du service de chirurgie bariatrique et métabolique du groupe hospitalier Hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis, qui regroupe trois hôpitaux : Avicenne, Jean-Verdier et René-Muret, un poste à haute responsabilité. Le médecin avait perdu la chefferie de service de l'hôpital Jean-Verdier pour cause de restructuration. « Nous avions décidé collégialement de lui confier de nouvelles responsabilités, ce dont il était parfaitement informé et ce pourquoi il nous avait encore très récemment exprimé sa satisfaction », assure le communiqué commun de la direction.
Facteurs personnels
Sur la même ligne prudente que la ministre de la Santé Agnès Buzyn, l'association Jean-Louis Mégnien a tenu à temporiser sur les raisons qui auraient poussé le médecin au suicide. « Il ressort de nos informations que des facteurs personnels sont probablement au premier plan pour expliquer le geste de Christophe Barrat », écrit l'association de médecins, très engagée dans la lutte contre le harcèlement moral et la maitraitance à l'hôpital.
« Intrigu[ée] » par le fait que le Pr Barrat se soit suicidé « dans son hôpital après avoir revêtu sa blouse », l'association n'en appelle pas moins à la « prudence ». « Il serait moralement indéfendable de mettre a priori et d'emblée ce suicide sur le compte d'un management délétère alors que les éléments dont nous disposons à ce jour contredisent cette hypothèse. »
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